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L'école lyonnaise (littérature)

Publié le 25/02/2012

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Il en est tout autrement de l'École lyonnaise. On nomme ainsi un groupe de poètes demeurant à Lyon ou y ayant des attaches; lieu de rencontre naturel de l'esprit français et des influences italiennes, ville riche, constamment traversée par des voyageurs illustres, la première ville de France, la seconde de l'Europe, pour le nombre des livres imprimés, centre d'une intense vie intellectuelle, littéraire et scientifique, Lyon devint un des foyers poétiques de la France; la poésie qui s'y développa offre des caractères bien particuliers, tant dans sa forme que dans son contenu.

« 58 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE vertu (1544)~ Formée de 409 dizains, l'œuvre est l'his­ toire lyrique d'un amour pur et souffrant, dont l'objet, peu à peu divinisé, devient l'image de la beauté suprême et céleste plus qu'un être de chair.

Cet amour plato­ nique, c'est-à-dire, au sens propre du mot, imprégné des idées de Platon sur la nature de l'amour et sur la beauté, s'exprime, certes, dans une forme artificielle et trop savante; mais le poète a appris des Italiens et des Anciens quel lent travail conduit à la beauté du vers, à sa densité, au choix attentif des mots.

C'est par là qu'il est le régal des raffinés, non moins que parce qu'il a compris, le premier avant Baudelaire, que l'opération poétique suppose une métaphysique et que la poésie, loin d'être le jeu d'un artiste doué, est le fruit d'un effort pour rendre le mystère de l'homme et du monde, et, d'abord, pour le découvrir.

Pontus de Tyard (1511-1588) forme la transition entre l'école lyonnaise, à laquelle il appartient par le premier livre de ~es Erreurs amoureuses (1548), écrit 8ous l'influence de Maurice Scève, et la Pléiade à laquelle se rattachent les second et troisième livres de ce recueil (1551-1555).

Moins profond que son premier maître, plus amateur des subtilités un peu vaines de la forme, il est aussi plus varié et plus aisé.

Pernette du Guillet (1520-1545), qui aima Mau­ rice Scève, exprime avec grâce une mélancolie délicate dans ses brèves Rimes.

Louise Labé (1525-1565), belle, riche, parée de tous les dons, entourée de poètes, a laissé des Œuvres fort courtes (Trois élégies et vingt-trois sonnets) où la sincérité qui émane des sentiments sait se resserrer en vers solides d'une densité tout à fait exception­ nelle dans la poésie féminine.

Nous sommes arrivés au point où la poésie fran­ çaise a épuisé les genres, les thèmes, les modes d'expression du moyen âge, où la pression des modèles antiques, italiens et néo-latins devient la plus forte, où la notion d'art s'impose, où naît l'ambition de riva­ liser, non plus avec les grands noms de la poésie anté­ rieure de la France, mais avec les Antiques, dont un goût qui s'épure et s'instruit perçoit la suprême per­ fection et l'immense supériorité.

Mais la révolution poétique de 1550 ne saurait se comprendre si l'on n'ajoutait à ces influences celle des. »

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