« Le roman de Céline peut être considéré comme la description des rapports qu'un homme entretient avec sa propre mort, en quelque sorte présente dans chaque image de la misère humaine qui apparaît au cours du récit » Georges Bataille
Publié le 06/09/2012
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Le voyage de Bardamu est aussi une métaphore. En effet, la mort est immobile, tandis que le vivant bouge. C'est pour ça aussi que le héros de Céline bouge tout le temps, qu'il change de lieu, pour ne pas être immobile, pour être vivant. D'ailleurs plusieurs fois il l'exprime clairement comme par exemple en pages 196-197 « le voyage continuait évidemment [….] ici au moins ça bougeait et c'était déjà de l'espérance « ou plus loin où il compare la vie à « un bout de lumière qui finit dans la nuit « (p.361). L'homme en bougeant s'échappe à l'angoisse, à la misère et la mort qui le rattrape quand il s'arrête. La plupart du temps, la mort est aussi une finalité de la misère qui l'entoure. Et par misère, Céline entend beaucoup de choses. C'est d'une part, bien sûr, le dénuement et la pauvreté qui empêche le recours aux soins d'un médecin (Les gens étaient si pauvres et si méfiants dans mon quartier qu'il fallait qu'il fasse nuit pour qu'ils se décident à me faire venir, moi, le médecin pas cher pourtant. p. 259), mais aussi le malheur, l'isolement, la souffrance et la tristesse ....
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