Le serpent qui danse - Baudelaire
Publié le 12/11/2013
Extrait du document
«
Analyse du titre
- « Le Serpent qui danse » met tout d’abord l’accent sur deux points essentiels qui vont
être abondamment évoqués dans le poème :
- l’attraction dangereuse de l’animal (et de la femme)
- le mouvement.
Le titre est conçu de telle manière qu’il désigne non pas n’importe quel serpent mais
un serpent, qui a la particularité de danser.
Cette distinction de l’auteur est soulignée par
l’emploi d’une relative -« qui danse »- qui précise de quel serpent il s’agit mais également par
l’article défini « le ».
D’ores et déjà, il le caractérise comme un être doué d’un pouvoir
inattendu donc extraordinaire.
Il exerce par conséquent immédiatement une certaine
fascination.
Par ailleurs, l’association du serpent (figure biblique de l’incarnation du diable et de
la tentation) avec la danse - comme l’un des emblèmes possibles de la beauté féminine -
offre l’image d’un attrait et d’une séduction diaboliques qui peuvent évoquer la liaison de
Baudelaire et de Jeanne Duval.
Analyse linéaire
1 ère
strophe
1.
« que j’aime voir, chère indolente » : le premier sens sollicité par le poète est la
vue, comme s’il tenait à souligner dès le début du poème quel spectacle fascinant il lui est
donné de contempler.
Il s’agit là d’un véritable plaisir noté par la présence du verbe
« aimer » et par la tournure exclamative : « que [...] la peau ! ».
On peut également remarquer l’adjectif « indolente » mis en relief par sa
substantivation et sa place en fin de vers, à la rime.
Cette substantivation semble faire de
l’indolence une des qualités premières de la femme en même temps qu’il définit son attitude
physique et morale.
Cette absence de souffrance et de sensibilité dénote sans doute la
posture alanguie de la femme mais aussi certains traits de caractère sur lesquels Baudelaire
reviendra dans la suite du poème (cf.
vers 15 : « bijoux froids »).
La présence de l’adjectif
« chère » montre à quel point le poète est attaché à cette femme mais plus encore peut-
être à son caractère indolent.
2.
« de ton corps si beau » : le bouleversement de la syntaxe amène le poète à
présenter le complément du nom avant le nom dont il est une expansion.
En effet, le mot
« peau » est relégué en fin de strophe, ce qui contribue d’ailleurs à la mettre en relief.
En
même temps qu’il crée un effet d’attente, Baudelaire oriente d’ores et déjà le regard sur le
corps et souligne l’aspect charnel de sa relation avec cette femme.
La sensualité du corps
est exacerbée avec l’adverbe intensif « si ».
3.
« comme une étoffe vacillante » : la comparaison entre la peau et ce qui devrait la
recouvrir rehausse la sensualité d’un corps dénudé dont le poète observe la peau.
Qui plus
est, le mot « étoffe » évoque un tissu précieux, riche et luxueux tout en mettant en relief
son caractère léger, évanescent.
Ces derniers aspects sont renforcés par l’adjectif.
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