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Le théâtre peut être le lieu de la plus grande liberté de l'imagination la plus folle. Pensez-vous que le théâtre est « le lieu de la plus grande liberté, de l'imagination la plus folle » ? Vous répondrez en vous appuyant sur l'étude d'oeuvres théâtrales dans le cadre scolaire mais aussi sur votre expérience de spectateur.

Publié le 22/02/2012

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1) Le lieu de la plus grande liberté Définir ce que l'on comprend par « la plus grande liberté ». Liberté d'écriture (choix du thème, de la construction de la narration etc.), liberté de mise en scène (choix scénographique, interprétations des personnages etc.) Ex : Dom Juan sans cesse mis en scène au XXe siècle par divers metteurs en scène et pour des résultats très différents. La mise en scène de Marcel Bluwal ne ressemble pas à celle de Lassalle ou de Chéreau etc.

« d'un ordre quelconque, le théâtre se serait trouvé muselé, réduit au silence.

C'est peut-être vrai à certains momentstrès particuliers mais sur la durée, même sous un régime répressif, l'on voit bien comment le théâtre a appris à sejouer de la censure.

Les auteurs dramatiques emploient leur talent d'écrivains à jouer sur le sens des mots, ilssavent tirer parti de leur intelligence ou de la bêtise des censeurs (ce qui revient au même).Ex : Le Mariage de Figaro en 1784 fait les délices de la noblesse qui voit dans cette folle journée un amusement decour, là où la postérité y voit le germe de la révolution.3) Contraintes matérielles ou espace imaginaire ?Enfin, penser que le théâtre serait limité dans sa création par des impératifs matériels (taille de la salle, temps despectacle ou limite des trucages) c'est croire que le théâtre se fonderait sur des éléments matériels alors qu'il estavant tout espace imaginaire.

Peu importe que le théâtre ne puisse réellement représenter un bateau faisantnaufrage, une armée envahissant une cité ou un monstre tuant un héros.

Le théâtre n'a pas besoin de ce réalismepour être vrai.

Il n'est pas nécessaire de montrer toutes ces merveilles pour que les spectateurs les voient.

Lethéâtre se fonde d'abord sur le pouvoir de la parole.

Cette parole est celle qui donne vie aux images et ces imagesnaissent dans notre imagination, là où le cinéma peut-être se contenterait de nous les mettre « sous les yeux ».Ex : le discours de Théramène dans Phèdre se substitue sans dommage au spectacle sanglant d'Hippolytedéchiqueté par un monstre marin ; le récit du Cid nous dispense d'assister à l'assaut qu'il donne au Maures etc. Autre plan possible : I) Un espace de liberté qui laisse libre cours à l'imagination la plus folle 1) Le lieu de la plus grande libertéDéfinir ce que l'on comprend par « la plus grande liberté ».

Liberté d'écriture (choix du thème, de la construction dela narration etc.), liberté de mise en scène (choix scénographique, interprétations des personnages etc.)Ex : Dom Juan sans cesse mis en scène au XXe siècle par divers metteurs en scène et pour des résultats trèsdifférents.

La mise en scène de Marcel Bluwal ne ressemble pas à celle de Lassalle ou de Chéreau etc.2) Le règne de l'imaginationLe théâtre est défini comme faisant appel à « l'imagination ».

Ce terme galvaudé est souvent compris de manièreapproximative.

C'est pourquoi, il est nécessaire de s'interroger sur son sens exact.

Qu'est-ce que l'imagination ?« Comme beaucoup de problèmes psychologiques, les recherches sur l'imagination sont troublées par la fausselumière de l'étymologie.

On veut toujours que l'imagination soit la faculté de former des images.

Or elle est plutôt lafaculté de déformer les images fournies par la perception, elle est surtout la faculté de nous libérer des imagespremières, de changer les images.

S'il n'y a pas changement d'images, union inattendue des images, il n'y a pasimagination, il n'y a pas d'action imaginante.

»Bachelard, L'Air et les songes (1943)ó L'imagination suppose donc un renouvellement total de notre compréhension, de notre vision du monde, elle estdonc affaire de re-création.

C'est le propre de toute mise en scène que de créer une nouvelle vision : nouvellevision d'un texte si celui-ci n'a jamais été joué, nouvelle mise en scène si la pièce a déjà été créée.Ex : en 1990, au festival d'Aix-en-Provence, Alfredo Arias redonne une vigueur nouvelle à l'opéra-ballet des Indesgalantes de Rameau.3) L'imagination « la plus folle »L'expression, extraite d'un texte de Ionesco Notes et contrenotes, va donc bien plus loin que la simple évocationd'une simple liberté.

En ajoutant au mot « imagination » l'adjectif « folle » (et au superlatif), l'expression prend uneconnotation d'excès, de démesure, de débordement incontrôlable.

L'imagination permettrait non seulement derenouveler l'image que l'on se fait d'une chose, la représentation que l'on en a mais elle aboutirait à un paroxysme,celui de la folie.Ex : Amédée ou comment s'en débarrasser de Ionesco.

Un cadavre enfermé dans une chambre ne cesse de grossiret finit pas envahir la scène.

[On pourrait tout aussi bien évoquer les mises en scène plus récentes de la troupeRoyal Deluxe, ou certains spectacles de Jérôme Deschamps.] II) Un lieu contraignant par essence 1) Des contraintes d'écritureChaque époque invente ses contraintes (passages obligés ou interdits).

Elles sont liées à un mouvement littéraire,une esthétique particulière, un temps de l'histoire du théâtre.

Ces règles évoluent, se contredisent, seule constantepeut-être, elles continuent d'exister.Ex : règle des trois unités dans la 2de moitié du XVIIe siècle.2) Des contraintes de scénographieQuoi que l'on fasse, le théâtre se trouve soumis à des contraintes physiques : celle du lieu, du temps et de laprésence sur scène d'êtres de chair.

Ces contraintes matérielles ne peuvent disparaître, elles sont le propre duthéâtre, il ne servirait à rien de vouloir s'en libérer.Ex : Lapin chasseur de J.

Deschamps se heurte aux limites de l'espace (tout en jouant avec).3) L'espace et le tempsAinsi le théâtre apparaît comme un espace magique.

Il est un lieu réel qui englobe un espace fictif et cet espacefictif pourrait tout aussi bien être le monde entier.

De la même façon, le théâtre dans un temps réel permet à untemps fictif de se dérouler.

Au dehors, les contraintes sont là, à l'intérieur, la plus totale liberté est possible.Ex : Cf.

la nouvelle de Borges, L'Aleph.. »

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