Le scandale de la guerre - LE CONTE VOLTAIRLEN
Publié le 26/03/2015
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Conclusion : Motif obsédant dans les Contes, et thème essentiel dans Candide, la guerre est la forme la plus évidente du Mal. L'idée fondamentale de Voltaire est que, dans un univers transformé en poudrière, il suffit que la vigilance se relâche pour que les instincts de mort se donnent libre cours. La banalisation de la violence rappelle que les Contes sont plus actuels que jamais.

«
daient mourir Jeurs femmes égorgées, qui tenaient Jeurs enfants à Jeurs mamelles
sanglantes ») et le recours au sarcasme.
L'auteur adopte alors la position du retrait,
celle
d'un observateur objectif et désinvolte, insérant des références qui jettent Je
discrédit sur Je mythe de la guerre ( « un village abare que les Bulgares avaient brûlé
selon les règles du droit public » ).
~acifi~utopie*
Le caractère monstrueux de la guerre apparaît aussi dans Je tableau proposé à la
fin de
La Princesse de Babylone.
Les belligérants se multiplient et chacune de Jeurs
armées compte trois cent mille hommes lancés dans une folie meurtrière.
Le remède
proposé chez Amazan -soigner les agresseurs pour les guérir de J'envie de com
battre -relève de l'utopie que constitue, dans
La Princesse de Babylone, le pays
paradisiaque des vertueux Gangarides.
Ill -l.A CONDAMNATION DE LA GUERRE
La dén~~iation ~es coupables
De la peinture de la guerre, horrible dans son déroulement aussi bien pour les
populations que pour les combattants, Voltaire passe à la dénonciation de ses
fina
lités dérisoires, du comportement criminel de ses auteurs et de leurs complices.
Dès
Micromégas, un philosophe rencontré par Je Sirien condamne les vrais res
ponsables des guerres: des millions d'hommes s'égorgent parce qu'un sultan et un
empereur prétendent
à« quelques tas de boue».
En 1748, dans Le Monde va comme
il va, Voltaire met en scène un Scythe dont les observations menées en Perse
annoncent l'article Guerre du Dictionnaire philosophique.
Un des généraux perses
lui explique la cause de la guerre entre l'armée persane et l'armée
indienne:« Une querelle entre un eunuque d'une femme du grand roi de Perse et un commis d'un bureau du grand roi des Indes ! » La crédulité populaire permet aux princes de
justifier des guerres où il n'est même pas démontré qu'ils aient quoi que ce soit à
gagner.
La complicité des responsables
Le fond du problème réside dans l'alliance des princes et de l'Église.
Le
Prince se réclame de Dieu et] 'Église exhorte les fidèles à obéir aux ordres des repré
sentants de Dieu.
Dans Candide (Chap.
2), Voltaire ridiculise cette complaisance.
La religion se rend infâme : elle légitime les atrocités en remerciant Dieu, dans cha
cun des deux camps, par
un chant d'action de grâces; elle laisse ainsi les rois, qui
se croient tous deux victorieux, la prendre comme caution de leurs agissements et
transforme les guerres de conquête en guerres saintes.
Même les juristes sont com
plices : les populations civiles sont livrées aux exactions des soldats « selon les
règles
du droit public».
Voltaire rappelle ainsi qu'à son époque la guerre est un droit
et que le plus célèbre ouvrage
du juriste Grotius, Du droit de la guerre et de la paix
(1625), réglemente les différentes sortes de guerres.
Conclusion : Motif obsédant dans les
Contes, et thème essentiel dans Can
dide,
la guerre est la forme la plus évidente du Mal.
L'idée fondamentale
de Voltaire est que, dans un univers transformé en poudrière, il suffit
que
la vigilance se relâche pour que les instincts de mort se donnent
libre cours.
La banalisation de la violence rappelle que les Contes sont plus
actuels que jamais..
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