Lecture analytique de Gargantua (Rabelais)
Publié le 05/05/2014
Extrait du document
«
Jean et des moines.
D'un côté, un moine actif qui prend en main son destin, de l'autre, des
contemplatifs .
On a affaire à un moine belliqueux , à la piété curieuse qui détourne les objets
sacrés, le froc et la croix, en objets guerriers et qui blasphème : « tu vas aussi rendre ton âme à tous
les diables ».
Il est insensible à l'égard des ennemis , ne leur laisse aucune possibilité de fuite.
L'intérêt qui guide l'action du moine, c'est la défense du clos de l'abbaye, les vignes et le vin.
L' attitude des blessés fait aussi partie de charge contre le monde religieux .
Ils évoquent la
protection des saints à tort et à travers et les cris inefficaces sont plus proches de la superstition
que de la foi.
On note l' accumulation comique qui mêle les noms des saints authentiques et fantaisistes
(Sainte Nitouche), même procédé pour les lieux de pèlerinage ou sanctuaires de la Vierge .
La
satire apparaît aussi lorsque Rabelais cite deux lieux qui prétendent détenir la Saint Suaire
(Chambéry...
mais il brûla...
d'autres à Cadouin), ils font preuve de superstition ridicule.
D'autre part, le début de la prière des mourants reste vide de sens , les suppliants ne sont pas
motivés par le repentir mais plutôt par la crainte .
Le prieur et les moines enfin, sont traités avec
sévérité .
Entre passivité (chant) et absurdité (confession des blessés au lieu de soins).
III.
Conclusion.
Un épisode central du recueil.
La fonction dramatique est marquée car Rabelais utilise toute les ressources du récit pour tenir le
lecteur en haleine (rythme rapide de l'épisode, rôle des verbes d'action) et renouvelle l'intérêt
dramatique.
Il alterne les actions et les portrait, l'un, Frère Jean, et le le multiple, les ennemis.
La fonction comique est marquée car Rabelais reste fidèle au « pacte » du prologue : il fait rire son
lecteur.
Les sources du comiques sont mobilisées dans cet épisode haut en couleur où il parodie de
l'épopée et des romans de Chevalerie : grossissement épique avec accumulation, hyperboles de
bernes d'action et de détails anatomiques.
Le burlesque de l'épisode transforme le massacre en jeu.
Rabelais utilise le comique de contraste entre l'ardeur belliqueuse du moine et l'attitude paisible des
ennemis, fait de l'humour noir (scène de massacre et de vendange).
Il y a du comique verbal.
La fonction critique est marquée car Rabelais fait une critique de la guerre, notamment de la guerre
civile.
C'est un motif futile ayant des effets désastreux, marquant la folie et la brutalité des hommes.
Il fait aussi la critique de la vie monacale : moine guerrier, contraste action/inaction.
La fonction symbolique est marquée car derrière les deux camps se profilent deux chefs,
Grandgousier/Gargantua et Picrochole, à la bile amère.
On a pu voir un écho historique et politique des luttes qui ont opposé François 1er et Charles Quint..
»
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