lecture méthodique paysage de baudelaire
Publié le 27/06/2014
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Séance 7 : LM4, Paysage, Baudelaire Présentation de l’auteur Baudelaire (1821-1867) Charles Baudelaire est un poète français nourri de romantisme, tourné vers le classicisme et à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme. Présentation de l’½uvre : « Les Fleurs du Mal » est l’unique recueil de poèmes en vers de Charles Baudelaire. Ce recueil englobe la quasi-totalité de sa production poétique, de 1840 jusqu'à sa mort survenue en 1867. C’est l’une des ½uvres majeures de la poésie moderne. Présentation de l’extrait : Ce texte est un poème intitulé « paysage » ; qui parle comme son nom l’indique d’un paysage urbain auquel le poète y est très attaché. LECTURE Problématique : En quoi ce poème à la description modèle révèle-t-il la réflexion du poète ? Plan I) Le paysage urbain réel - le poète observe depuis sa fenêtre. Baudelaire parle de ses rêveries à la fenêtre pour créer ses poèmes. - Le poète à sa fenêtre : thème romantique. - Omniprésence du ciel -> champ lexical. Astrologue, clochers (2), mâts, ciel / cieux (religieux). Strophe 1 : au v.2 « nuit » au v.3 « matin » : le jour Strophe 2 : ciel voilé (brume, fumée, fleuves de charbon, nuit / pénombre) La vastitude et la liberté sont associées à la ville. - Les clochers : aspect traditionnel de la ville de Paris. - Les usines : l’atelier, les « tuyaux », « les fleuves de charbon » C'est une ville familière, qui ressemble à d'autres villes. C'est aussi une ville qui travaille (ville industrielle) Vers 6 : « L'atelier qui chante et qui bavarde » : personnification. Vers 7 : « Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité » : métaphore. Paris est caractérisé par la vie, les bruits quotidiens. II) Le paysage urbain transfiguré : - Idéalisation du paysage : les tuyaux, clochers assimilés à des « mats » Implicitement, la ville est assimilée à un avenir (évasion, découverte, aventure). - Les bruits familiers sont évoqués de manière idéalisée : clochers = cloches ; « L'atelier qui chante » = les ouvriers qui chantent au travail La sonnerie des cloches est distinguées comme des \"hymnes solennels\" : idée de grandeur et de noblesse. Au v.4 : « Leurs hymnes solennels emportés par le vent » : lenteur du rythme, régulier. Les mots en eux mêmes sont longs (solennels, …) On peut noter une assonance en [â]. Confusion des sensations (perception par les sens) : - Entrecroisement des perceptions visuelles et auditives. - 2ème strophe : \"brume\", \"fumée\", \"ombre\" (vers 9, vers 11, vers 12) La place est faite aux sensations visuelles, mais des sensations visuelles voilées (intérêt pour les ombres et les lumières) - Opposition ombre / lumière lors des vers 9 à 16. - Mouvements opposés (naître, monter / verser), verbes de mouvements. - Adjectifs qualificatifs valorisant, le poète est engagé affectivement dans le paysage. - Ville de contes de fée, paradisiaque. Un Paris peuplé et vivant ; un décor un peu artificiel. - « Le vert paradis des amours enfantines » est évoqué ici (vers 20 : « Ce que l'idylle a de plus enfantin »). III) La démarche du poète - Le poète est enclin à la rêverie = attitude traditionnelle du poète - « pupitre » : le travail du poète est ici souligné. (vers 12) - Le poète tourne le dos à la réalité au v.15 Il se coupe de la réalité physique et matérielle de la ville. - Au vers 2 : Il se compare à des astrologues (déchiffre les signes du ciel). Le poète est aussi un déchiffreur de signes. La mission du poète est de « changer la boue en or » (prologue des « fleurs du mal »). Il est une espèce d'alchimiste, un magicien qui s'imprègne du monde, puis transforme ce qu'il a vu en paysage urbain magique. Paris industriel -> rêve parisien, qui instaure le poète comme magicien, mais aussi comme architecte (travail de recréation) ; il recrée aussi les saisons. Tout vient du poète : il déchiffre les signes, ….Pour cela, il met beaucoup de lumière. Engagement personnel de son c½ur, qui lui donne toute l'énergie pour créer. Le poète est un enchanteur, un poète démiurge (qui prend la place de Dieu). Conclusion Baudelaire revendique un statut de poète, créateur de son propre monde, tout à fait dépendant, comme s'il voulait reconquérir le monde. C'est une vision contrastée et pourtant cohérente du paysage urbain auquel il est très attaché. Ainsi, le spectacle banal, familier, prosaïque peut être matière à poésie.
«
agréable du monde.
-- perception visuelle : le monde est présenté sous une forme métaphorique :« mats de la cité » : il fait de la ville une gigantesque nef Échos note le voyage, l'évasion, la découverte.
Les fumées des usines de Vienne de la « brume ».
Le noir du charbon « les fleuves de charbon » côtoit le
bleu du ciel : « monter au firmament ».
Le poète joue entre l'obscurité et la lumière : « lampe, étoiles, Lune » s'oppose à « une vie, brume,
charbon ».
Dans ce paysage idéal on relève un mouvement ascensionnel : « étoiles, monter ».
Ainsi dans cet univers idéalisé, se confondent des univers différents : villes, mers, si elle
-- un univers magique
les métamorphoses mettent en jeu l'imagination du poète.
Il fait une présentation lyrique et magique
de l'environnement : « enchantement ».
On relève le champ lexical de la lumière, atténuée de vive : «
brume, étoiles, Azur, Nantes, firmament, Lune », ce qui souligne le charme du crépuscule urbain, le rêve et
d'imagination.
-- les réalisations de l'imaginaire
le poète envisage aussi le point d'aboutissement de son observation de la ville.
L'enchantement
annoncé se révèle à la fin du poème par l'évocation d'un univers de rêve ainsi le rêve du poète se matérialise
: la ville pauvre et sombre a été remplacée par des constructions les du rêve et de l'imagination.
C'est
d'ailleurs un véritable paradis perdu qui est décrit par la référence aux fontaines aux oiseaux, aux baisers
tout un monde de réservé au domaine « enfantin ».
Le contexte inspirateur subi une métamorphose qui le fait passer du réel trivial à des représentations
différentes.
Le poète a une attitude à la fois observatrice et créatrice.
Transition : cette ville féerique et possible grâce au poète qui donne cette image, car ils s'engagent
complètement dans ce paysage
III.
la démarche du poète
il ne s'agit pas dans ce poème de faire l'éloge de la modernité, la ville et simplement le point de départ
de sa rêverie.
On note la mise en place de ce projet dans la gradation ascendante : « je verrai, je fermerai, je
rêverai, je serai plongé » ainsi il précise qui il est et ce qu'il fait ou fera.
-- des références littéraires
« je » se place dès le début du texte dans la situation d'un créateur : « je veux, pour composer » les
termes « eglogues » et « idylles » renvoient au travail poétique de l'Antiquité.
Les termes « évoqués », «
pensées », « pupitre » évoquent le travail poétique et connotent l'effort.
Le poète est un créateur qui
travaille à des compositions nécessitant effort et temps.
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