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Le Rossignol, Marie de France (Lais)

Publié le 06/08/2010

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Le Rossignol est un très beau lai de Marie de France qui a vécu au 12-e siècle et qui est  le premier grand auteur  féminin français. L’amour est le thème principal des lais de cette poétesse et le Rossignol ne fait pas exception. C’est une histoire d’amour entre une femme mal mariée et un jeune chevalier, son voisin .C’est un amour impossible et secret parce que la dame est non seulement mariée, mais aussi « très surveillée «. Les deux amants ne peuvent pas se rejoindre, ils ne peuvent se voir qu’à la fenêtre, mais ils sont quand même heureux de pouvoir se regarder de loin et se parler. Ils s’aiment longtemps sans que personne ne s’en aperçoive jusqu’ à un printemps où, émerveillés par la magie de la nature en éveil, ils s’abandonnent à l’amour en oubliant d’être prudents. La dame et son amant passent les nuits à la fenêtre à se parler pendant que le mari dort. Mais les allées et les venues de la dame irritent le mari qui demande où elle va chaque nuit. La dame répond qu’elle écoute le chant du rossignol. Alors le mari ordonne à ses valets de capturer l’oiseau et lui tord le cou aux yeux de sa femme. Désespérée de ne plus pouvoir parler à son amant, la dame trouve le moyen de lui envoyer le cadavre du rossignol, enveloppé dans une étoffe de soie sur laquelle elle a brodé en lettres d’or ce qui s’est passé. L’amant met l’oiseau dans un coffret d’or et de pierres précieuses et le garde toujours près de lui.

« l'auteur nous suggère le manque d'intimité entre la dame et son mari et nous prépare à la suite logique de l'histoire, car entre un mari absent, d'une manière ou d'une autre, de la vie de sa femme et un jeune chevalier de valeur, le choix est vite fait. Dans la deuxième partie que j ai intitulée « La naissance de l'amour entre la dame et le chevalier » (23-56 vers) l'intrigue se noue : le jeune chevalier tombe amoureux de la femme de son voisin et la dame cède à « toutes ses requêtes » et lui répond par un amour passionné.

La poétesse souligne que la dame est attirée par « les grands mérites » du chevalier et parce qu'elle « n'entendait dire de lui que du bien ».La description du physique du chevalier manque toujours, ainsi que toute suggestion d'attirance physique : il s'agit d'un amour secret, chaste et raisonnable.

Etant voisins, les deux amants peuvent se voir sans être soupçonnés, mais ils ne peuvent pas se rejoindre parce que la dame est « surveillée de près », ce qui fait allusion à la jalousie de son mari et à la situation de soumission de la femme à cette époque.

Malgré la séparation physique, symbolisée par le « grand mur gris » entre leurs maisons, les deux amants sont heureux de se regarder de la fenêtre de leur chambre, de se parler et même d'échanger des cadeaux.

Personne et rien ne les empêche de se voir de loin et de s'aimer d'un amour spirituel, l'amour des âmes qui se touchent et se comprennent. La troisième partie à laquelle j'ai donné le nom « Le printemps attise le feu de l'amour »(57-78 vers) est celle de la culmination du désir amoureux de la dame et du jeune chevalier.

Marie de France décrit en quelques vers ce qui fait du printemps la saison des amours : la beauté ensorcelante de l'éveil de la nature rend plus fort le désir d'aimer.

Sensible à cette magie, les deux amants s'abandonnent à leur amour : « quand on aime, on ne peut alors penser qu'à l'amour ».

La nuit quand son mari dort, la dame va à la fenêtre et son ami qui fait de même : ainsi ils goûtent « le plaisir de se voir » puisqu'il ne peuvent avoir rien de plus. Dans la quatrième partie que j'ai intitulée « Le Rossignol victime de la jalousie »(79-120 vers) le mari fait son apparition pour la première fois et l'auteur le montre sous un très mauvais jour : insensible, méchant, cruel, tyrannique.

On voit clairement la sympathie de Marie de France pour les amants.

Le mari dans son œuvre. »

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