le roman et ses personnages, vision de l'homme et du monde
Publié le 25/04/2014
Extrait du document
«
3 quand je serai visible : quand je vous y autoriserai.
4 vous a prévenu : m'a d éjà propos é de venir me chercher.
5 le marquis de Ronquerolles est un « galant », un homme
à femmes. C'est lui qui a encourag é Montriveau à se montrer plus
exigeant vis
àvis de la duchesse de Langeais.
Texte B : Marcel Proust, La Prisonni
ère , 1923.
[Albertine est la compagne du narrateur qui, par jalousie, la surveille constamment.]
D'Albertine, en revanche, je n'avais plus rien
à apprendre. Chaque jour, elle me semblait moins jolie.
Seul le d
ésir qu'elle excitait chez les autres, quand l'apprenant, je recommen çais à souffrir et voulais
la leur disputer, la hissait
à mes yeux sur un haut pavois 1
. Elle était capable de me causer de la
souffrance, nullement de la joie. Par la souffrance seule, subsistait mon ennuyeux attachement. D
ès
qu'elle disparaissait, et avec elle le besoin de l'apaiser, requ
érant toute mon attention comme une
distraction atroce, je sentais le n
éant qu'elle était pour moi, que je devais être pour elle. J' étais
malheureux que cet
état dur ât et, par moments, je souhaitais d'apprendre quelque chose
d'
épouvantable qu'elle aurait fait, et qui e ût été capable, jusqu' à ce que je fusse gu éri, de nous
brouiller, ce qui nous permettrait de nous r
éconcilier, de refaire diff érente et plus souple la cha îne qui
nous liait. En attendant, je chargeais mille circonstances, mille plaisirs, de lui procurer aupr
ès de mol
l'illusion de ce bonheur que je ne me sentais pas capable de lui donner. J'aurais voulu, d
ès ma
gu
érison, partir pour Venise ; mais comment le faire, si j' épousais Albertine, moi, si jaloux d'elle que,
m
ême à Paris, d ès que je me d écidais à bouger c' était pour sortir avec elle ? M ême quand je restais à
te maison tout l'apr
èsmidi, ma pens ée la suivait dans sa promenade, d écrivait un horizon lointain,
bleu
âtre, engendrait autour du centre que j' étais une zone mobile d'incertitude et de vague.
1 sur un haut pavois : au premier rang, sur un pi
édestal.
Texte C : Albert Cohen, Belle du Seigneur , chapitre LXXXVII, 1968.
[Ariane a quitt
é son mari, un homme m édiocre, pour vivre le grand amour avec Solal. Exclus de la
bonne soci
été, les amants se sont retir és dans un luxueux h ôtel de la C ôte d'Azur. Une nouvelle
journ
ée commence.]
Rest
é seul, il soupira 1
. II la voyait nue chaque jour, et elle croyait devoir le vouvoyer. La pauvre, elle
se voulait une amante id
éale, faisait de son mieux pour conserver un climat de passion.
Enfin, elle
était all ée s'habiller, bonne affaire. Dix minutes d'irresponsabilit é. Toujours bon à prendre.
Oui, mais lorsqu'elle reviendrait, elle poserait la question fatidique 2 , épée de Damocl ès 3 , lui demanderait quels étaient les projets pour l'apr èsmidi, apr ès l' équitation. Quels nouveaux plaisirs inventer pour camoufler leur solitude ? Il n'y en avait pas de nouveaux. Toujours les m êmes substituts du social 4 , les m êmes pauvres bonheurs à la port ée des bannis, les th éâ tres, les cin émas, les roulettes de casinos, les courses de chevaux, les tirs aux pigeons, les th és dansants, les achats de robes, les cadeaux. Et toujours, à la fin de ces exp éditions à Cannes, à Nice, à MonteCarlo, c' était le d îner raffin é cafardeux, et il fallait parler, trouver de nouveaux sujets, et il n'y en avait plus. Tous les sujets d'Ariane, il les connaissait, savait par cœur l' âme d' élite de la chatte Mousson, la personnalit é . »
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