Lecture linéaire : Texte 1 : Scène de dispute __________________________________________________________________
Publié le 22/03/2021
Extrait du document


«
II.
l.7 à la fin : la farce au cœur du désaccord
Intervient une course-poursuite entre les deux protagonistes.
Les didascalies « cours après
Toinette » (l.
7), « se sauve de lui » (l.
8), « court après elle » (l.
10), et « courant, et se sauvant » (l.
12)
décrivent la gestuelle.
La menace de la part d'Argan dans le dialogue « il faut que je t'assomme » (l.
7)
et l'accessoire que constitue le « bâton » (l.
10), appartiennent aussi au comique de geste et de la
commedia dell'arte.
Pour faire taire Toinette, Argan n'a qu'un seul moyen , la violence physique.
Il a
aussi recours à la violence verbale.
Argan s'en prend à Toinette on lui proférant des insultes comme
« insolente » (l.
7), « chienne » (l.
14), « pendarde » (l.
16), « carogne » (l.
18) étant du comique de
parole.
Les points d'exclamation soulignent son exaspération.
La didascalie « en colère » (l.
10) le
confirme.
La répétition du verbe à l'impératif « viens » (l.
10 - 11) est l'ironie par antiphrase du groupe
« que je t'apprenne à parler ! » (l.
11) (alors qu'il souhaiterais la faire taire) assure une dimension
comique ; grâce au jeu de scène et au langage trivial, la scène révèle du comique farcesque.
Toinette continue de parler.
Elle se place d'un point de vue moral avec les thermes « devoir » et
« déshonorer » (l.
8-9).
Ensuite, Toinette, plein de bon sens, faire de rempart à la folie d'argan (l.
13).
Les phrases négatives (l.
15 et 17) ou assertives (affirmatives) (l.
19) , montre son fort degré de
certitude quant à l'avenir d'Angélique, (avenir-> futur simple « consentirai » (l.
15) et « m'obéira »
(l.
19)).
À la ligne 19, la scène atteint son point culminant puisque la domestique s'octroie plus de pouvoir
que son maître.
Face à la ténacité de toilette, pardon capitule et se tourner vers sa fille, il lui demande
d'intercéder en sa faveur pour faire cesser cette querelle.
C'est un comique de situation, l'oppresseur
jour l'oppressé.
Angélique répond à son père en recentrant la conversation sur la santé de celui-ci.
À
bout d'arguments, Argan menace sa fille de « malédiction ».
Son fort tempérament incite Toinette a
usurper à nouveau ses fonctions : Elle menace de déshériter Angélique.
Elle s'arroge aussi le rôle
d'Argan.
La dernière réplique d'Argan et la didascalie qui l'accompagne montrent, qu'à bout de force, Argan sort
perdant de cette conversation houleuse.
L'hyperbole « Voilà pour me faire mourir ! » contribue au
comique de paroles ainsi qu'au comique de situation : quand Argan courait après Toinette, il était loin
d'être mourant.
La situation dominant/dominé s'est inversée au fil du texte.
Une domestique l'emporte
sur son maître.
C'est encore du comique de situation.
Conclusion
Toinette fait donc preuve d'une force de caractère afin d'aider sa protégée à se libérer des
griffes de son père.
Elle se sent utile ce qui lui donne des ailes.
Elle souhaite qu'Angélique ne soit pas
victime de l'aliénation de son père.
En multipliant les initiatives, elle traite d'un sujet tragique (un
mariage forcé) sur un mode comique.
C'est Toinette, par son appartenance, qui donne à cette scène sa
tonalité comique.
Le spectateur prend le parti des opprimées, d'Angélique (soumise) et de Toinette
(insoumise).
Comment ouvrir les yeux d'Argan ?.
»
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