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Lecture analytique : Le Mal de Rimbaud

Publié le 13/06/2012

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Problématique : Comment Rimbaud dénonce-t-il les différentes formes du mal ?
 
I)                  Un tableau épique qui dénonce la guerre
 
1)     L’ampleur du conflit
-         l’espace-temps semble illimité : reprise de « tandis que « qui traduit une notion de durée en plus de l’opposition + des expressions très insistantes telles que « tout le jour « ou « l’infini du ciel bleu « + rythme allongé, étiré : les deux premiers quatrains correspondent à une unique phrase
-         description d’un vaste conflit avec quelques hyperboles que l’on peut relever vers 4 et 6 : l’emploi inhabituel de « cent milliers d’hommes « ou « Croulent des bataillons en masse «
-         effet de vaste désordre par la structure du poème, la syntaxe qui insiste sur les subordonnées, des deux quatrains, et « repousse « au contraire la proposition principale aux deux dernières strophes, aux deux tercets ; peut-être Rimbaud tente-t-il de donner une impression du champ de bataille : une véritable cacophonie

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« ou prussiens, sont positionnés en victimes, méprisés au cœur de cette guerre, et les mères sont confondues « sous leur vieux bonnet noir » dans le deuil III) Le tableau dénonciateur de la religion 1) Dieu - le catholicisme n’est suggéré qu’à partir du premie r tercet ; les deux tercets diffèrent foncièrement des deux quatrains qui sont un tableau dénonciateur de la guerre et une critique subversive du pouvoir - Dieu est symbolisé par la richesse en opposition avec la misère du peuple dépeinte dans le second tercet : est représenté un Dieu cupide et corrompu - c’est une idole que l’on admire mais qui reste cruellement passive, impuissante « Qui dans le bercement des hosannah s’endort », il est égal ement minimisé par le déterminant « un » et cette forme impersonnelle « Il est un Dieu » qui l’éloigne finalement du conflit, de la misère, du peuple ; c’est aussi un Dieu indifférent, éloigné de la bataille ; il « rit » comme le souverain « raille » ses hommes, ne se soucie guère de la misère des ses fidèles : Rimbaud rapproche le pouvoir et la religion et en fait des complices pour le moins cruel 2) Substitution de la Nature au Dieu - c’est un héritage de la religion naturelle des Lumières, telle que la prônait Voltaire par exemple, fervent déiste, puis les romantiques, amour eux de la nature ; en effet, lorsqu’il lance cette apostrophe : « Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement », Rimbaud semble s’adresser à Dieu et implorer son pardon ou son aide ; d’ailleurs cette apostrophe se clôt par l’adverbe « saintement », mot directemen t emprunté du vocabulaire religieux, saint - on constate, en outre, que la Nature est le seul élément paisible sur ce champ de bataille : l’Homme s’est éloigné de la bonne Nature en construisant ces machines de guerre, terriblement meurtrières ; on ressent alors l’ influence de personnages tels que Rousseau, écrivain et philosophe du XVIIIe siècle ou Hugo, écrivain et poète romantique Conclusion : Pour Rimbaud, le mal prend différentes form es, a plusieurs faciès : tout d’abord, la folie meurtrière qu’est la guerre, l’exploitation des plus faibles, et l’hypocrisie du pouvoir et de l’église qui profitent du désarroi du peuple pour s’enrichir.

Enfin, le mal c’est aussi que l’Homme se soit éloigné de la Nature.

Le poète dénonce ici de fa çon virulente le mal, dans son aspect général, et compatit au désarroi des victimes de ce mal, soldats et mères, malheureux.. »

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