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L'ÉCOLE SYMBOLISTE - Histoire de la littérature

Publié le 30/01/2018

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histoire

Les Complaintes ( 1885)

L'imitation de Notre-Dame de la Lune (1886)

Les Cantilènes (1886)

Palais nomades ( 1 887)

 

Au jardin de l'Infante (1893)

<qui est faite de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve.>>

 

(Mallarmé.)

 

«Je suis l'Empire à la fin de la décadence,

Qui regarde passer les grands Barbares blancs En composant des acrostiches indolents

D'un style d'or où la langueur du soleil danse.»

(Verlaine, <Jadis et Naguère.)

«Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui

est faite du bonheur de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve.»

(Mallarmé, Réponse à des enquêtes sur l'évolution littéraire.) «0 poètes, vous qui avez toujours été orgueilleux ; soyez plus, devenez

dédaigneux.»

 

(Mallarmé, Hérésies artistiques, L'Art pour tous, dans Proses de jeunesse.)

Inspirateurs de l'école symboliste :

Gérard de Nerval

Charles Baudelaire

Stéphane Mallarmé

Paul Verlaine

Isidore Ducasse dit comte de Lautréamont

 

Arthur Rimbaud

histoire

« LE MOT est un composé du mot symbole apparu en 1380 et dérivé du grec sumbolon désignant un morceau d'un objet partagé entre deux personnes pour servir entre elles de signe de reconnaissance.

Ce sens étymologique entretient une relation directe avec le sens et l'utili sation littéraire du mot symbole.

Le poète utilise un symbole lorsqu'il exprime une idée indirecte­ ment par l'in termédiaire d'une image qui entretient avec elle une ou plusi eurs analogies.

C'est ainsi par exemple que Baudelaire utilise 1' albatros «vaste oiseau des mers» moqué par les hommes d'équipage comme le symbole du poète douloureusement solitaire et incompris.

Le mot symbolisme n'est apparu qu'en 1831 chez Victor Hugo et désignait un «sy stème de symboles destinés à interpréter des faits ou à exprimer des croyances> > (Gr and Larousse de la langue française).

En histoire littéraire le symbolisme a deux sens : l'u n, assez large, désigne un va ste mouvement inauguré par Victor Hugo qui, notamment dans les Contem plations (1856), attribue au mot un pouvoir magique : ses métaphores n' ont plus seulement une valeur ornementale, elles deviennent l'instrument de révélation d'un univers inconnu.

Hugo est suivi dans cette voie par des poètes de la seconde moitié du xrxe siècle comme Baudelaire, Nerval, Lau­ tréamont, Verlaine, Rimbaud et Mallarmé.

Dans un sens plus étroit, et c'est celui que nous étudierons ici, le symbolisme désigne une école littéraire lancée en 1886 par le poète Jean Moréas.

Elle se prolongera avec des fortunes diverses jusqu'à la fin du xrx e siècle.

1 • LES ORIG INES DU SYM BOLISME : L' ESPRIT DÉCADEN T La fin du XIX e siècle, et en par ticulier les années qui suivent ':�défaite de 18 70, est marquée en littérature et aussi en peinture par le courant décadent, sorte de résurgence du mal du siècle romantique, nourri par la philosophie pessimis te de Schopenhauer.

Vers 1880, on proteste contre la société bour­ geoise ultra matérialiste, on lui dit «zut», comme le poète-inventeur Charles Cros qui fonde le club des Zutistes auquel s'ajoutent, tout aussi irrévéren­ cieux, ceux des Hydro pathes, des Hirsutes et des Jemenfoutistes.

On se réunit bruyamment dans les cabarets dont le plus célèb re est le Chat Noir à Mont­ martre.

Le chahut de cette jeunesse irrespectueuse est l'expression d'un malaise profond auquel Verlaine donnera un nom en 1883 dans son poème Langue ur; «Je suis l'Empire à la fin de la décad ence».

On est gagné par une «mortelle fatigue de viv re>>, on est déçu par les résultats de la science dont on attendait tant; le «patrou illotism e>> (Rimbaud) français est blessé par la défaite.

On éprouve le sentiment d'être né dans une civilisa tion trop vieille, usée, une civilisation complexe qui dissout toutes les énergies, qui déçoit tous. »

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