Lecture analytique la condition humaine malraux incipit
Publié le 19/11/2017
Extrait du document
«
Malraux né en 1901 est un écrivain français.
Aventurier dans l’âme, il part pour
l’Indochine à vingt ans où il est emprisonné pour trafic d’objets d’art.
Il s’engage alors contre le fascisme en Europe et dénonce l’arrivée d’Hitler au pouvoir
en Allemagne.
Durant sa vie il va être à la tête de mouvements contestataires comme
lors de la guerre d’Espagne ou encore des résistants en France.
Ayant beaucoup
appris lors de son expérience en Asie, il fait de l’Extrême orient le cadre de ses
premiers romans.
Malraux est un homme d‘action, pour qui l’écriture est un moyen
d’agir.
Engagé dans tous les combats où la liberté est menacée, l’écrivain s’interroge
sur la condition humaine.
Il en est question dans son roman le plus célèbre paru en
1933 et qui a obtenu le prix Goncourt la même année : « La Condition humaine ».
Sur fond de révolution chinoise en 1927, il comporte sept parties qui retracent la vie
de sept personnages au destin tragique.
L’extrait que nous allons étudier est l’incipit
de ce roman dans lequel Tchen, un jeune chinois engagé dans l’action terroriste, doit
assassiner un trafiquant.
Nous allons donc nous poser la question suivante : Quelles
sont les fonctions de cet incipit ? Nous nous intéresserons d’abord à ce que cet incipit
a d’original, puis nous aborderons la tension sous-jacente dans la scène ici décrite.
Pour terminer, nous remarquerons que ce qui se joue dans cet incipit est le drame
intérieur que vit le jeune révolutionnaire Tchen.
I-) a)
• Le lecteur, témoin d’une scène déjà commencée et plongé dans l’intériorité du
personnage confronté à un choix.
→ « Tchen tenterait-il de soulever la moustiquaire ?
Frapperait-il au travers ? » l.1 : discours indirect libre
• Les verbes d’action « lever » et « frapper » l.1 → impression d’arriver au beau milieu
de l’action : le lecteur pressent qu’il s’agit là d’un moment décisif pour Tchen, torturé
par « l’angoisse », sans savoir exactement de quoi il s’agit.
• Le narrateur décrit la scène vue à travers les yeux de Tchen .
Le point de vue est
donc interne : les informations disponibles au lecteur sont limitées par le
personnage ; on ne peut voir que ce qu’il voit, entendre que ce qu’il entend.
→ Le
« tas de mousseline blanche » l.4 qui le fascine, le bruit des « klaxons » l.7, la fixation
sur le pied, seule partie du corps visible de l’autre homme.
I-) b)
• Commence pourtant par une indication temporelle extrêmement précise qui
tranche avec l’imprécision des informations données au lecteur par la suite → « 21
mars 1927.
Minuit et demi » chapeau : Valeurs numériques, heure et date
• On ne sait du protagoniste que son prénom à consonance asiatique .
Identité révélée
dès le premier mot → « Tchen » l.1
• La victime reste anonyme et n’est désignée que par certaines parties du corps →
« un corps moins visible qu’ une ombre » l.4 « cet homme » l.13 et « ce pied » l.4, l.14.
»
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