Devoir de Philosophie

Lecture analytique épilogue de L'Etranger

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

lecture
LA N°4 : l'épilogue ou excipit de L'Etranger Introduction : Dans le chapitre V de la deuxième partie, Meursault reçoit la visite de l'aumônier, qui tente de le convertir à la foi de Dieu en invoquant la peur qu'inspire la proximité de la mort. Mais Meursault affirme qu'il ne croit pas en Dieu, qu'il n'a aucun espoir en une vie après la mort et que toutes les vies, tous les êtres se valent, étant donné que rien n'a d'importance, puisque la vie est absurde. Après s'être révolté violemment contre les propos de l'aumônier et s'en être pris physiquement à lui, Meursault se retrouve seul dans sa cellule, la nuit précédant son exécution et a une révélation qui lui permet enfin de trouver le bonheur. Comment à travers ce monologue, Meursault accède-t-il à la paix ? Nous tenterons d'analyser que ce passage à la tonalité lyrique permet de découvrir Meursault comme un être heureux, acceptant la mort et revendiquant son étrangeté. A/ Un passage lyrique. La quiétude enfin retrouvée. En cette fin de roman, M semble livrer pleinement ses sentiments et sensations personnels au lecteur, comme le montrent les expressions « montaient jusqu'à moi » li 2-3, « rafraichissaient mes tempes » li 3, « entrait en moi » li 4, « je me suis senti » li 10, « j'ai senti » li 12, dans une sorte de monologue où la première personne est associée à des verbes de perception. Le premier sentiment qu'il exprime est alors un sentiment d'apaisement, dû au départ de l'aumônier, et au fait qu'il se soit retrouvé seul : « Lui parti, j'ai retrouvé le calme » li 1. Le déchainement verbal et pulsionnel auquel il s'est livré semble l'avoir vidé de toute animosité : « j'étais épuisé » li 1...
lecture

« de campagne montaient jusqu’à moi » li 2-3 ; « des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes » li 3.

Il y a aussi une comparaison dans laquelle s’intègre une hyperbole qui confirme cela à la ligne 3-4 : « La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée ».

L’attachement du personnage aux sensations transparaît bien ici : on note la référence à des sensations visuelles (li 2), auditives (li 2) et olfactives (li 3), comme si, au moment de mourir, la vie prenait une importance inédite, comme si chaque chose acquérait une certaine valeur. Il semble ne faire plus qu’un avec le monde, et se livre entièrement pour la première fois, comme le souligne l’emploi du verbe pronominal « s’ouvrir » : « et je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde » li 11-12.

L’oxymore « tendre indifférence » signale que le personnage accepte l’absence de sens, l’absurdité de l’existence et qu’il envisage comme salvatrice. c) Le lyrisme de l’écriture. Le lyrisme est renforcé par le style de Camus qui, aux nombreuses comparaisons (li 4 « cet été […] comme une marée », li 8 « le soir était comme une trêve mélancolique », li 12 « si pareil à moi »), allie des répétitions (« pourquoi » li 6-7 et « si pareil…..si fraternel » li 12) et des anaphores (« là-bas » li 7, « personne » li 9, « pour que » li 13) ; ce qui accentue l’intensité des sentiments exprimés par M. En outre, l’usage dominant de l’imparfait semble faire durer de manière indéterminée ce sentiment de plénitude (« montaient », « rafraîchissaient », « entrait »...

).

L’instant présent s’étire pour M, voire se mêle au passé (souvenirs de la fin de vie de sa mère). Ainsi, ce monologue lyrique témoigne de l’apaisement de Meursault, ce qui va transparaître dans l’évocation de sa mort et de celle de sa mère. B/ L’acceptation de la mort et la revendication de son étrangeté. a) Le détachement par rapport à la mort. Un bruit rappelle l’imminence de la mort (« des sirènes ont hurlé » li 4-5).

Mais M ne perd pas son calme (« qui m’était à jamais indifférent » li 5).

D’ailleurs la mort est évoquée à l’aide de périphrases (« Elles annonçaient des départs pour un monde » li 5) et d’euphémismes (« où des vies s’éteignaient » li 8), qui peuvent signifier qu’elle a perdu son caractère effrayant pour M et qu’il accepte, voire qu’il lui trouve une dimension bénéfique. Cette mort, tout d’abord, réveille en lui le souvenir de sa mère : ce fait exceptionnel est souligné par l’expression « pour la première fois » li 5-6.

En effet, c’est la première. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles