Lecture analytique - Marivaux
Publié le 24/02/2017
Extrait du document
«
- Présence de verbes d’action (applaudir, sortir, quitter…).
Mais ces verbes sont surtout des verbes
de perception (distinguer, examiner, voir…) : l’action consiste surtout en définir le rapport du
personnage aux autres.
- Un cadre spatio-temporel assez imprécis : la sortie de la messe « on sortit de l’église », le texte se
concentre surtout sur les personnages et leur perception des évènements.
Marqueur temporel :
« enfin », indique que toute la scène a eu lieu durant la messe à l’église.
Il y a donc eu un étirement
dans le traitement du temps : la rencontre a fait sortir Marianne de la réalité.
« on sortit de
l’église » : un mouvement général que traduit le « on » collectif.
- Un récit entrecoupé des réactions du personnage qui raconte : des commentaires, avec l’irruption
du présent de vérité générale (« commence », « interrompt »).
Récit + commentaire sur ce récit.
Une rencontre
- Election du jeune homme au milieu des autres : « parmi les jeunes gens », c’est lui qui est mis en
valeur ; « un que je distinguai » (isolement grâce au « un » pronom qui souligne son unicité), « sur
qui mes yeux tombaient plus volontiers » (le comparatif montre qu’il est différent).
- Le « jeune homme » réagit différemment des autres : « m'examinait d'une façon toute différente de
celle des autres » = distinction grâce à la comparaison.
- La rencontre est déterminante parce qu’elle crée un manque chez Marianne : « je regrettais la
place que je quittais », « je m’en allais avec un cœur à qui il manquait quelque chose ».
Le personnage de Marianne
Eléments de description :
- Marianne est belle : « j’attirais les regards » ; « Les autres applaudissaient ouvertement à mes
charmes » ; elle prend plaisir à être belle « j’étais coquette » et elle a consciente de ses charmes
(« mes charmes »).
- Marianne est sincère : « cette bonne foi-là », le présentatif accentué (« là ») constitue une
hypotypose (actualisation) qui accentue la sincérité de son sentiment.
Cette sincérité est telle que
Marianne oublie les artifices : « la douceur d'aimer interrompt le soin d'être aimable ».
- Marianne évolue au cours du texte.
Son comportement avec le jeune homme devient différent :
« j'étais coquette pour les autres, et je ne l'étais pas pour lui » (parallélisme qui souligne la différente
forme affirmative / forme négative).
- Un jeu de regard : Marianne est l’objet des regards « j’attirais les regards » mais elle aussi
regarde : « je distinguai moi-même » (la forme tonique de la première personne insiste sur
l’importance de l’action de regarder).
Un regard approfondi : « m’examinait ».
Le regard est
« plaisir » : « j’aimais à le voir », avoue Marianne.
Un roman d’analyse
- Présence de la narratrice plus âgée : « je me souviens que… » énumération de ces « que », afin de
montrer la complexité du sentiment dont est animé Marianne.
Présence de la narratrice plus mûre :
« je dis qu’il ne le savait pas : c’est peut-être trop dire », la narratrice se corrige elle-même.
La jeune
Marianne commence à prendre conscience de ce qui lui arrive.
- Hypotypose grâce aux présentatifs « cette bonne foi-là », « ce jeune homme », et grâce au
présentatif « il y avait » ; la narratrice revit la scène et permet au lecteur de la vivre à son tour.
- La narratrice plus âgée juge la jeune Marianne : elle est encore innocente et ne se rend pas compte.
»
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