Devoir de Philosophie

LE ROMANTISME : UNE LITTÉRATURE NOUVELLE

Publié le 18/06/2012

Extrait du document

• La Révolution française et les événements qui l'ont suivie

ont fait naître chez les écrivains le désir de se libérer de toutes

les contraintes et de toutes les routines. Cet immense besoin

de renouvellement s'exprime notamment dans deux oeuvres

qui ouvrent le siècle d'une façon retentissante : De la Littérature,

de Mme de Staël (1800) et le Génie du Christianisme de Chateaubriand

(1802).

• L'une et l'autre insistent sur la nécessité de créer une littérature

nouvelle. Mais, tandis que Mme de Staël met l'accent sur

l'aspect social et politique du problème, Chateaubriand, en montrant

ce qu'un retour aux sources d'inspiration chrétiennes

peut apporter à la littérature et particulièrement à la poésie,

donne au Romantisme, vingt ans à l'avance, de hautes ambitions

spirituelles.

« UNE LITTÉRATURE NOUVELLE 19 Mme de STAËL.

De la Littérature (1800).

C'est aussi la thèse que développe Mme de Staël, en 1800, dans une œuvre importante, De la Littérature, qui ouvre le XIX• siècle en déve­ loppant principalement les idées suivantes : c 1 'esprit humain est perfectible, et la condition du progrès est la liberté politique; • la littérature étant« l'expression de la société», il y a progrès égale­ ment des anciens aux modernes; • une nouvelle littérature est à créer, dont la condition est la liberté, et qui doit ouvrir à la France de nouvelles sources de poésie : j'ai tâché de rassembler, dans cet ouvrage, tous les motifs qui peuvent faire aimer les progrès des lumières, convaincre de l'ac­ tion nécessaire de ces progrès, et par conséquent engager les bons esprits à diriger cette force irrésistible dont la cause existe dans la nature morale, comme dans la nature physique est renfermé le principe du mouvement.

(2• partie.) • la poésie nouvelle doit naître du besoin d'évasion de l'homme hors des limites étroites de sa destinée : 1 1 i i f Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment dou­ loureux de l'incomplet de sa destinée.

Les esprits médiocres sont, en général, assez satisfaits de la vie commune; ils arrondissent, pour ainsi dire, leur existence, et suppléent à ce qui peut leur man­ quer encore par les illusions de la vanité; mais le sublime de l'es­ prit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échap­ per aux bornes qui circonscrivent l'imagination.

L'héroïsme de la morale, l'enthousiasme de l'éloquence, l'ambition de la gloire don­ nent des jouissances surnaturelles qui ne sont nécessaires qu'aux âmes à la fois exaltées et mélancoliques, fatiguées de tout ce qui se mesure, de tout ce qui est passager, d'un terme enfin, à quelque distance qu'on le place.

C'est cette disposition de l'âme, source de toutes les passions généreuses, comme de toutes les idées philoso­ phiques, qu'inspire particulièrement la poésie du Nord.

(J'• partie.) La notion de 1 iberté politique entraîne aussi la notion de liberté dans l'art.

A partir de 1804 d'ailleurs, la liberté politique n'étant plus qu'un souvenir, la littérature devient le refuge des idées libérales.

Et la critique officielle, sous l'Empire, par le fait même qu'elle dénonce le danger, le rend manifeste.

Tel le Mercure de France qui, à propos d'une traduction de Milton, en 1805, oppose déjà au culte des règles, cher aux écrivains classiques, 1 'audace dévergondée des écrivains nouveaux.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles