Le romantisme français
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Le romantisme français - \"Le temps des prophètes\"
1°) Le \"mal du siècle\"
- Un antirationnalisme
A) La révolte contre le classicisme et les Lumières
Le romantisme : un courant intellectuel qui touche tous les domaines de l'art: peinture, sculputre, auteur, théâtre
Le début du XIX siècle européen est marqué par ce courant intellectuel et artistique. Ce courant s'étend et a une influence, c'est une \"mentalité\", une manière de percevoir le monde. Il marque profondément la politique et sa perception.
C'est l'émergence d'une nouvelle sensibilité qui touche le politique mais aussi le religieux (Chateaubriand). Les Romantiques veulent changer la façon de percevoir le monde, et même le monde, c'est donc aussi un mouvement à vocation politique.
C'est aussi un mouvement européen et non national, bien qu'il y ait des différences entre les pays. C'est d'abord l'Angleterre et l'Allemangne. La France est concernée plus tard.
Le Romantisme est en rupture avec ce qui le précède, à savoir: Les Lumières et le rationalisme mais aussi le Classicisme qui dominaient à la veille de la Révolution. C'est une exaltatation des sentiments, qu'on oppose à la raison, exaltation de la passion... L'immédiateté du sentiment quand on regarde un paysage par exemple, il ne s'agit pas de le comprendre, mais de rechercher en soi-même une énergie primitive qui fait réagir. Il faut rechercher l'âme, quelque chose hérité du passé, inscrit dans l'histoire, c'est cela qui fait réagir.
La Révolution s'oppose à cette sensibilité car elle ne veut pas être ancrée dans l'histoire. Depuis toujours l'Antiquité a toujours été le modèle. Le Romantisme cherche à se réapproprier le Moyen-Age qui était décrié auparavant, c'est une période où on ne raisonne pas sur la nature, l'homme n'est pas philosophe ou intellectuel comme sur le modèle antique.
Il prend son essor avec un courant allemand : Sturm und drang (Goethe et Schiller) Il touche d'abord l'Europe du Nord. Il présente un goût pour l'irrationnel et l'imaginaire, le pacte avec le diable est celui du héros romantique (Faust 1808 jusqu'à la Peau de Chagrin de Balzac en 1861)
B) La \"Contre-révolution romantique\"
Au début il y a un peu de romantisme avant la Révolution, mais c'est surtout après la Révolution.
Les rationnels veulent penser la Révolution: comment penser cet événement? Ceux qui sont contre la Révolution vont trouver , dans le Romantisme, de quoi s'opposer à elle; refuser les modèles politiques de l'Antiquité classique, il rejette la Constitution... La Révolution française faisait continuellement référence à l'Antiquité.
Durant la Révolution, en dehors de la France, Burke, Louis de Bonald et Joseph de Maistre sont contre la Révolution; ils opposent les leçons de l'expérience, la tradition (ancrée dans un territoire, une monarchie, une histoire) au rêve universaliste. Il n'y a pas d'Homme. L'importance primordiale de l'individu est remise en cause, il est second par rapport à la société (une société d'ordres sans égalité de droits...) Pour préserver ce passé, cet ordre de stabilité doit s'opposer à la Révolution. (ordre qui s'oppose au progrès)
Ce mouvement est très fort en Allemagne, alors que les Lumières avaient eu une importance particulière; l'idée de nation allemande s'est construite dans l'hostilité de l'occupation française. Les Romantiques ont la nostalgie d'un Reich, un poème redevient célèbre \"Nibelungen\" Aufklarung. Cette sensibilité chez les Français va avoir une influence dans le monde de l'émigration (ceux qui ont fuit la France)
Est-ce la nostalgie sociale de la noblesse? D'un temps où elle dominait la société. Elle pense que ce temps ne reviendra plus. Chateaubriand incarne cette noblesse.
C) La primauté du sentiment.
Au coeur du premier romantisme, il y a le paysage déshumanisé (où l'homme n'est pas présent) et donc préservé (des folies de la raison humaine). Le romantique fait appel à la contemplation, dans ce paysage on peut retrouver (au contact de la nature) ce qui est profondément en soi et que la société a enfouit sous des couches de nationalisme.
Comme conséquence, l'homme est minuscule face à la grandeur de l'univers, l'homme est vaniteux de vouloir dominer la nature (réaction face à la première industrialisation). Les actes humains sont violents (Révolution) face à la nature pacifique, calme et stable qui ne suscite que la rêverie.
La société rurale (espace de replis) intéresse les Romantiques, petit commencement de la villégiature. On fuit la société citadine. C'est un mode d'accès au fantastique, avec des forêts impénétrables, des chateaux en ruine avec des fantômes et des fées...
La sensibilité religieuse est exprimée par de Maistre mais surtout par Chateaubriand (1802 , Le génie du christianisme). Ce n'est pas dans le dogme qu'il y a Dieu, la rencontre avec lui mais par la contemplation de la nature, la petitesse face à l'infini. (Cf tableaux de Friedrich, la Croix dans la montagne, Falaises de craies). Dans les paysages il y a toujours une verticalité et un vertige, le romantique y est confronté, c'est lui qui donne l'impression de l'infini et qui donne la trace de Dieu dans le paysage.
Le goût pour le paysage favorise celui du voyage, les Romantiques inventent le tourisme (le grand tour est une institution du début du XVIIIe en Angleterre, moment de formation intellectuelle, le jeune doit partir avec un précepteur voyager, souvent en Italie) Ils sont même explorateurs (Chateaubriand veut trouver le passage du Nord-Ouest). Le tourisme montagnard (parce que vertical) intéresse beaucoup, les sommets sont gravis à cette époque. L'Ecosse, puis l'Italie, puis l'orientalisme et la méditerrannée. Chateaubriand se rend à Jérusalem (où est né le christianisme), il s'intéresse aux musulmans. Flaubert raconte les bordels qu'il fréquente. Les sociétés où il n'y a pas de rationalisme, de modèles moraux ... Liberté sexuelle (cf tableau 1862 Ingres, Le bain turc) : les harems. Ils subliment ce sentiment anti-bourgeois.
Le thème de la solitude, de l'angoisse, le goût pour la mort renaît, les Romantiques redécouvrent Shakespeare (surtout Hamlet). Cf René 1802, Chateaubriand. C'est la dénonciation de l'argent.
- Le culte des origines
A) Les cultures populaires.
Les Romantiques se passionent pour l'avant. James Macpherson 1761-1763, il publie deux textes qui sont à l'origine du romantisme; c'est la récolte des légendes écossaises, mais il n'a pas trouvé grand chose donc c'est son invention, c'est l'histoire d'un barde (aède) qui s'appelle Ossian (magicien, lutte de chevaliers, chateaux hantés). Il se passe de la culture antique. Ses textes ont un succès considérable et ils marquent la société occidentale. (Comparaison avec Homère) C'est une légende qui appartient à un territoire et participe à la construction d'une identité, c'est le particulier face à l'universel. C'est la définition d'un \"génie national\", d'une identité. Au Royaume-Uni, ces textes luttent contre l'hégémonie intellectuelle française, dans chaque pays se créent des Ossian.
Hanka, en Allemagne, par exemple, invente des vieilles histoires de chevaliers tchèques.. Il crée une identité nationale tchèque. Les frères Grimm publient une vaste récolte de contes ( Blanche-Neige, Cendrillon...) Herder.
B) L'histoire romantique
En France il faut attendre 1852 pour que des poésies populaires soient publiées. (Tout d'abord des légendes bretonnes mais un intérêt tardif; néanmoins il y a un intérêt pour l'histoire romantique; Augustin Thierry écrit, sur une lutte les races qui constituent les aristocratiques frans face au peuple gaullois: saxons contre normands. Les anciens occupants représentent toujours la France. Il y a une figure romantique de Vercingétorix.) Le héros romantique est un héros historique. Jeanne d'Arc est aussi l'héroïne des Romantiques : Français contre les vainqueurs de Waterloo). Redécouverte de l'art gothique, la reconstruction et la préservation (la notion de patrimoine apparaît, avec l'école de Chartes...) Hugo, Notre Dame de Paris, Gogol, Vigny
- La figure de l'intellectuel
A) Un nouveau messie.
Le profil de l'artiste se métamorphose: il est jeune (revendications d'une génération, les enfants du siècle. Musset: Confessions d'un enfant du siècle. Une jeunesse révoltée contre ses aînés qui sont responsables d'une société bloquée: Byron, Hugo, Delacroix sont tous célèbres entre 20 et 25ans. La jeunesse est prônée, il faut mourir jeune. Byron (36ans) Schubert (31ans). Ce jeune homme est un artiste et un visionnaire. Il doit revendiquer un rôle politique, pour bousculer la vieille société immobiliste.
Le dogme chrétien et les Lumières ne répondent plus, il faut trouver quelque chose de nouveau. L'artiste se doit d'intervenir, être un prophète, d'abord isolé. Et remplace le prêtre (Benichou \" le temps des prophète\"). La figure du héros est importante, l'auteur s'y identifie, il est d'abord légendaire ; Les Souffrances du Jeune Werther Goethe... Napoléon est le héros négatif au grand homme face à son destin.
Le romantisme est contre la Révolution, mais très vite il y a des contradictions. Trouver Dieu dans la nature et non plus dans le dogme et l'autorité du Pape ne plaît pas à l'Eglise. S'opposer violement aux anciens c'est aussi un peu révolutionnaire... Quand ils s'opposent à Napoléon c'est bien, mais il ne faut pas aller jusqu'à chercher une identité nationale du peuple, un génie national. Le peuple veut un pays qui lui est propre, c'est en contradiction avec le congrès de Viennes. Le Romantisme rentre en lutte contre le pouvoir existant.
B) Sociabilités romantiques
\"Génération pâle et nerveuse\" Musset. Les jeunes se rencontrent à l'université (très élitiste - 1%) En 1810 est créee l'université de Berlin. Ce groupe de jeunes a ses lieux de rencontre, ses habits; des associations se créent en Allemagne. On écrit des textes ou des poèmes, 1824 en France le Journal Le Club . 1830 c'est la bataille d'Hernani entre classiques et romantiques; Hugo présente sa pièce et il gagne. Il y a des sénacles, des réunions avec Stendhal... Hugo Lamartine Dumas... Les gens se reçoivent. Il y a des extrémistes (cheveux longs, barbes, détestation des bourgeois, ils se font appelés \"la jeune France\" Théophile Gaultier, De Nerval) Bien sur les salons (de l'Ancien Régime) demeurent; ils accordent un rôle spécial aux femmes, les maîtresses de maison; elles peuvent s'affirmer comme écrivains et artistes (Mme de Stael, G. Sand, Radcliffe, Austen)
Extansion de l'imprimerie: on imprime plus pour moins cher. La presse elle aussi se développe : apparition du roman feuilleton (Les mystères de Paris, Sue). Succès du mélodrame et du roman noir. Grâce à ces journaux des images sont imprimées. En ville il y a le théâtre, il permet la circulation culturelle, ce n'est pas du tout élitiste à l'époque, la moitié des parisiens vont au théâtre une fois par mois au minimum. (Bataille d'Hernani)
2°) Le peuple
- Le second âge du romantisme
A) Le tournant libéral
Les enfants du siècle sont déçus par les Aristocrates conservateurs, ils rencontrent dans les salons les idées libérales (auxquels ils s'opposaient auparavant). Byron, dieu de la génération romantique, s'engage de plus en plus. Pouchkine aussi condamné pour ses activités politiques, Verdi s'engage, Goya dénonce l'invasion française en Espagne. Ils se présentent comme des artistes incompris et isolés, ils s'éloignent des aristocrates (fin des mécènes) et de l'université. Ils doivent faire un travail à côté, cela renforce l'image de l'artiste incompris. Le romantisme se tourne vers l'avenir et vers la rue; il trouve un nouveau héros : le peuple qui souffre et qui lutte pour la liberté (mais comme sentiment non comme rationnalité), le peuple enthousiaste. Le romantisme rejette toujours la modernité industrielle, toujours anti-bourgeois. (égoiste) Il y a un renouveau républicain.
B) L'homme naturel : le peuple.
L'homme qui n'a pas été corrompu par la société moderne, le peuple travaille, c'est une vertu, c'est généreux (contre l'appropriation égoiste des bourgeois), l'homme travaille pour donner à sa famille, le bois et la nourriture c'est naturel (pas l'argent). (Dévouement et solidarité contre le froid calcul) 1846 \"La chaleur est en bas, descendez en bas vous verrez qu'elle brûle\" Michelet. Par exemple Hugo et son héros Gavroche.
C) La démocratie à l'âge romantique
Le peuple a une aspiration sociale et nationale : le génie national n'existe pas dans les classes supérieures, il a été oublié. Il faut permettre au propre d'exprimer son génie en constituant des Etats dans lesquels chacun des membres se sent appartenir: Etat-nation. Opposition radicale avec le Congrès de Vienne. En France et en Angleterre cette revendication nationale ne se fait pas trop entendre. En Italie par exemple, on nie le droit du Pape a possédé un territoire, on veut renverser l'ordre existant. Revendication sociale : on dénonce les injustices, le paupérisme, absence du droit de vote donc il est normal que le peuple soit violent. La Révolution de 1830 populaire est sans leader.
Le paysage devient humanisé, c'est la peinture de la rue avec des villes mystérieuses, on se passionne pour les bas fonds (Dickens, E. Sue, Hugo) Le nouveau prophète des romantismes est le peuple. L'artiste doit faire entendre la voix du peuple; en politique il devient démocrate !
- Culture romantique et sentiment patriotique.
A) Idées libérales, idées nationales.
Le romantisme de 1830 : le génie national est dans le peuple, il faut le faire surgir. De grands romantiques deviennent ministres (Chateaubriand a les affaires étrangères, Lamartine aussi; Hugo refusant le régime de Napoléon III) Mazzini, Pellico en Italie. Tous se passionnent pour l'histoire, ils écrivent beaucoup : Michelet... Ils entendent légitimer la revendication nationale libérale. L'ordre dynastique n'est plus naturel, c'est l'ordre démocratique qui l'est. Le mouvement a une capitale européenne : Paris est la capitale des exilés d'Europe (Mickiewicz).
Michelet : entreprend une histoire de France 1876; le Peuple 1846. La foule anonyme, celle qui prend les barricades. Le peuple est instinctif, il se rebelle contre son oppression, il agit sans s'embarasser de théories complexes, il regarde autour de lui pour voir ce qu'il faut changer. C'est ce qui fait sa supériorité sur les élites, l'homme nature contre l'homme culture; l'ouvrier est supérieur à l'homme de lettres. Le but de Michelet : montrer la supériorité française sur le monde. Le primat français parce que c'est la nation de la révolution. Il y a un patriotisme historique. La France a une mission.
- Romantisme et question sociale
A) Romantisme et système sociaux B) Le roman social.
Les romantismes sont les premiers faiseurs de systèmes \"socialistes\". Ils expriment l'espoir d'un devenir; le peuple doit trouver sa place dans la société. G. Sand s'intéresse à l'activité politique, se lie avec P. Leroux, (un républicain radical: Perdier) E. Sue est converti au socialisme. Les romans sociaux se développent. Le héros est le peuple, le lieu c'est la ville. C'est le deuxième temps du romantisme: idées socialistes parfois (les Misérables dès 1848, La marre au diable G. Sand) Le roman prend des formes réalistes: afin de susciter une émotion, dépeindre le milieu populaire.
Le romantisme touche tous les domaines jusqu'en 1860, jusqu'à ce qu'il soit dépassé par le scientisme.
«
l'analyse lucide des passions (Stendhal) et des « illusions perdues » (Balzac) .
• Victor Hugo, écrivain prolifique dans tous les genres, est le symbole de ce romantisme , engageant son œuvre dans le siècle comme une mission inspirée .
Sa verve épique et son souille visionnaire trouvent un registre idéal dans le roman historique (Notre-Dame de Paris, 1832) et le roman social (les Misérables , 1862) .
• Le mélange des styles qu'opérait le roman romantique contribua au développement du roman historique (Alexandre Dumas Père), qui renouvelle le genre romanesque, en lui apportant le souci du vrai, du pittoresque, du typique .
• À partir de 1836, des romans sont publiés sous forme de feuilletons .
Le mot désigne un mode de publication par tranches quotidiennes dans les journaux .
Les romans-feuilletons sont de longs romans aux intrigues emplies de rebondissements, mêlant action et grands sentiments .
Ils connurent un succès massif auprès d'un large public grâce à Alexandre Dumas, E11gène S11e ou Frédéric Sou lié (180Q-1847, auteur des Mémoires du ,diable , 1837-1838) .
• Le roman historique favorisa à son tour l'éclosion d'un nouveau roman : le roman réaliste (Gustave Flaubert) .
De l'évocation du passé , on passe à celle d'un présent sur lequel se reportent le sens du détail et l'intérêt pour les différents types humains et sociaux.
N 'importe quel fait de société peut devenir l'objet d 'une représentation littéraire .
• Après le foisonnement des œuvres entre 1830 et 1840 , l'échec du drame des Burgraves (1843) de Victor Hugo marque la fin de la période romantique .
Toute la production littéraire d'écrivains qui, à un titre ou à un autre, se rattachèrent au romantisme (Nerval , Gautier , Baudelaire) ne relève plus , alors, du mouvement de 1830 .
Cependant même officiellement mort aux alentours de 1850, le romantisme a pourtant survécu par l'Influence, souvent souterraine , qu'il exerça sur les choix et sur la sensibilité des auteurs postérieurs.
Victor Hugo, poète, dramaturge, romancier, est le seul à prolonger la veine romantique jusqu'à la fin du siècle .
• Le romantisme français fut particulièrement varié et vigoureux dans ses manifestations, puisqu'il s'Incarna dans la peinture (Delacroix) , la musique (Berlioz), l'histoire (Jules Michelet Augustin Thierry) , la politique (Lamartine), la critique littéraire (Sainte-Beuve) , le théâtre, la poésie, le roman, l'essai, les mémoires, etc.
De nombreux auteurs ne se réclamant
du romantisme furent pourtant si profondément influencés par lui qu'ils lui sont traditionnellement associés dans l'histoire littéraire française .
LES GRANDS ÉCRIVAINS ROMANTIQUES
Auteur de la Comédie humaine , titre général d'une œuvre rassemblant 95 romans ou nouvelles parus de 1830 à sa mort formant une fresq~e de la société française de la Révolution à la fin de la monarchie de Juillet.
Les doctrines « illuministes » , la conviction que la pensée, le désir , la passion consument l'énergie humaine lui fournissent des clés pour interpréter le fonctionnement d 'une société qu'il observe avec une cruelle lucidité.
• Bertrand (Louis, dit Aloysius , 1807 - 1841) .
Apôtre du romantisme , il meurt sans avoir vu publier ses poèmes en prose , Gaspard de la nuit (1842 ).
• Chateaubriand (François-René, vicomte de, 1768-1848) .
Écrivain engagé dans son temps, il regroupe autour de lui la jeunesse romantique fascinée par ses romans (René , 1801 ; les Natchez, 1826) et connaît un destin exceptionnel qu'il orchestre avec génie dans les Mémoires d 'Outre-Tombe (1848) .
Il a porté la musique de la prose française à son point de perfection .
·Borel (Pétrus, 1809-1859) .
Surnommé le Lycanthrope , « l'homme-loup », il écrit des romans (Madame Putiphar , 1839) et des nouvelles (Chompovert , 1833) où se mêlent sentimentalisme exacerbé et goût du macabre .
·Constant (Benjamin, 1767-1830) .
Dans Adolphe (écrit en 1806, publié en 1816), son roman psychologique, il transpose le « perpétuel orage » que fut sa liaison avec Mme de Staël .
Théoricien du libéralisme, il fit partie de l'opposition, sous l'Empire comme sous la Restauration .
• Desbordes-Valmore (Marceline, 1786-1859) .
Poète maudit et femme malheureuse , éprouvée par des deuils familiaux , un des maîtres du genre intime (Élégies et Romances , 1819 ; Pauvres Aeurs , 1839 ; Poésies et Prières , 1843) .
·Deschamps (Émile , 1791-1871) .
Ne doit sa renommée toute relative qu'à la préface des Études françaises et étrangères (1828),1 'un des manifestes du romantisme .
·Dumas Père (Alexandre , 1802 -1870) .
Auteur de romans universellement connus tels que les Trois Mousquetaires et le Comte de Monte-Cristo
(1844-1846), fut aussi un grand dramaturge , rival de Victor Hugo (Antony, 1831 ; Kean, 1836) et un conteur dans ses Impressions de voyage (1835-1859) et ses Mémoires (1852-1854).
• Fomeret (Xavier , 1809 -1884) .
Auteur d 'un drame (l'Homme noir, 1834) et de recueils poétiques (Vapeurs , ni vers ni prose , 1838) souvent déroutants mais qui enthousiasmèrent les surréalistes.
Partisan du romantisme lors de la bataille d 'Hernani , dédicataire des Aeurs du mol de Baudelaire, auteur de contes fantastiques et de romans (Mademoiselle de Moupin , 1835 ; le Capitaine Fracasse, 1863) , mais aussi chroniqueur dramatique et de récits de voyage, critique d'art et défenseur en poésie de « l'art pour l'art ».
• HUIO (Victor, 1802 -1885).
Il est l'animateur de la révolte romantique contre le classicisme .
Avec Hernani (1830) et le scandale qui s'en est suivi , Hugo domine la création dramatique romantique :Lucrèce Borgia (1833) et Ruy Bias (1838 ).
Académicien en 1841, pair de France en 1845, mène une carrière politique qui culmine, en 1848, avec son élection comme député de Paris, puis s 'exile à Bruxelles , à Jersey (1852), enfin à Guernesey (1855) , hostile à Napoléon Ill.
Les honneurs , la gloire précoce et les malheurs ne l'empêchent pas d 'accomplir une œuvre considérable de poète (les Contemplations, 1856), dramaturge (Ruy B/os , 1838) et romancier (les Misérables, 1866) qui reflètent sa puissance d'inspiration et son optimisme généreu x.
• Lamartine (Alphonse de, 179Q-1869 ).
Un recueil poétique, Méditations (1820), fait de lui le maître de la jeune génération romantique.
Engagé , après 1830 , dans une carrière politique, membre du gouvernement provisoire en fêvrier 1848, puis de l'Assemblée nationale, il connaît un cuisant échec à
l ' élection présidentielle de l'automne .
Il quitte la vie publique après le 2 décembre 1852 et termine sa vie dans la gêne .
·Michelet (Jules , 1798-1874) .
Le grand historien romantique a eu une carrière universitaire agitée , en raison de ses engagements politiques .
!:œuvre historique (Histoire de France , 1833- 1844 et 1855 -1867 , Histoire de la Révolution françoise, 1847 -1853), évolue , après 1850 , vers la poésie naturaliste (la Femme, 1860; la Sordère , 1862) , mais reste dominée par la lutte contre l'Église , représentant toutes les forces obscurantistes .
• Musset (Alfred de, 1811-1857).
Enfant terrible du mouvement romantique , il s 'oriente d 'abord vers le théâtre (Lorenzacdo , 1834) , puis vers le roman autobiographique (la Confession d 'un enfant du siècle, 1836), avant produire les quatre poèmes des Nuil5 (1835-1837), l'un des témoignages les plus sincères de la sensibilité romantique .
Enfant abandonné, amant frustré, voyageur insatisfait atteint d 'accès de démence , il a quelques moments de lucidité d'où naissent ses chefs-d'œuvre poétiques (Sylvie , 1853 ; les Filles du feu et les Chimères , 1854).
• Nodier (Charles , 1780-1844) .
1804 -1869) .
Poète (Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme , 1829), romancier (Volupté, 1834), il impose à la critique littéraire un effort de documentation qui l'a élevée à la dignité d'un genre à part entière (Port- Royal , 1840-1859) .
•
S11nd (Aurore Dupin, dite George , 1804-1876) .
Femme libérée et engagée en politique, l'auteur de nombreux romans d'inspiration sentimentale (Lélio , 1833), sociale (Consuelo, 1842 -
• Senancour (Étienne Pivert de, mo- 1846) .
Contemplateur solitaire des paysages alpestres , il donne avec Obermon (1804) le premier autoportrait du rêveur romantique .
• Staël (Germaine Necker, baronne de, 1766 -1817).
Liée à l'histoire de son temps, elle a joué un rôle capital dans la diffusion des théories romantiques en France (De l'Allemagne , 1810) .
Elle est aussi l'auteur de romans (Delphine , 1802; Corinne ou l'Italie , 1807) .
!:une des figures les plus originales de son temps, il comptait sur la postérité pour le comprendre .
De l'Amour (1822), Vie de Rossini (1823) , Promenades dons Rome (1829) aident à saisir d'autres aspects de son génie que les romans -le Rouge et le Noir (1830),/o Chartreuse de Parme (1839) .
• Sue (Joseph , dit Eugène , 1804 -1857).
Chirurgien et dandy, il se convertit au ~ socialisme en exploitant avec succès la veine du roman-feuilleton populaire § (/es Mystères de Paris, 1842-1844; le Juif errant (1844-1845) .
! • Thierry (Augustin, 1795-1856) .
Professeur, saint -simonien, puis libéral, ~ il est le premier grand historien !! moderne (Histoire de Jo conquête de "' ,._
,._
l'Angleterre par les Normands , 1825 ; ~ Rédl5 des temps mérovingiens, 1840) .
u.i ::> 55 • Vigny (Alfred de, 1797-1863) .11 s 'est
~
essayé à tous les genres en honneur, roman (Cinq-Mars , 1826), théâtre (Chatterton , 1835), mais se veut avant tout poète (Poèmes antiques et.
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