LECTURE ANALYTIQUE SUPPLEMENT AU VOYAGE DE BOUGAINVILLE , DIDEROT
Publié le 23/01/2013
Extrait du document
«
la possession exclusive et jalouse des Tahitiennes, ils se sont « égorg és pour elles », et les
ont « teintes de leur sang ».
Cette derni
ère m étaphore hyperbolique indique bien que la
violence est contagieuse.
Hormis la violence pour la possession des femmes, la colonisation est d
énonc ée comme un
vol. Les Europ
éens sont des « brigands », voleurs de terre et qui profitent d’ être les plus forts
« tu es le plus fort », ce qui prouve au passage, que la colonisation n’a rien
à voir avec la
civilisation. Les p
ériphrases qui d ésignent la colonisation la d énoncent comme un vol » tu as
enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage » ( Bougainville avait en effet enfoui
un acte de prise de possession inscrit sur une planche de ch
êne dans une bouteille scell ée),
« tu as projet
é dans le fond de ton cœur le vol de toute une contr ée », « tu veux nous
asservir », « ils ont
écrit sur cette lame de m étal ce pays est à nous ».
Il les accuse de
s’arroger les droits qu’ils n’ont pas , de commettre des actes ill
égitimes qu’ils trouveraient
impensables de la part des Tahitiens, s’approprier une terre, r
éduire ses habitants en
esclavage .
La subordonn
ée hypoth étique suivie du conditionnel » si un Tahitien
d
ébarquait… qu’en penserais tu ? », permet de r éaliser le caract ère ill égitime de toute
colonisation. Pour mieux marquer l’in
équit é , le vieillard établit une antith èse avec le vol des
« m
éprisables bagatelles dont ton b âtiment ( navire) est rempli » et les r éactions
disproportionn
ées à ce vol « tu t’es r écri é, tu t’es veng é ».
La vengeance est oppos ée à
l’id
ée de civilisation et cet exemple permet de mesurer l’ampleur du vol de la terre des
Tahitiens.
Le registre pol
émique est marqu é par des parall élismes de construction qui
opposent le mode de vie tahitien et les actions n
éfastes des Europ éens.
A chaque fois, le
vieillard
évoque d’abord le bonheur de la soci été tahitienne dont le pronom « nous » souligne
l’union puis les actes de destruction et de domination des Europ
éens : « nous sommes
innocents, nous sommes heureux, nous suivons le pur instinct de la nature » / « et tu ne peux
nuire qu’
à notre bonheur, et tu as tent é d’effacer de nos âmes ce caract ère ».
L’expression
« et tu « est r
épétée à quatre reprise et vient accuser Bougainville mais aussi , par
synecdoque , l’ensemble des Europ
éens.
Le discours du Tahitien est
éloquent étant donn é qu’il est construit de mani ère à convaincre
Bougainville et le lecteur , des m
éfaits de la colonisation.
Les modes verbaux les plus
fr
équents sont l’indicatif et l’imp ératif .
L’indig ène énonce un certain nombre de v érités ,
assertions
à l’indicatif pr ésent « nous sommes heureux, nous sommes libres, nous
sommes innocents, « tu n’es pas esclave » et adresse
à Bougainville plusieurs injonctions
(ordres)
à l’imp ératif pr ésent « é carte promptement ton vaisseau (navire), va dans ta
contr
ée, laisse nous nos mœurs ».
L’indicatif est le mode de la v érité et de la certitude ce qui
montre l’assurance du vieillard et sa fermet
é face à Bougainville.
L’emploi de l’imp ératif
sugg
ère que le vieil homme n’a que m épris pour l’explorateur.
Diderot a choisi de rendre .
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