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Lecture analytique du chapitre 2 - Partie I de Bel-Ami de Maupassant

Publié le 02/09/2012

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Mme de Marelle s’oppose à Mme Forestier : elle est « brune « alors que Madeleine est blonde. Duroy la qualifie même de « brunette «, ce qui est légèrement familier et s’oppose à « dame «. Elle est beaucoup moins intimidante. Elle est présentée en mouvement : « elle entra d’une allure alerte, tandis que Mme Forestier « attendait «, immobile, ses invités. Comme dans la présentation de Mme Forestier, on voit ensuite la silhouette de la jeune femme : « Elle semblait dessinée, moulée des pieds à la tête dans une robe sombre toute simple «. À la couleur bleu pâle de la robe de Mme Forestier répond la couleur sombre, et aux dentelles la simplicité : il y a chez Mme de Marelle moins d’artifice. Elle est à la fois plus provocante (« moulée «) et mieux faite quoique « petite «, donc, elle non plus n’est pas l’héroïne romanesque idéale. La rose rouge donne à sa physionomie « la note vive et brusque qu’il fallait. Cette vitalité et cette impétuosité s’opposent aux manières de Mme Forestier qui ont quelque chose d’un peu confidentiel (« elle murmura en baissant la voix «), de secret.

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« classe sociale supérieure : il la qualifie de « dame » probablement en raison de sa tenue, comme lelaisse penser l’adjectif « élégante » employé plus loin : « cette jolie blonde élégante devait être lafemme de son ami » (telle est sa « pensée »).

La blondeur et l’élégance sont marquées à deux reprises,tandis que « jolie » n’apparaît qu’une fois.

La beauté de Mme Forestier est moins frappante que lesdeux autres qualifications.

Ses manières sont simples et conventionnelles (elle tend la main à Duroy,l’invite à s’asseoir, lui tient des propos d’une grande banalité).

Mais apparaît bien vite une autre facettede Mme Forestier : « il se sentait examiné, inspecté des pieds à la tête, pesé, jugé ».

Ce n’est pas unemondaine écervelée ou superficielle : elle est observatrice (« examiné », « inspecté ») et intelligente(« pesé », « jugé »).Quand il s’assied dans le fauteuil, les impressions de Duroy changent : « il lui sembla qu’il entrait dansune vie nouvelle et charmante, qu’il prenait possession de quelque chose de délicieux, qu’il devenaitquelqu’un, qu’il était sauvé ».

Les deux premières propositions pourraient être appliquées à une femme(« nouvelle et charmante », « possession », « délicieux ») et correspondent à la notion de plaisir, tandisque les deux dernières propositions évoquent l’arrivisme, l’ambition (« quelqu’un », « sauvé »).

Cesimpressions sont liées dans la même phrase, la femme étant placée avant la réussite sociale (elle ensera le moyen).

D’où naissent ces impressions de Duroy ? De la civilité de son hôtesse et d’un jeu deregards : « il regarda Mme Forestier dont les yeux ne l’avaient point quitté ».

Ce regard est bienveillant.Aussi Duroy se rassure-t-il et examine-t-il plus attentivement Madeleine, ce qui occasionne un portraitdétaillé.Duroy esquisse d’abord sa silhouette : « une robe de cachemire bleu pâle [...] dessinait bien sa taillesouple et sa poitrine grasse ».

L’ensemble est très agréable mais on n’est pas dans le registre de laperfection, l’adjectif « grasse » ayant une connotation légèrement péjorative.

Le portrait est fait demanière très masculine, les premiers éléments observés était la « taille », la « poitrine », « la chair desbras et de la gorge ».

La mode de l’époque avec de robes longues prévenait tout autre investigation.

Lamétaphore du « duvet blond » connote la jeunesse.

Mme Forestier apparaît donc comme une femmeélégante, avec quelque chose de léger, et aérien (métaphores de la « mousse », du « nuage ») quicontraste avec la « poitrine grasse ».D’autres contrastes se révèlent au niveau du visage :– ses yeux sont « d’un gris azuré qui en rendait étrange l’expression ».

On ne sait pas exactement cequ’elle pense.

Et pourtant Duroy fait le rapprochement avec le regard de la courtisane Rachel.– ses traits manquent de régularité : « le nez mince, les lèvres fortes, le menton un peu charnu ».

« Fortes »et « charnu » renvoient à « grasse ».

Ce n’est pas une créature immatérielle, bien au contraire.– l’ensemble est sympathique : « une figure irrégulière et séduisante, pleine de gentillesse et de malice ».Notons les antithèses « irrégulière »/ « séduisante », « gentillesse »/ « malice », la malice étant unpenchant à la taquinerie qui n’exclut pas de petites méchancetés.L’ambiguïté de Mme Forestier est récapitulée dans la dernière phrase du paragraphe consacré à sonportrait : « C’était un de ces visages de femmes [...] dont chaque mouvement paraît dire ou cacherquelque chose ».

« Dire » s’oppose à « cacher » : on sent bien qu’il y a chez elle un paraître affiché etun être dissimulé. c) Mme de MarelleMme de Marelle s’oppose à Mme Forestier : elle est « brune » alors que Madeleine est blonde.

Duroy laqualifie même de « brunette », ce qui est légèrement familier et s’oppose à « dame ».

Elle est beaucoupmoins intimidante.

Elle est présentée en mouvement : « elle entra d’une allure alerte, tandis que MmeForestier « attendait », immobile, ses invités.Comme dans la présentation de Mme Forestier, on voit ensuite la silhouette de la jeune femme : « Ellesemblait dessinée, moulée des pieds à la tête dans une robe sombre toute simple ».

À la couleur bleupâle de la robe de Mme Forestier répond la couleur sombre, et aux dentelles la simplicité : il y a chezMme de Marelle moins d’artifice.

Elle est à la fois plus provocante (« moulée ») et mieux faite quoique« petite », donc, elle non plus n’est pas l’héroïne romanesque idéale.

La rose rouge donne à saphysionomie « la note vive et brusque qu’il fallait.

Cette vitalité et cette impétuosité s’opposent auxmanières de Mme Forestier qui ont quelque chose d’un peu confidentiel (« elle murmura en baissantla voix »), de secret. Conclusion La première entrée de Duroy dans le monde est marquée par la rencontre de Mme Forestier et de Mmede Marelle.

Ce jeune homme encore inexpérimenté est quelque peu troublé par un décor théâtral, maisil se ressaisit assez rapidement, d’où les portraits de Mme Forestier et de Mme de Marelle présentéesselon un point de vue interne.

Ces premières rencontres sont déterminantes car Mme Forestier deviendrasa femme et le « lancera » dans le monde et le journalisme, tandis que Mme de Marelle deviendra samaîtresse.

Le portrait de Madeleine est particulièrement intéressant car le narrateur nous fait comprendrequ’il y a peut-être chez elle une certaine duplicité ; elle est auréolée de mystère, contrairement à Clotilde,animée et naturelle.

Maupassant met en place les principaux personnages du roman.. »

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