Le XVIIIe siècle: Essayistes. Moralistes. Pamphlétaires : Vauvenargues. Duclos. Marmontel. Chamfort. Rivarol
Publié le 18/10/2011
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Naturellement porté à l'observation, Vauvenargues dessina des portraits appliqués, sans attteindre au fini de La Bruyère qui fut un de ses maUres. Son observation se portait plus volontiers vers l'intérieur, il retrouvait le monde en lui-même. Cependant, par un trait capital de son génie propre, Vauvenargues s'écartait du type classique du moraliste. Celui-ci, on l'avait bien vu au grand siècle, est généralement affecté d'un pessimisme inné qui le porte à noircir volontiers, et parfois volontairement, la nature humaine.

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Le style même de Vauvenargues est celui du moraliste-né.
Sa phrase n'est pas abso lument limpide, elle est souvent lente, em barrassée.
Il lui manqua toujours d'avoir fait des études régulières et complètes.
Ce Sénèque moderne ne sut jamais un mot de latin l Mais s'il n'atteint pas toujours à la précision, il y tendit de toutes ses forces, estimant que la justesse est la première vertu d'une saine prose, supérieure à l'es prit et à la vivacité.
c On ne demande pas à une pendule d'aller vite, mais d'être bien réglée :., disait-il.
Par cette méfiance innée de l'esprit et de ses séductions, comme à tant d'autres titres, Vauvenargues occupe une place à part parmi les écrivains du xvm• siècle, tout en ayant suivi dans une certaine mesure ses tendances philosophi ques et morales.
Duclos (1704-1772).
Cet écrivain très actif se fit connaître comme romancier, mais c'est le moraliste qui est resté, avec ses Considérations sur les mœurs de ce siècle, où il proposait une morale pratique basée sur une utilisation raisonnable d.
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