Lecture analytique du chapitre 6 de Candide de Voltaire : Le bel auto-da-fé
Publié le 02/07/2012
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La cérémonie affiche également le règne des apparences. Voltaire décrit le costume des personnages sans en donner la signification. Les flammes sont droites ou renversées, les diables portent ou non des griffes. On ne sait pas ce que cela signifie ; On devine simplement que le costume de Candide signale que son crime est moins grave que celui de Pangloss. Les rites religieux sont réduits à des signes vides, la religion à une institution dénuée de signification spirituelle.
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- Dans le premier paragraphe, Voltaire désigne clairement ceux qu’il attaque : les autorités intellectuelles et religieuses, c'est-à-dire « les sages du pays » et «l’université de Coïmbre ».
Ces autorités sont incapables de donner une réponse à la question du Mal ; aussi n’ont-elles « pas trouver un moyen plus efficace », que le« spectacle » de l’autodafé qui rappelle les jeux du cirque.
Incompétentes, elles sont prisonnières de leurs rites.
Voltaire s’en prend précisément à l’Inquisition maisplus généralement à toutes les autorités religieuses et intellectuelles (la confusion de l’intellectuel et du religieux caractérise Coïmbre et inquiète sans doute Voltaire)qui, ne pouvant résoudre les questions philosophiques d’importance comme celle de l’existence du Mal, se réfugient dans des dogmes stériles
- Les 3ème et 4ème paragraphes s’ouvrent tous les 2 sur une phrase déroulant une longue énumération d’adjectifs se rapportant à Candide.
L’accumulation a valeurd’hyperbole ; Dans le 1er cas, l’énumération accentue la détresse de Candide en additionnant des adjectifs exprimant ce désarroi.
L’allitération en «t » et « p », ainsique la répétition de « tout » et de la voyelle nasalisé « an » viennent renforcer l’hyperbole et inscrire le passage dans le genre de la parodie du roman d’aventures.La 2nd énumération fonctionne de la même manière et relève également de la parodie du romanesque.
Cependant, une critique de la religion vient s’y glisser, puisquele participe passé « fessé » est mis sur le même plan que les 3 autres participes qui appartiennent eux au langage de la religion.
Cette association étonnante discréditele pardon (« absous », « béni ») en lui associant le châtiment.
La religion catholique s’en trouve privée de toute dimension spirituelle.
- deux passages dans le chapitre soulignent la place prise par l’apparence aux dépends du sens véritable.
Tout d’abord, on a pu remarquer que les condamnés ont étéjugés sur leur apparence et non sur un fait avéré.
Les deux portugais « en mangeant un poulet en avait arraché le lard », et rien ne dit que c’était parce qu’ils nevoulaient pas en manger.
Pangloss est accusé d’avoir « parlé », mais l’on ne sait pas de quoi.
Candide s’est montré totalement passif et il est jugé sur son « aird’approbation ».
Dans ces 3 cas l’apparence a prévalu.
On pourrait ajouter que le biscayen a lui aussi été condamné suite à un aveu qui ne reflétait pasnécessairement la réalité d’un fait.
- La cérémonie affiche également le règne des apparences.
Voltaire décrit le costume des personnages sans en donner la signification.
Les flammes sont droites ourenversées, les diables portent ou non des griffes.
On ne sait pas ce que cela signifie ; On devine simplement que le costume de Candide signale que son crime estmoins grave que celui de Pangloss.
Les rites religieux sont réduits à des signes vides, la religion à une institution dénuée de signification spirituelle..
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