Lecture analytique d'une charogne
Publié le 17/01/2022
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Une Charogne , Baudelaire
Provenant du recueil intitulé Les Fleurs du mal, Une Charogne , est un texte descriptif et lyrique peignant la découverte d'un cadavre en décomposition, par deux personnages (l'énonciateur et sa compagne).
Cette description, de l'ordre de l'horrible et du macabre, permet à l'énonciateur, à la fin du poème, de s'adresser à lafemme aimée pour la mettre en garde sur le temps qui passe et sur la tragique destinée de celle-ci.
Il est intéressant de relever la métaphore dans la deuxième strophe « Sur un lit semé de cailloux » .
Dans ce quatrième vers, le « lit » , qui est le noyau de cette métaphore et qui renvoie au lit de mort de la charogne, amène une dimension plus douce, plus sensible, voire même érotique, qu'on pourrait sans crainte relier auxtermes « jambes en l'air », « femme lubrique »et « brûlante » qui se caractérisent tous par une isotopie, celle de la sensualité, porteuse de connotations sexuelles. Cette métaphore associée aux autres termes cités ci-dessus donne au cadavre une image sensuelle et permet un rapprochement entre le cadavre et la compagne del'énonciateur.
Dans la quatrième strophe, l'énonciateur dit : « Et le ciel regardait la carcasse superbe » , « carcasse superbe » est un oxymore qui semble être porteur d'un caractère ironique.
Cependant, dans le poème on remarque que la charogne est soit décrite avec des termes érotiques (comme expliqué dans le paragraphe ci-dessus), soit elledevient objet de création, que l'artiste peint et « achève » au trente et unième vers, et de ce fait, elle est mise en valeur.
On peut donc voir le cadavre comme étant pourvu d'une forme de beauté.
Une fois de plus on peut faire remarquer l'isotopie de la peinture qui traverse cette strophe, « ébauche », « toile », « peintre ».
Il faut aussi remarquer que ce vers est suivi d'une comparaison dont le thème est « carcasse superbe », et le phore : « fleur s'épanouir ».
Ici aussi, le rapprochement entre la femme et l'animal est permis puisque ,en effet, la femme est souvent représentée comme une fleur ,en poésie, dont la période d'épanouissement correspond aupassage de l'enfant à la femme.
Ici, l'épanouissement consiste en l'apogée de la décomposition de l'animal.
Cette relation est aussi appuyée par le terme « épanouir » qui est le paronyme d' « évanouir » qu'on retrouve au seizième vers, lorsque l'énonciateur parle de sa compagne.
Cette construction rapproche très fortement la femme à la bête au point qu'il puisse y avoir confusion et ambiguïté.
Cette ambiguïté s'explique par le fait qu'à la fin de son poème, le narrateur réduira sa bien-aiméeau même sort que la charogne.
Il les voue toutes deux au même sort.
Enfin, à la neuvième strophe, au trente cinquième vers, il y a présence d'une synecdoque de type Π : « squelette » pour représenter la charogne en entier, or, on remarque bien que c'est une figure de style puisqu'une charogne est encore composée de chair et que le corps n'a pas pu se décomposer aussi vite.
Aussi, cettesynecdoque sert à réduire l'animal a ce qu'il a de plus profond, de plus restrictif ; ça donne aussi une impression d'accélérer le temps et ainsi le processus dedécomposition.
De cette manière, l'énonciateur veut montrer que très vite, on n'est plus, on disparait.
De plus, ça permet une compréhension plus simple de la chiennemécontente d'avoir lâché son os..
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