LE TRIOMPHE DES SCIENCES ET DE LA PHILOSOPHIE EXPÉRIMENTALES

« 222 LE TRIOMPHE DES SCIENCES somme, selon lui, d'associer les éléments disparates de notre expé~ rience.

Quant à Newton, il avait fondé la science sur l'étude des faits (Principes mathématiques de la Philosophie naturelle, 1687) :partant de la seule expérience, il s'était appliqué à rapprocher les faits les uns des autres pour aboutir à la loi générale, au principe unique qui les expliquât - c'est~à~dire le principe de la gravitation universelle.

Photo Hachette.

CoNDILLAC.

Dessin de Duval.

Gravure de Clément.

Bibl.

de l'Arsenal.

• C'est au milieu du XVJIJe siècle que la double influence de Locke et de Newton porta tous ses fruits : alors vint Condillac, le plus grand philo­ sophe français de son époque.

Il écrivit d'abord un Essai sur l'Origine des Con­ naissances humaines (1746) qui est encore très voisin de l'Essai de Locke; puis le Traité des Sensations (1754) qui consacra sa doc­ trine.

Condillac va jusqu'au bout de la théorie de Locke : celui~ci en effet accep­ tait le principe d'une intelligence innée, capable de réfléchir sur les sensations.

Condil~ lac démontre que la réflexion intellectuelle elle~même est le produit des sensations du corps.

En même temps que Diderot (dont les Pensées datent également de 1754), mais dans un système plus cohérent, Condillac analyse en 4 livres le mécanisme de l'esprit depuis les premières sensations qui frappent l'enfant à sa naissance jusqu'aux plus hautes réflexions du jugement.

• Combinée avec celle de Locke, l'influence de Condillac marqua toute la pensée française au milieu du XVIIIe siècle.

Diderot, on le verra, tirera de cette doctrine les conclusions extrêmes, celles que. »