Lecture analytique : Le Mal de Rimbaud
Publié le 13/06/2012
Extrait du document
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ou prussiens, sont positionnés en victimes, méprisés au cœur de cette guerre, et les mères sont
confondues « sous leur vieux bonnet noir » dans le deuil
III) Le tableau dénonciateur de la religion
1) Dieu
- le catholicisme n’est suggéré qu’à partir du premie r tercet ; les deux tercets diffèrent
foncièrement des deux quatrains qui sont un tableau dénonciateur de la guerre et une critique
subversive du pouvoir
- Dieu est symbolisé par la richesse en opposition avec la misère du peuple dépeinte dans le
second tercet : est représenté un Dieu cupide et corrompu
- c’est une idole que l’on admire mais qui reste cruellement passive, impuissante « Qui dans le
bercement des hosannah s’endort », il est égal ement minimisé par le déterminant « un » et
cette forme impersonnelle « Il est un Dieu » qui l’éloigne finalement du conflit, de la misère,
du peuple ; c’est aussi un Dieu indifférent, éloigné de la bataille ; il « rit » comme le
souverain « raille » ses hommes, ne se soucie guère de la misère des ses fidèles : Rimbaud
rapproche le pouvoir et la religion et en fait des complices pour le moins cruel
2) Substitution de la Nature au Dieu
- c’est un héritage de la religion naturelle des Lumières, telle que la prônait Voltaire par
exemple, fervent déiste, puis les romantiques, amour eux de la nature ; en effet, lorsqu’il lance
cette apostrophe : « Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement », Rimbaud semble
s’adresser à Dieu et implorer son pardon ou son aide ; d’ailleurs cette apostrophe se clôt par
l’adverbe « saintement », mot directemen t emprunté du vocabulaire religieux, saint
- on constate, en outre, que la Nature est le seul élément paisible sur ce champ de bataille :
l’Homme s’est éloigné de la bonne Nature en construisant ces machines de guerre,
terriblement meurtrières ; on ressent alors l’ influence de personnages tels que Rousseau,
écrivain et philosophe du XVIIIe siècle ou Hugo, écrivain et poète romantique
Conclusion : Pour Rimbaud, le mal prend différentes form es, a plusieurs faciès : tout d’abord, la
folie meurtrière qu’est la guerre, l’exploitation des plus faibles, et l’hypocrisie du pouvoir et de
l’église qui profitent du désarroi du peuple pour s’enrichir.
Enfin, le mal c’est aussi que l’Homme se
soit éloigné de la Nature.
Le poète dénonce ici de fa çon virulente le mal, dans son aspect général, et
compatit au désarroi des victimes de ce mal, soldats et mères, malheureux..
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