le théâtre, tant dans son texte que dans sa représentation, repose nécessairement sur l'exagération ?
Publié le 03/06/2015
Extrait du document
MARABGUI Keziah Dissertation Du rire aux larmes, de l'amour à la haine, l'art théâtral suscite toutes les sortes d'émotions aussi bien chez l'acteur que chez le spectateur. Depuis toujours le théâtre est synonyme d'exagération. Une pièce est exagérée dans le texte, avec les nombreuses didascalies, la rhétorique, et les procédés stylistiques. Mais aussi dans la représentation, avec la mise en scène et le jeu des acteurs. Dans Paradoxe sur le comédien, le philosophe des lumières, Diderot, estime que « le vrai de la scène » dépend d'un jeu « souvent exagéré par le comédien ». Il serait alors intéressant de se demander si le théâtre, tant dans son texte que dans sa représentation, repose nécessairement sur l'exagération ? Nous verrons donc si l'exagération, au théâtre, est primordiale ou si elle ne l'est pas. Le théâtre exige de l'exagération d'un point de vue pratique pour le spectateur,...
«
comprendre au spectateur.
Avec une telle exagération, le message qu’on veut
faire passer n’aura aucun problème à être compris.
Afin d'avoir plus d'effet sur le spectateur, le jeu des acteurs n'est pas naturel
mais au contraire exagérer.
Ce qui met en évidence le registre du passage.
Ainsi,
dans Hernani de Victor Hugo, les gestes d'Hernani et de Dona Sol, indiqués dans
les didascalies, sont une base pour souligner l'amour et la souffrance des
personnages mais ils sont exagérés : « tombant à ses genoux » ; « Il la quitte
avec un mouvement convulsif ».
Le théâtre est dans l’exagération extrême des sentiments.
Dans la mise en scène
faite par François Ha Van de Roméo et Juliette de William Shakespeare, le
sentiment amoureux des personnages est exagéré jusqu’au ridicule.
Juliette se
jette par terre lorsqu’elle croit apprendre la mort de Roméo alors que c’est celle
de Tybalt.
Ou encore dans Electre de Jean Giraudoux ou la le sentiment est
exagéré jusqu’au point que Clytemnestre déclare une haine profonde en vers son
époux Agamemnon.
Le théâtre plonge souvent le spectateur dans un univers qui est très éloigné du
sien, les destins des personnages sont toujours hors du commun : c'est souvent le
cas dans les tragédies.
L'histoire du personnage d'Oedipe est très représentative :
les personnages appartiennent à une sphère sociale très élevée, sont confrontés à
des fautes excessivement graves, et ils sont coupables malgré eux.
Pour être
possible, cette pièce nécessite de mettre en place des éléments exagérés même si
toutes ces coïncidences paraissent peu crédibles.
De même, dans Horace de
Pierre Corneille, Horace blesse, avec une épée, sa sœur Camille car celle-ci
aimait « un ennemi romain ».
Ceci est obligé d’être exagéré car c’est
inimaginable de faire une chose pareil.
L'exagération permet de capter l’attention du spectateur, pour l’empêcher de
s’ennuyer.
Dans Les Fourberies de Scapin de Molière, la scène ou le maître
frappe son esclave est particulièrement drôle car celle-ci est entièrement basée
sur l’amplification des gestes.
Ou encore dans Les Bonnes de Jean Genet,
lorsque Claire se prête au jeu d’imiter « la madame » et de la caricaturer en
s’habillant avec ses habits, en parlant comme elle, et en traitant Solange comme
la madame la traite..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Peut-On Apprécier Une Pièce De Théâtre Par La Seule Lecture Du Texte Ou Est-Il Nécessaire D'Assister À Sa Représentation?
- Sujet : Les aspects comiques d’une pièce de théâtre (texte et représentation) ne servent-ils qu’à faire rire ?
- SYNTHÈSE : LE THÉÂTRE, DU TEXTE A LA REPRÉSENTATION
- Le théâtre : texte et représentation ; convaincre, persuader et délibérer
- Peut-on apprécier une pièce de théâtre par la seule lecture du texte ou est-il nécessaire d'assister à sa représentation ?