« Le théâtre n'est pas le pays du réel » « C'est le pays du vrai » Victor Hugo DISSERTATION
Publié le 19/03/2015
                            
                        
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                                METTAÏ Shériane. 1ES1 Dissertation de Français. Le théâtre est un art très ancien, apparut chez les grecs au sixième siècle avant Jésus Christ. Il s'agissait au début de cérémonies religieuses célébrées en l'honneur du dieu Dionysos. Cependant, on retient plus souvent le dix-septième siècle comme la période la plus propice au développement du théâtre car les auteurs vont davantage confondre l'irréel au réel dans leurs intrigues. Cela va donc en quelque sorte apporter un sens nouveau au théâtre et provoquer d'avantage de réactions chez le public. C'est pourquoi, avec la citation « Le théâtre n'est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. C'est le pays du vrai : il y a des coeurs humains dans les coulisses, des coeurs humains dans la salle, des coeurs humains sur la scène », de Victor Hugo, écrivain romantique du dix-neuvième siècle et l'une des personnalités emblématiques de son siècle, il soumet une thèse dont nous pouvons en tirer deux point essentiels : « Le théâtre n'est pas le pays du réel » et « C'est le pays du vrai ». Il nous est dit que le théâtre est comme irréel puisque rien de ce qui le constitue n'existe vraiment, tout est fictif et n'est pas naturel. Mais, cette idée s'oppose à l'autre, qui dit que le théâtre est le pays du vrai, c'est à dire, qui est la vie, la vérité et l'humanité. Nous tenterons d'expliquer et de disserter sur cette thèse en trois arguments. Le premier relèvera l'univers d'illusion du théâtre tel que les décors ou les costumes, le deuxième de l'imitation de la réalité par les dialogues et les personnages, et le dernier reflétera, par ailleurs, le renvoi à une réalité humaine et à des sentiments réels. D'emblée, nous pouvons dire que le théâtre est un art de représentation totalement conçu par l'homme. En effet, celui-ci crée une intrigue, l'a met en scène et finit par l'interpréter. On peut donc dire que le théâtre est un lieu de convention, c'est-à-dire qu'il existe une sorte d'accord passé entre l'auteur et le metteur en scène qui s'engage à respecter les contraintes que lui impose l'écrit. Le dramaturge écrit, pense et émet un projet, par la suite, le metteur en scène peut tout de même supprimer des éléments, et les modifier sans pour autant totalement bouleverser l'intrigue. Pour commencer, le public vient chercher au théâtre l'illusion de la réalité. Cette illusion est créée grâce à différents moyens. Tout d'abord, l'illusion est un trompe-l'oeil, le fait d'assister à un spectacle que l'on feint de croire. L'illusion théâtrale représente un artifice, un mensonge qui se déroule sous les yeux du spectateur. Elle est construite par les personnages, le décor,...
                                «
                                                                                                                            perçue  par  le spectateur comme  une femme  victime de  la  société  et des bourgeois qu'elle  
critique.
                                                            
                                                                                
                                                                      De   plus,   les   costumes   déterminent   le   cadre   spatio-temporel.
                                                            
                                                                                
                                                                      Ils   informent   sur   le  
lieu, dans  Richard III , le costume de la comtesse nous montre que l’action théâtrale se situe  
en Angleterre et dans   Rhinocéros   de Ionesco le type de costumes (cravate, veston..) porté  
par Bérenger I et Jean situe la pièce en Europe Occidentale vers le deuxième siècle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Enfin,  
nous   pouvons   voir   que   les   accessoires   créés   l' illusion   mimétique   du   spectacle.
                                                            
                                                                                
                                                                      En   effet,  
«   personnage   »   vient   du   mot   latin   «   personna   »   signifiant   masque.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi,   les   personnages  
sont des êtres sans profondeur qui imitent la vie.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les   masques   du théâtre antique amplifient  
et   déforment   voix   et   visages   pour   mieux   souligner   l'identité   du   personnage.
                                                            
                                                                                
                                                                      Le   masque  
existe   depuis   la   naissance   du   théâtre,   il   permettait   l'identification   des   personnages.
                                                            
                                                                                
                                                                      Le  
rapport entre le théâtre et le masque a pour premier moteur l'efficacité dramatique, l'art de  
conduire   avec   subtilité   une   intrigue.
                                                            
                                                                                
                                                                      Dans   la   comédie,   le   masque   sert   à   tromper,   le  
déguisement   permet   de   faire   illusion,   il   libère   parfois   les   natures   profondes...
                                                            
                                                                                
                                                                      Dans   la  
tragédie,   le   masque   sert   à   dissimuler,   il   aveugle   celui   qui   le   porte...
                                                            
                                                                                
                                                                      Jean   Claude  
Berrutti   propose   quant   à   lui,   une   mise   en   scène   de   La   Cantatrice   chauve   en   2007   où  
l'étrange   côtoie   la   peur   et   le   bizarre.
                                                            
                                                                                
                                                                      Les   personnages   portent   des   masques   en   plâtre   et  
évoluent sur une scène de ring.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le décor, est très sobre voire dépouillé.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il joue sur le côté  
automate   des personnages.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les  affronte   dans  un  costume  identique,   de   couleur  identique,  
portant des masques et agissant tout deux étrangement.
                                                            
                                                                                
                                                                    En définitive, comme le dit Victor  
Hugo, « Le théâtre n'est pas le pays du réel », c'est un   univers d'illusion grâce aux décors,  
aux personnages, à l'intrigue ou aux costumes et accessoires.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Dans   cet   axe   d'étude,   nous   verrons   en   quoi   le   théâtre   constitue   l'imitation   de   la  
réalité.
                                                            
                                                                                
                                                                      L e   théâtre   nous   montre   des   êtres   humains   en   chair   et   en   os,   vivants,   proches   de  
nous,   vrais,   qui   vivent   sous   nos   yeux   des   histoires   qui   pourraient   être   les   nôtres.
                                                            
                                                                                
                                                                     
Les   acteurs   sont   bien   réels,   dont   la   performance   physique   et   artistique   crée,   à   chaque  
représentation,   un   objet   d'art   unique.
                                                            
                                                                                
                                                                      Le   théâtre   est   en   effet   une   création   esthétique   qui  
prend  toute   sa   valeur  et   toute   sa  réalité  dans   la  représentation.
                                                            
                                                                                
                                                                      Les  acteurs  s'adaptent   aux  
personnages   et   jouent   en   fonction   de   leur   personnalité,   éducation,   culture.
                                                            
                                                                                
                                                                      Par   exemple,  
chaque  personnage a un caractère et ils s'adaptent à sa manière.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans   Le Roi se meurt , le  
Roi   est   quelqu'un   de   pessimiste   dans   la   vie   quotidienne,   il   renonce   à   la   vie   et   perd   sa  
dignité en adressant des supplications au soleil et il en arrive à supplier son médecin de ne  
pas le laisser mourir.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'acteur doit donc entrer dans ce personnage et correspondre à cette  
image.
                                                            
                                                                        
                                                                     Au   contraire,   un   acteur   joyeux,   comique,   plein  d'entrain  et   de  vie   peut   d'avantage  
jouer,  par exemple, un guignol à la cour.
                                                            
                                                                                
                                                                    De  surcroît, le spectacle se  déroule  dans un   lieu  
bien   réel   avec   une   scène,   des   coulisses...
                                                            
                                                                                
                                                                      Outre   le   metteur   en   scène   et   les   acteurs,   une  
troupe  comprend des  éclairagistes, des ingénieurs du son,  des techniciens...
                                                            
                                                                                
                                                                    Bref,  tous les  
éléments   nécessaires   à   la   scénographie.
                                                            
                                                                                
                                                                      Dans   la   production   théâtrale   Nina   de   André  
Roussin, les effets de lumières sont importants pour indiquer le début de la journée et la fin  
de   la   journée.
                                                            
                                                                                
                                                                      Sans   les   éclairagistes,   la   pièce   perdrait   un   élément   important   à   sa   mise   en  
scène.
                                                            
                                                                                
                                                                      La   fenêtre   éclairée   représentant   également   la   liberté   et   l'opportunité   d'un   autre  
monde qui s'offre aux personnages.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Aussi, la représentation est un lieu de partage authentique entre le scène et la salle.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Pour  les acteurs,  le  metteur en  scène  et  les spectateurs,  l'artifice  est  occulté  par l'émotion  
éprouvée   et   le   plaisir   qui   naît   d'un   partage   authentique   du   spectacle.
                                                            
                                                                                
                                                                      Si   les   moyens   de  
parvenir à l'émotion sont conventionnels et artificiels, l'émotion vécue sur la scène et dans  
la salle n'a rien de factice.
                                                            
                                                                                
                                                                    Témoins les rires ou les pleurs des spectateurs et la difficulté du  
retour à la vie réelle à la fin d'un spectacle.
                                                            
                                                                                
                                                                      En effet, le théâtre met en scène des histoires  
auxquelles on croit.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'Illusion Comique  de Corneille datant de 1636 est l'exemple parfait et  
présente le théâtre comme u n « art divin », le pouvoir magique d'un vieux sage qui   «...
                                                            
                                                                                
                                                                    lit  
dans les pensées / Et connaît l'avenir et les choses passées ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Devant Pridamant médusé, il  
donne vie à « des spectres pareils à des corps animés »  grâce à un art qui a tout de celui de  
l'illusionnisme.
                                                            
                                                                                
                                                                      Il   s'agit   d'une   métaphore   du   pouvoir   d'évocation   et   d'illusion   de   la  
représentation  théâtrale, de  sa  capacité  à créer de  l'illusion vraie.
                                                            
                                                                                
                                                                      Plus encore,  le jeu avec  
les conventions et les artifices crée des effets de déstabilisation qui sollicitent le spectateur,  
suscitent   la   surprise   et   font   naître   le   rire.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi,   dans   La   Comédie   du   langage   de  Tardieu,  
l'utilisation décalée du monologue  provoque  le rire  et une complicité réelle entre  l'auteur,  
l'acteur, le personnage et le spectateur.
                                                            
                                                                                
                                                                    La représentation, partagée par «   des cœurs humains  
sur   la   scène,  des   cœurs   humains   dans  la  coulisse,   des  cœurs  humains  dans   la   salle   »,  fait  
partie  de   la  réalité  et  nous  rapproche  de  la  vérité.
                                                            
                                                                                
                                                                     De   ce   fait,  nous  pouvons  affirmer  que,  
p lus qu'un genre conventionnel, le théâtre serait un genre paradoxal puisqu'il crée du vrai  
par  le  détour  de  l'artifice.
                                                            
                                                                                
                                                                     Condensé   d'émotions authentiques,  il  suscite  des réactions  bien  
réelles.
Pour finir, le théâtre reflétera, par ailleurs, le renvoi à une réalité humaine et à des  
sentiments   réels.
                                                            
                                                                                
                                                                      En   effet,   on   a   le   cœur   serré   lors   du   monologue   de   Bérenger   qui   se  
retrouve seul être humain à la fin de  Rhinocéros  de Ionesco, sans Daisy.
                                                            
                                                                                
                                                                    On s'indigne avec.
                                                                                                                    »
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