Le thème du voyage dans les Fleurs du Mal de Baudelaire

« • L'annulation du voyage réel au profit du voyage poétique Le thème ,du voyage est déjà apparu dans le recueil avec le poème La Chevelure.

A partir de la «chevelure» de la femme aimée, le poète entre­ prend un voyage qui, lui aussi, se caractérise par l'abolition de l'espace et du temps .

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Les conditions du voyage Ce texte clé définit, dès la première strophe, les conditions du voyage poétique baudelairien avec l'instant: ce soir; le lieu : J'alcôve obscure ; la matière: Des souvenirs; le paradis artificiel : cette chevelure et la volonté du poète : Je ..

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veux .

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La construction d'une réalité poétique Le poème montre alors que ce qui intéresse Baudelaire ce n'est pas l'évo­ cation de l'Orient réel mais la construction d'une réalité poétique, fantas­ matique.

Tout dans le poème vise à annuler le réel : • abolition de l'espace: La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, /Tout un monde lointain, absent, presque défunt, /Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique!; • abolition du temps: ...

où frémit J'éternelle chaleur, Infinis bercements ...

, Longtemps! toujours! ..

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Ainsi, la poésie du bonheur ne se contente pas d'organiser les souvenirs d'un voyage réel, mais construit le voyage de rêve, vaste univers magique qui témoigne du pouvoir évocateur de la poésie des correspondances et de la volonté de fuir le réel...

• La mort comme voyage vers l'inconnu .,..

La faillite de l'esprit Mais, à la poésie du bonheur succède la poésie du spleen et la prise de conscience chez Baudelaire de la faillite de l'esprit.

Voué à l'impuissance, incapable de surmonter les contradictions du spleen et de l'Idéal, ou le para­ doxe de la double aspiration vers Dieu et vers Satan, le poète va rêver d'un aiJleurs nouveau .

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La mort: un passage Cet ailleurs nouveau existe, Baudelaire le pressent : le texte clé est Le Voyage (CXXVI) qui clôt le recueil des Fleurs du Mal sur le thème du voyage associé à celui de la Mort: Ô Mort, vieux capitaine, il est temps! Jevons J'ancre! Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons! La Mort est évoquée avec force, mais elle n'est plus repos éternel, elle devient simple passage: Nous voulons ...

Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel qu'importe? Au fond de J'Inconnu pour trouver du nouveau! La mort s'identifie à la promesse du nouveau par excellence: un univers atteint par le dépassement, l'absolu poétique.. »