Le roman comique et le roman réaliste - Histoire de la littérature
Publié le 25/01/2018
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Furetière n'a qu'une ambition : s'opposer de toute façon et sur tous les plans au roman héroïque de l'époque précédente. Il ne pense pas sauver le genre romanesque de l'invraisemblance en écrivant comme ses contemporains des récits plus courts et plus conformes à la réalité des mœurs dans la bonne société, il ne pense même pas du tout sauver le genre romanesque, il le refuse et le condamne. Il déteste Sorel, mais il continue Le Berger extravagant quand il prétend éliminer tout ce qui est fictif, arbitraire, tout ce que le narrateur n'a pas vu lui-même ou dont il n'a pas de preuves bien assurées. Il va plus loin même que Sorel : Le Berger extravagant démontrait l'irréalité des romans en les prenant au pied de la lettre, et pour cela obligeait le lecteur à accepter une fiction initiale, celle de la mystification; Furetière ne sort pas un instant du monde réel, il le met au centre de son œuvre, comme la négation du monde romanesque. La conséquence est que ce monde réel perd son intérêt, puisqu'il n'a pas d'autre rôle que de n'être pas le monde imaginaire; Furetière commente sans cesse ce qu'il écrit, pour mettre en lumière cette absence: << Je ne vous sçaurois dire précisément quelle fut l'émotion que son cœur sentit ... >>, <
Le roman comique et le roman réaliste
La seule œuvre que la postérité ait retenue dans la catégorie du roman comique et réaliste à l'époque classique est Le Roman Bourgeois de Furetière ( 1 666); il est à classer à part, en raison de son dessein original et de la réflexion sur le genre romanesque à laquelle son auteur s'est livré; le reste est fait d'histoires galantes ou d'histoires comiques, présentées quelquefois comme véritables, de récits d'aventures, etc., sans grande valeur littéraire, mais non sans influence sur le développement ultérieur du roman.
«
et les procès de l'écrivain Charroselles (on reconnaît ici l'anagramme du nom
de Charles Sorel), de la plaideuse Collantine et du prévôt Belastre.
Le récit
s'arrête souvent sur des documents bouffonnement forgés, >, >; >,
>, >, >, etc.
L'auteur rapporte longuement un entretien qui a
eu lieu dans l' > d'Angélique et trouve là l'occasion de
transcrire une fantaisie mythologico-satirique, L'Amour esgaré, comme exemple
des productions de la préciosité ridicule.
Furetière n'a qu'une ambition : s'opposer de toute façon et sur tous les plans
au roman héroïque de l'époque précédente.
Il ne pense pas sauver le genre roma
nesque de l'invraisemblance en écrivant comme ses contemporains des récits
plus courts et plus conformes à la réalité des mœurs dans la bonne société, il ne
pense même pas du tout sauver le genre romanesque, ille refuse et le condamne.
Il déteste Sorel, mais il continue Le Berger extravagant quand il prétend éliminer
tout ce qui est fictif, arbitraire, tout ce que le narrateur n'a pas vu lui-même ou
dont il n'a pas de preuves bien assurées.
Il va plus loin même que Sorel : Le Berger
extravagant démontrait l'irréalité des romans en les prenant au pied de la lettre,
et pour cela obligeait le lecteur à accepter une fiction initiale, celle de la mysti
fication; Furetière ne sort pas un instant du monde réel, il le met au centre de
son œuvre, comme la négation du monde romanesque.
La conséquence est que
ce monde réel perd son intérêt, puisqu'il n'a pas d'autre rôle que de n'être pas
le monde imaginaire; Furetière commente sans cesse ce qu'il écrit, pour mettre
en lumière cette absence :>,.
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