le villageois et le serpent La Fontaine
Publié le 08/12/2012
Extrait du document


«
relate la bonne action du villageois , mais révèle aussi sa précipitation : « Il l’étend le long du
foyer, Le réchauffe, le ressuscite ».
Notons que le dernier verbe, hyperbolique (puisque le
serpent n’était pas vraiment mort) associe l’action du manant à un miracle.
Un autre rythme
ternaire définira l’homme comme « bienfaiteur – sauveur – père ».
Encore une fois, le
dernier terme est hyperbolique car tout en rappelant que le serpent doit à la vie à cet homme,
il suggère qu’un sentiment de respect filial né de la gratitude , devrait s’ajouter à la
reconnaissance du serpent.
Son irréflexion est précisée aux vers 9 et 10, associés par un enjambement : « Et sans
considérer quel sera le loyer/ D’une action de ce mérite » , le manant a donc agi sur un coup
de cœur, il est impulsif, ce qui avait déjà été suggéré par l’emploi du présent de narration
(en rupture avec le début du texte au passé ) au vers 8 « Le Villageois le prend, l’emporte en
sa demeure ».
Son impulsivité se confirme par la suite, dans la colère comme elle le fût dans
la générosité par l’emploi du style direct « Ingrat […] Tu mourras.
» Une asyndète traduit
ensuite la rapidité de sa réaction : « Il vous prend sa cognée, il vous tranche la bête,/ Il fait
trois serpents de deux coups,/ Un tronçon, la queue, et la tête » Notons que la formule
familière « il vous » reprise en anaphore ramène l’homme (auparavant valorisé par l’emploi
des majuscules « Manant – Villageois » ) a une réalité très pragmatique et efficace qui
implique en même temps le lecteur et lui fait « vivre » la situation .
La précision « Un
tronçon, la queue, et la tête » est humoristique puisque inutile à la compréhension.
A ce brave homme s’oppose le personnage du « serpent » qui, quoique symbolisant la
perfidie depuis le paradis terrestre, n’est pas présenté sous forme allégorique , le mot garde sa
minuscule .
Décrit tout d’abord dans un état pitoyable par une accumulation : « Transi, gelé,
perclus, immobile rendu, N’ayant pas à vivre un quart d’heure » il est en état d’infériorité
manifeste.
Le rythme quaternaire le caractérise comme le rythme ternaire caractérise
l’homme.
Sa réaction est due à son agressivité fondamentale : « l’âme lui revient avecque la
colère ».
La Fontaine ne dément donc pas la réputation que l’on fait au reptile, et décrit avec
précision les différentes étapes de l’attaque du serpent : « Il lève un peu la tête, et puis siffle
aussitôt,/ Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut » , à nouveau, un rythme
quaternaire et une anaphore décomposent le mouvement ; ajoutons que l’allitération en [s]
suggère le sifflement de l’animal et le glissement de ses écailles sur le sol.
Sa perfidie est visible à la gradation décroissante des termes utilisés par La
Fontaine : « serpent – animal – bête – insecte sautillant ».
La mort est donc la conséquence de
son ingratitude, il « cherche à se réunir, Mais il ne put y parvenir »
CONCLUSION :Résumé du développement – ouverture : La fable différente d’un genre
mineur
Cette fable constitue un mini-drame, présentant des personnages symboliques quoique
pris dans la réalité quotidienne.
Tout l’art de la Fontaine consiste à théâtraliser la situation qui
oppose la charité à l’ingratitude, en nous « donnant à voir » la scène.
Certainement plus
efficace qu’un long discours moralisateur, facilement mémorisable grâce à l’emploi des vers
et des rimes , la fable peut-elle encore être considérée comme un genre mineur ?
DANS UN C.C REDIGE CE QUI EST ECRIT EN COULEUR BLEUE OU ROUGE
N’APPARAIT EVIDEMMENT PAS !.
»
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