Lecture analytique épilogue de L'Etranger
Publié le 06/01/2014
Extrait du document


«
de campagne montaient jusqu’à moi » li 2-3 ; « des odeurs de nuit, de terre et de sel
rafraîchissaient mes tempes » li 3.
Il y a aussi une comparaison dans laquelle s’intègre
une hyperbole qui confirme cela à la ligne 3-4 : « La merveilleuse paix de cet été
endormi entrait en moi comme une marée ».
L’attachement du personnage aux
sensations transparaît bien ici : on note la référence à des sensations visuelles (li 2),
auditives (li 2) et olfactives (li 3), comme si, au moment de mourir, la vie prenait une
importance inédite, comme si chaque chose acquérait une certaine valeur.
Il semble ne faire plus qu’un avec le monde, et se livre entièrement pour la première
fois, comme le souligne l’emploi du verbe pronominal « s’ouvrir » : « et je m’ouvrais
pour la première fois à la tendre indifférence du monde » li 11-12.
L’oxymore « tendre
indifférence » signale que le personnage accepte l’absence de sens, l’absurdité de
l’existence et qu’il envisage comme salvatrice.
c) Le lyrisme de l’écriture.
Le lyrisme est renforcé par le style de Camus qui, aux nombreuses comparaisons (li 4
« cet été […] comme une marée », li 8 « le soir était comme une trêve mélancolique »,
li 12 « si pareil à moi »), allie des répétitions (« pourquoi » li 6-7 et « si pareil…..si
fraternel » li 12) et des anaphores (« là-bas » li 7, « personne » li 9, « pour que » li
13) ; ce qui accentue l’intensité des sentiments exprimés par M.
En outre, l’usage dominant de l’imparfait semble faire durer de manière indéterminée
ce sentiment de plénitude (« montaient », « rafraîchissaient », « entrait »...
).
L’instant
présent s’étire pour M, voire se mêle au passé (souvenirs de la fin de vie de sa mère).
Ainsi, ce monologue lyrique témoigne de l’apaisement de Meursault, ce qui va
transparaître dans l’évocation de sa mort et de celle de sa mère.
B/ L’acceptation de la mort et la revendication de son étrangeté.
a) Le détachement par rapport à la mort.
Un bruit rappelle l’imminence de la mort (« des sirènes ont hurlé » li 4-5).
Mais M ne
perd pas son calme (« qui m’était à jamais indifférent » li 5).
D’ailleurs la mort est
évoquée à l’aide de périphrases (« Elles annonçaient des départs pour un monde » li 5)
et d’euphémismes (« où des vies s’éteignaient » li 8), qui peuvent signifier qu’elle a
perdu son caractère effrayant pour M et qu’il accepte, voire qu’il lui trouve une
dimension bénéfique.
Cette mort, tout d’abord, réveille en lui le souvenir de sa mère : ce fait exceptionnel
est souligné par l’expression « pour la première fois » li 5-6.
En effet, c’est la première.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- fiche lecture analytique commentaire excipit l'etranger camus
- Lecture Analytique l'Etranger, Scène du meurtre
- LECTURE ANALYTIQUE N° 6 : L'EXPLICIT DE L'ETRANGER
- Lecture analytique Incipit "L'Etranger", Camus
- L’Etranger de Camus - lecture analytique 4