«L'Echo de ma hutte de Pierre Srour (analyse psychanalytique)
Publié le 30/12/2011
Extrait du document

1 |
Oh maison de |
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mon enfance ! |
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Oh mon berceau de lumière ! |
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De par le temps tu t’enfonces |
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Dans un pays qui n’a guère |
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D’Existence |
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Sur la terre |
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Des Puissants. |
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9 |
L’Écho renvoie mes romances |
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Se repaître de chimères, |
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Et toi, ma hutte de ronces, |
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Solitaire, quitte à faire |
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Résistance |
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À la guerre |
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Du LIBAN. |
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Ma voix erre dans l’espace |
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Sourde-muette et sans ombre ; |
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Reflet d’une sacrée race |
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Qui s’entasse et s’encombre |
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Par ses traces |
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De pieds sombres |
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Dans le temps. |
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Cadmos passe et repasse |
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Avec sa baguette d’ambre. |
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Il est là, parmi vos masses, |
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Bien trahi par vos jeux d’hombre. |
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Se veut l’AS |
28 |
De décombres |
29 |
L’Occident. |
1990

«
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Si l’on se fonde sur les imagos maternelles, on peut en trouver: maison, berceau, hutte,
terre … .
D’autres images sonnent «viril » : pays, Liban, Cadmos, occident … .
Cependant la
corrélation entre les deux reproductions ne paraît pas prêter à une synchronisation ou une
harmonie qui puisse inspirer équilibre, entente, paix et accord.
Le tout se joue dans un aspect de
brimade et d’ oppression suite auxquelles un jeu de force s’établit entre ces deux figures et
appelle à une résolution au niveau du psychisme du poète -en fant car ce dernier ne peut
s’imposer, face à une telle situation , que par l’affirmation du «moi » et la régularisat ion du rouage
qui opprime la condition de son existence.
Il suffit de songer à cet enfoncement, comme dans une
tombe, du berceau du poète -enfant pour que tous les éléments disparates du puzzle de cette
descente en enfer se rétablissent et reprennent corps et âme.
On assiste donc à une naissance -
mort, à un berceau (vers 3) et à un fossé (vers 4) à travers le verbe s’enfoncer .
Mais le poète nous
renseigne -dans la 1
ère strophe - que c’est d’ un enfoncement de maison dans un pays qu’il s’agit et
en termes psychanalytiques d’une mère (maison) absorbée par le père (pays) réduit à
l’effacement total ( qui n’a plus d’existence ) et à l’impuissance (sur la terre des puissants ), donc
à la neutralité et à la mort.
Ce qui voudrait bien dire aussi une fusion de la mère dans une image
paternelle que le mot pays laisse entendre par sa double connotation féminine (pays -terre) et
masculine en même temps (mot masculin et phallique par sa fertilité, sa fécondité et sa
productivité).
D’où cette image phallique de la mère qui cherch e à réabsorber à son tour son
enfant pour l’encastrer dans un utérus noir et morbide réduisant, par cette opération, le moi idéal
( le narcissisme) de son fils , mais aussi son idéal du moi (le père symbolique) à néant.
La
problématique à résoudre, dans ce c as de figure, ne sera-t- elle pas la castration et l’affirmation de
soi par la réappropriation de la symbolique du phallus perdu?
La 1 ère castration ainsi envisagée est celle de l’angoisse de séparation de l’utérus maternel
qui subit un échec au niveau de l’existence par une autre castration plus violente et plus terrible
encore.
Cette castration poursuit son cours dans la 2
ème strophe.
Elle attaque, cette fois -ci les
1ères pulsions du poète ; ces pulsions par lesquelles il tente de s’exprimer au niveau libidinal .
Les 1ères romances appelant à l’abouchement du sein maternel, à l’ affection et à la manne
nutritive attendue de la mère, ne trouvent pas leur écho (vers 9 et 10).
Un sevrage finit par
donner forme à cette nouvelle castration.
Le sein, qui prend ici l’aspect du 1
er utérus, devient
stérile ( une hutte de ronce ).
Plus phallique, plus épineuse, voire agressive et mauvaise.
Sa
solitude accentue sa résistance donc sa phallocratie et son mal de vivre.
Le Liban ne peut donc
incarner (au vers 15) que ce père belliqueux et querelleur.
Mauvais à son tour par la perte du rôle
souverain dont la nature a doté en se faisant substi tuer, en tant que père symbolique , à un père
imaginaire.
C e chef descend de son piédestal et balance le fils dans l’absence de la fonction
paternelle symbolique.
Cette « forclusion du Nom -du- Père» ôte tout sens à ce qui relève de la
signification phallique , dont la rencontre (comme nous le signale le Dictionnaire de la
Psychanalyse) plonge le sujet dans le désarroi, le livrant au retour dans le réel, sous forme
d’hallucinations, de ce qui fait défaut au niveau symbolique.
Le délire va suppléer à la métaphore
paternelle défaillante, en construisant une «métaphore délirante», destinée à donner sens et
cohésion à ce qui en est dépourvu (un Cadmos, un as de décombres et une machination par des
jeux d’hombre, dans la dernière strophe), choses qui glissent, tout doucement, la réalité dans la
fantaisie, l’invention et le mythe voire dans une image allégorique que l’hyperbole accentue et
renforce.
Freud englobe, dans la paranoïa, le délire de la persécution auquel le poète fait allusion
dans la 3
ème strophe en évoquant une race pareille à celle juive persécutée par le sort et le destin,.
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