Lecture analytique Verlaine Ariette III
Publié le 23/09/2013
Extrait du document
«
personnelle.
II.
L’EXPRESSION D’UNE F Ê LURE : LA MUSICALIT É DU PO È ME.
A.
Les phénomènes d’échos.
1) La disposition des rimes (abaa-cdcc-eaee-fdff) + répétition du même mot au 1 er
et
dernier vers de chaque strophe = effet de triple écho sonore redoublé par écho
sémantique.
Cette impression est accentuée par la brièveté de l’hexasyllabe.
2) Rimes intérieures accentuant davantage ces phénomènes d’écho « pleure » /
« cœur » ; « bruit » / « pluie » ; Ennuie / chANt ; « ce cœur » / « s’écœure »
3) Phénomènes d’allitérations et d’assonances produisant le même effet terre/toit,
allitération en [p] strophe 4, en [k] 13 x dans le poème ; assonance en [ ã ] des strophes
3 et 4 + répétition de « cœur » soit à la rime, soit à la césure.
Monotonie de la pluie ou jeux sonores mettant en relief l’image du « moi » dédoublé ?
B.
Les phénomènes de dissonances.
1) Présence d’une rime apparemment isolée dans chaque quatrain (la seule véritable
orpheline étant celle du vers 2) = effet de suspension pour chaque strophe, impression
de fêlure.
2) A la forme prédéterminée attendue, ce vers isolé introduit une irrégularité, un boitement
= manière d’exprimer ce mal-être indéfinissable.
3) Alternance de sonorités sourdes et aiguës participant à cette mélancolie (// « La cloche
fêlée ») , mais aussi idée de dédoublement.
C.
Le dédoublement.
1) Des signes de conflit, d’oppositions apparaissent dans le poème.
Ainsi, les « mon
cœur » répétés aux vers 1 et 4 ne sont pas tout à fait superposables.
En effet la
comparaison du vers 2 ouvre le cœur sur l’extérieur, la dépersonnalisation alors que le
verbe « pénètre » implique une intrusion vers l’intériorité de mon cœur impression
qu’il y a une impossibilité du « moi » à coïncider avec lui-même.
2) De même, les 2 « peines » du dernier quatrain ne sont pas équivalentes : « la pire
peine » = impersonnel, généralité alors que dans le dernier vers, il y a le retour du
personnel car il s’agit de la peine de « [son] cœur » Le mouvement du texte est celui
d’un écartèlement continu faisant du « moi » le spectateur étonné de lui-même, à la fois
sujet et objet de son questionnement
Quête de l’unité aboutissant au final au dédoublement, à un écartèlement de l’esprit
de Verlaine dans la dualité où s’oppose deux « moi » distincts.
Þ Dans ce poème, existe une alternance de séquences contrastées de constats et de réflexion
soulignée par le jeu des sonorités : c’est comme si le poète, cherchant la cause indéfinie de sa
peine, de sa langueur, mettait son « moi » à distance pour l’interroger, comme si ce « moi »
devenait autre sous son regard.
C’est toujours la même mélancolie qui l’emporte sur la raison.
Le
poème s’achève sur un aveu d’impuissance, un étonnement subtil face à cette tristesse
incompréhensible, envoûtant, contagieux par sa douceur musicale..
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