lecture analytique les fausses confidences
Publié le 06/02/2022
Extrait du document
«
Ce texte est extrait de la pièce de théâtre comique les fausses confidences, écrit par
Marivaux et jouée pour la première fois en 1737.
Dans cette œuvre l’ancien valet de Dorante,
Dubois, met en place des stratagème afin que sa nouvelle maîtresse, Araminte, tombe amoureuse de
Dorante qui lui en est amoureux depuis plus de six mois.
Tout le monde sait désormais que Dorante
aime Araminte.
Celui-ci demande une entrevue, sûrement la dernière.
Dans cet extrait qui est le
scène 12 de l’acte III de la pièce, Araminte avoue à Dorante qu’elle l’aime, suite à cette révélation
Dorante lui avoue à son tour ses stratagèmes avec Dubois.
Nous verrons comment les déclarations
d’Araminte et de Dorante font de cette scène le dénouement de la pièce en mettent fin aux fausses
confidences.
Dans le premier mouvement Araminte déclare son amour à Dorante, dans le second
Dorante révèle les stratagèmes de Dubois.
Quelque lignes plus haut Araminte dit à Dorante vouloir lui donner congés dés cet instant.
Ce dernier est gagné par la tristesse de devoir la quitter comme l’indique la didascalie :
« plaintivement » C’est l’occasion, pour lui, d’avouer sa passion.
Il utilise pour cela une hyperbole :
« De tout le reste de ma vie que je vais passer loin de vous, je n’aurais plus que ce seul jour qui
m’en serait précieux.
», mais la réaction d’Araminte est sans appel : « Il n’y a pas moyen, Dorante ;
il faut se quitter.
» La négation totale et le verbe d’obligation ne laissent pas penser à une fin
heureuse.
Elle évoque le fait que son entourage, qu’elle désigne avec le pronom indéfini « on »,
depuis l’épisode du portrait, est au courant de l’amour que Dorante lui porte et elle ne peut, au
regard de la bienséance, garder un domestique qui l’aime.
Elle rappelle les usages : « l’on croira que
je n’en suis pas fâchée » .
Le spectateur voit une Araminte inflexible, en effet, les répliques, des
lignes 5 à 8, mettent l’accent sur sa sévérité.
Lorsque Dorante laisse éclater sa tristesse par le biais
d’une exclamation : « Hélas ! madame, que je vais être à plaindre ! » , elle lui répond
froidement :« chacun à ses chagrins », De la même manière, quand il continue à se désoler : « J’ai
tout perdu ! J’avais un portrait et je ne l’ai plus.
» , elle se montre impartiale : « vous savez
peindre.
».
Malgré le rejet d’Araminte, Dorante continue sa déclaration d’amour et réclame le
portrait qui lui a été retiré.
Son émotion est perceptible par la ponctuation expressive : « celui-ci
m’aurait été bien cher ! », « Ah ! Madame ».
Il évoque leur séparation imminente en se servant
d’un présent de futur proche : « je vais être éloigné de vous » puis d’un futur : « vous serez assez
vengée ».
C’est cela qui va entraîner l’aveu pudique de la jeune veuve.
L’audace de la demande
suscite l’exclamation de la jeune femme : « vous donnez mon portrait ! », en effet ce don de son
image symboliserait le don de son cœur.
Mais Dorante conteste cette idée car elle lui paraît
inconcevable comme l’exprimant les phrases exclamatives « que vous m’aimez madame ! Quelle
idée » et la question rhétorique « qui pourrait se l’imaginer » Dorante rappelle ainsi que la
différence de fortune entre lui et Araminte empêche toute union amoureuse.
C’est justement cette
question rhétorique qui provoque l’aveu d’Araminte :« et voila pourtant ce qui m’arrive », son « ton
vif et naïf» témoigne de la pureté et de la spontanéité de ses sentiments comparables a ceux que
Dorante éprouve pour elle, pour la première fois Araminte révèle ses sentiments a Dorante
directement et non en aparté.
Araminte met donc fin a ses fausses confidences et adresse à Dorante
la vraie confidence amoureuse quelle a dissimulée tout au long de la pièce : elle l’aime également.
Cette déclaration amoureuse provoque chez Dorante un trouble et une joie immense comme
l’exprime l’exclamation « je me meurs ! » dont l’assonance en « eu » pourrait faire penser à des
pleures.
Le corps accompagne la parole :« se jetant a ses genoux » chez ce personnages qui souffrait
des dissimulations contrairement aux autres personnages.
Le trouble d’Araminte est tout aussi
profond « je ne sais plus où je suis » les phrases courtes témoignent de son incapacité a relier les
choses et idées, le transport amoureux fait perdre toute maîtrise à la grande bourgeoise.
L’intensité
des sentiments détruisent les masques sociaux.
L’amante ordonne cependant a l’impératif qu’un
semblant de calme soit rétabli « modérez votre joie ; levez vous, Dorante » car ces comportements
sont contraires aux mœurs d’une grande bourgeoisie, la culture galante réfrène donc la spontanéité
des comportements amoureux..
»
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