Le Roman de la Rose
Publié le 23/08/2006
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le «Roman de la Rose»
Un double aspect de la pensée médiévale XIIIe siècle
Le Roman de la Rose réunit en un seul
ouvrage l'œuvre successive de deux poè
tes qui relèvent chacun de deux tendan
ces bien distinctes, l'une inspirée des
sentiments courtois traditionnels et l'au
tre, plus neuve, qui développe des thè
mes didactiques et philosophiques.
La première partie, un peu plus de 4000 vers, fut composée par Guillaume de
Lorris entre 1225 et 1240.
En songe,
l'auteur, qui est aussi le héros, est intro
duit dans un jardin merveilleux où il s'éprend de la «Rose».
Il apprend alors
les règles de l'amour courtois.
Pour
s'approcher de la
«Rose», il est aidé par des personnages allégoriques, tels «Espérance», «Courtoisie» ou «Doux Regard>>, pendant que d'autres, comme «Envie>>, «Malebouche>> ou «Danger>>, entravent ses efforts.
C'est 1 'occasion
pour l'auteur de rédiger avec minutie un
traité sur l'art d'aimer et de se faire
aimer, qui se prolonge en un code de
savoir-vivre.
En dépit des artifices de
l'allégorie, que n'efface pas une éton
nante assurance oratoire, l'analyse psy
chologique abonde en notations fines et
authentiques.
L'œuvre de Guillaume de
Lorris équivaut
à un résumé, une
somme de toute la littérature courtoise
de son temps.
La seconde partie, bien différente, fut
écrite trente ans
-plus tard, entre 12 7 5 et
1280, par Jean Clopine!, dit Jean de
Meung.
Ce dernier utilise 18 000 vers
pour mener l'action à son terme, pour
que !'«Amant>> parvienne à cueillir la «Rose>>.
L'œuvre ne cherche pas à divertir, ni à fournir un code du «bien
aimer>>; elle se réduit à un étalage de
considérations souvent pédantes sur
l'origine des sociétés ou les désagré
ments du mariage; elle emprunte beau
coup aux classiques latins, surtout
à Ovide, ou aux maîtres médiévaux nour
ris d'Aristote, comme Abélard, Alain de
Lille ou Roger Bacon.
Cet exposé ency
clopédique se double de réflexions philo
sophiques.
«Raison>> et «Nature>>, deux
principes chers à Aristote, tiennent dé sormais plus de place que «Courtoisie>> ou «Doux Regard>>.
«Vénus>> demeure
mais com:ne ennemie de «Chasteté>> et elle' a besoin des conseils de «Nature>>.
Jean de Meung, renonçant à célébrer
l'amour courtois, lui préfère l'amour
spontané, beaucoup moins respectueux
pour la femme, et qu'on retrouve au
même moment dans
les fabliaux.
D'ail
leurs, l'auteur ne se borne pas à ce sujet; il s'intéresse aussi à la vie sociale, fai
sant l'éloge de la vraie noblesse, celle du
cœur et de l'âme; un christianisme intel
lectuel et équilibré constitue son idéal
spirituel.
Le
Roman de la Rose a connu un énor
me succès: plus de 200 manuscrits nous
en sont parvenus.
Au xv• siècle encore,
Christine de Pisan défendra les vues de
Guillaume de Lorris, tandis que les pre
miers humanistes inclineront vers Jean
de Meung..
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