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LECTURE ANALYTIQUE N° 6 : L'EXPLICIT DE L'ETRANGER

Publié le 11/06/2015

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LECTURE ANALYTIQUE N° 6 : L'EXPLICIT DE L'ETRANGER Lui parti, j'ai retrouvé le calme. J'étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette. Je crois que j'ai dormi parce que je me suis réveillé avec des étoiles sur le visage. Des bruits de campagne montaient jusqu'à moi. Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes. La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée. À ce moment, et à la limite de la nuit, des sirènes ont hurlé. Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m'était à jamais indifférent. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai pensé à maman. Il m'a semblé que je comprenais pourquoi à la fin d'une vie elle avait pris un « fiancé », pourquoi elle avait joué à recommencer. Là-bas, là-bas aussi, autour de cet asile où des vies s'éteignaient, le soir était comme une trêve mélancolique. Si près de la mort, maman devait s'y sentir libérée et prête à tout revivre. Personne, personne n'avait le droit de pleurer sur elle. Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir, devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles, je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l'éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j'ai senti que j'avais été heureux, et que je l'étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine. Problématique : Axe Outil d'analyse Relevé Interprétation I 1 Champ lexical du sommeil J'étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette. j'ai dormi je me suis réveillé Le premier sentiment qu'il exprime est alors un sentiment d'apaisement, dû au départ de l'aumônier, et au fait qu'il se soit retrouvé seul : « Lui parti, j'ai retrouvé le calme ». Le déchainement verbal et pulsionnel auquel il s'est livré semble l'avoir vidé de toute animosité (« j'étais épuisé », « Com...

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« liée à sa mort prochaine. La   col ère   et   la   r évolte   de   M   face   à   l’aum ônier   ont   eu   une   dimension   th érapeutique   pour   le   personnage   («   m’avait purg é du mal, vid é de tout   espoir   »)   car   elles   ont   d ébouch é  sur   une certaine s érénit é, sur la prise de   conscience de son amour de la vie, de   son   appartenance   int égrale   au   monde et de son bonheur pass é mais   aussi   actuel   («   j’ai   senti   que   j’avais   é té   heureux   et   que   je   l’ étais   encore   »). II 2 I   3 ? Champ   lexical   de   la   nuit É toiles à  la limite de la nuit devant cette nuit charg ée de signes   et d’ étoiles Le   cadre   temporel   est   favorable   à   cette tranquillit é   : il fait nuit. I 2 Champ   lexical   de   la   nature je   me   suis   r éveill é  avec   des   étoiles   sur le visage. Des bruits de campagne montaient   jusqu’ à moi. Des   odeurs   de   nuit,   de   terre   et   de   sel rafra îchissaient mes tempes. La   merveilleuse   paix   de   cet   été   endormi entrait en moi comme une   mar ée.

Bien   qu’enferm é  dans   sa   cellule,   Meursault   semble   entrer   en   communion avec la nature, comme le   montre   le   fait   que   chaque   évocation   de   la   nature   est   rattach ée   à  la   personne de M,  à son corps. I 2 Champ   lexical   des   sens avec des  étoiles sur le visage. Des bruits de campagne Des   odeurs   de   nuit,   de   terre   et   de   sel rafra îchissaient mes tempes. La   merveilleuse   paix   de   cet   été   endormi entrait en moi comme une   mar ée.

L’attachement   du   personnage   aux   sensations   transpara ît   bien   ici   :   on   note   la   r éférence   à  des   sensations   visuelles,   auditives   et   olfactives,   comme   si,   au  moment   de   mourir,   la   vie   prenait   une   importance   in édite,   comme   si   chaque   chose   acqu érait   une certaine valeur. I 3 I 2 m étaphore Des   odeurs   de   nuit,   de   terre   et   de   sel rafra îchissaient mes tempes.

Le lecteur n’a pas l’impression qu’il   se   trouve   dans   une   cellule,   mais   à   l’ext érieur. II 2 comparaison La   merveilleuse   paix   de   cet   été   Le personnage est r éconcili é avec lui­. »

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