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Le roman est-il un moyen de mieux connaître les hommes et le monde ?

Publié le 07/03/2011

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« un moyen de partager cette expérience, afin que nous ne fassions pas les mêmes erreurs.

Par exemple, dans la Dame aux camélias , Dumas fils s'est inspiré de sa propre histoire d'amour avec une courtisane, et nous en livre les conséquences désastreuses à travers l'histoire d'amour d'Armand et Marguerite.

Cyril Collard aussi, dans Les Nuits Fauves nous montre que l'insouciance du personnage principal de sa séropositivité a fait du tort aux autres, et c'est pour que nous ne fassions pas pareil. « Le monde romanesque n'est qu'une correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme », a écritCamus.

Si nous entendons, « l'homme » par l'écrivain, le roman ne nous instruit pas, il est subjectif et ne peut enaucun cas nous instruire, il nous formate l'esprit. Le roman n'a pas à nous instruire, tout simplement parce que son rôle n'est pas là. Le roman est avant tout un divertissement, un moyen de s'extirper, en quelque sorte, de la « douleur duquestionnement », comme dirait Pascal.

Par exemple, les Ritals de Cavanna est assez divertissant, sans pour autantenseigner des choses essentielles. On ne peut, comme Kundera, parler de « sagesse du roman », car le roman ne la recherche pas, tandis quela Philosophie, elle, la recherche.

Peut-on trouver quelque chose sans chercher, quelque chose d'aussi compliquéque la sagesse ? Non.

La Science, dans une autre dimension, nous apprend des choses par sa recherche, sesexpériences.

La différence avec le roman, c'est qu'il y a démonstration concrète dans la Science et la Philosophie. Le roman est avant tout une fiction, donc comment peut-il nous apprendre sur le monde, s'il ne coïncidepas avec la réalité ? Ainsi, les romans de science-fiction de Werber nous permettent d'imaginer un monde, mais pasle monde réel, donc ne peuvent nous apprendre de notre monde, puisqu'ils ne s'inscrivent pas dedans. Si le roman ne doit pas être pris à la lettre, ne peut-il pas nous apprendre à travers la fiction ? Enfin, le roman est avant tout une fiction à ne pas toujours prendre au sérieux, mais qui peut nous apprendre bienplus que nous n'aurions pu l'envisager. A travers bien des épilogues se cache un message caché, une réflexion, que nous ne saisissons pasforcément à cause du terme « fiction » employé pour qualifier le roman.

Pourquoi j'ai mangé mon père de R.Lewis en est une preuve : par le langage courant, voire familier utilisé, nous pouvons très bien faire l'impasse sur laréflexion faite dans l'épilogue sur la religion et les origines de l'homme. En revanche, si la citation de Stendhal est intéressante « un roman est un miroir qui se promène sur unegrande route », nous ne devons pas nous persuader que le roman reflète exactement la réalité.

« La réalité ne peutêtre peinte que si elle est connue.

Elle ne peut être connue que si elle a un témoin, et ce témoin lui donne une unitépar le seul fait qu'il ne saurait la constater qu'en se plaçant à un point de vue, celui de son esprit.

», écrit Bourgetdans Réflexions sur le roman français.

Par « témoin », nous entendons le romancier, qui crée des personnage dans lalogique de l'univers qu'il fait naître, et du regard qu'il est décidé à porter sur le monde.

Ainsi, ce n'est pasnécessairement la réalité que nous retranscrit le romancier à travers ses personnage, mais la réalité telle que lui lavoit, telle qu'il la conçoit. De plus, notre vision des choses peut être amenée à change apès la lecture d'un roman.

Dans A l'Ouest, rien de nouveau d'Erich Maria Remarque, nous pouvons changer d'avis sur les Allemands durant la Première Guerre Mondiale.

Nous pouvons nous rendre compte que tous les Allemands ne sont pas à mettre dans la même catégorie,et que tous les soldats ont souffert.

L'Amant , de Marguerite Duras peut faire changer d'avis sur les relations inter- raciales.

Le roman peut nous faire réfléchir.. »

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