Lecture analytique du poème "Ma Bohème"
Publié le 02/10/2012
Extrait du document
«
lacets à celle du poète qui est en train de créer.
Le mot « élastique » désigne à la fois les lacets de chaussures de Rimbaud
et les cordes de la lyre.
3°) Sa pauvreté est peut être même la condition de son inspiration :
Le dénuement du poète n’est pas vécu comme une souffrance mais au contraire, cet état est sublimé.
Au vers 11, il
transforme les gouttes de rosée en vin de vigueur.
La pauvreté initiale semble féconder le travail poétique : passage
éloquent du singulier « unique culotte » au pluriel « rimes », « gouttes », « lyres », « ombres ».
Liberté de mouvement et
liberté de création sont donc associer et on voit bien que la fugue, la fuite est source d’inspiration.
III) L’annonce d’un programme poétique :
Ce poème peut-être lu comme un art poétique : texte théorique qui énonce des règles d’écritures de n’importe quels types
de textes.
1°) Un poème qui s’inscrit dans la tradition poétique :
Le poème est un sonnet écrit en alexandrins.
1 er
quatrain et 2 ème
quatrain : ABBA, embrassées.
1 er
tercet : AA, plates.
2 ème
tercet : ABBA, embrassées.
Les rimes sont suffisantes ou riches.
L’alternance entre rimes féminines et masculines et bien
respectée.
L’emploi du mot « féal », se rattache au lexique courtois du Moyen-Age.
2°) La légèreté et la fantaisie de Rimbaud :
La structure du sonnet : Traditionnellement quatrains et tercets constituent deux blocs bien séparés et qui sont souvent en
opposition l’un à l’autre.
Ici, au contraire, du vers 7 au vers 14, nous avons une seule phrase.
La dernière phrase du
second quatrain enjambe sur le premier tercet et se prolonge dans les tercets.
Rimbaud ne respecte pas la règle de
versification qui impose qu’on ait un seul jeu de rimes pour les deux quatrains.
Des rythmes capricieux : Rimbaud fait tout pour briser le rythme de l’alexandrin, on a souvent des glissements d’un vers à
l’autre qui va crée une accélération du rythme (vers 10-11, vers 13-14).
L’auteur s’amuse à déplacer la pause (ou la coupe)
dans les alexandrins (exemple au vers 11, la pause est à la 4 ème
syllabe).
Des rimes insolites et des jeux phonétiques : Rimbaud s’amuse beaucoup avec les mots : rimes entre les mots
« fantastique » et « élastique ».
A l’oreille l’expression « des lyres » peut nous faire penser au mot « délire ».
De
nombreux mots contiennent la sonorité « ou » : « route, frou-frou, ourse, gouttes » … « Mon paletot aussi » : maladresse
volontaire de Rimbaud qui utilise un hiatus.
Rimbaud emploi des expressions familières : « Oh ! là ! là ! que d’amours
splendides j’ai rêvées »
Les ruptures sont formalisées par des tirets : il détruit l’alexandrin.
Rimbaud insert l’imagerie du conte dans son poème :
figure du Petit Poucet + le lexique de l’imaginaire « rêveur », « rêvées », « fantaisie », « fantastiques ».
3°) La dimension parodique du texte :
La naïveté dont fait preuve Rimbaud n’est qu’apparente car il s’emploie à réécrire de manière innovante le thème de la
Bohème très en vogue à l’époque.
Rimbaud s’est beaucoup inspiré de Théodore de Banville.
Conclusion :
Rimbaud dans son sonnet décrit une vie vagabonde entourée d’une nature accueillante et maternelle.
Mais il nous montre
aussi que les voyages sont propices à la création poétique.
C’est dans la poésie et par la poésie que Rimbaud pense trouver
le chemin du bonheur et de la liberté..
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