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LE ROMAN A TRAVERS LES SIÈCLES

Publié le 04/04/2011

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   L'Antiquité.    Sauf quelques œuvres échelonnées sur une durée considérable, la littérature grecque et la littérature latine ne produisirent pas de romans. Pétrone (66 après J.-C.), Apulée (IIe siècle), Lucien (IIe siècle), Héliodore (IIIe siècle), Longus (IVe siècle) et leurs œuvres (singulièrement Daphnis et Chloé de Longus), ont eu plus d'influence sur les lettrés de l'ère chrétienne que sur ceux de leur temps.    Albert Thibaudet note que Tacite, s'il a écrit une page célèbre sur Pétrone, ne fait aucune mention de son fameux Satyricon. La raison de l'absence du roman dans l'antiquité, c'est la merveilleuse floraison de l'épopée, du théâtre et des histoires mythologiques. Le besoin ne se faisait pas sentir d'autre chose.

« • L'Astrée d'Honoré d'Urfé, Clelie et Le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry, s'ils ne sont plus lus de nos jours que parintérêt historique, s'ils sont d'une fadeur de ton, d'une galanterie et d'un romanesque insupportables, n'enreprésentent pas moins les ébauches du grand roman psychologique tel que le réalisera le XIXe siècle.

Si un écrivaindu génie de Racine ou de Molière avait écrit des romans, il est sûr que l'on aurait eu des chefs-d'œuvre.

Et d'un seulcoup le roman pouvait atteindre alors le niveau de l'art dramatique. Mais les temps n'étaient pas encore venus, puisque La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, qui est uneœuvre quasi parfaite quant à la conduite de l'analyse psychologique et la netteté du récit, n'a pas suscitéd'émulation. • Le roman réaliste et satirique, souvent grossier et en violente réaction contre l'idéalisme de d'Urfé et de Scudéry,donne des œuvres pittoresques et même excellentes : Le Roman comique de Scarron, Le Roman Bourgeois deFuretière. • Notons enfin que Fénelon écrit à l'usage de son élève, le duc de Bourgogne, un roman d'édification morale et deconseils politiques, le premier roman «à thèse» en somme, Télémaque, suite de l'Odyssée, œuvre de haute valeurlittéraire. XVIIIe siècle. Après la mort de Louis XIV (1715) le roman empiète de façon sensible sur les autres genres littéraires.

Il estinfiniment supérieur au théâtre.

Marivaux excepté.

La liberté soudaine des mœurs et de l'esprit durant la Régencedétendit tous les ressorts et favorisa singulièrement un mode d'expression souple, commode, que ne régissaitaucune règle, qui avait toujours été en marge des grandes disciplines poétiques et dramatiques, où toute lafantaisie avait pu s'exercer, qui n'avait jamais tenu compte d'aucune mesure, d'aucun choix, d'aucun sujet, d'aucuneforme. Il y eut durant tout le xviii® siècle une production énorme de romans, mais, en fait, il n'y eut cependant aucunromancier au sens où nous l'entendons aujourd'hui depuis Balzac.

Cette production est dans l'ensemble un fatras.Mais, émanant soit des plus authentiques grands écrivains du siècle, soit d'isolés un instant illuminés par une flammede génie, il reste que le XVIIIe siècle a donné une floraison admirable de romans, dont quelques-uns sont parmi lesplus beaux livres du monde, comme Don Quichotte et Gargantua au XVIe siècle.

La voie est désormais ouverte,l'exemple donné. • Lesage réussit des romans de mœurs, Gil Blas, Le Diable boiteux, légers, humoristiques, de la couleur du temps. • Marivaux, écrit en marge de son théâtre, des romans d'analyse psychologique dont on retrouvera au XXe siècle ladémarche lente et minutieuse chez Marcel Proust : Vie de Marianne, Le Paysan parvenu, inférieurs cependant à sonthéâtre. • L'abbé Prévost, parmi une foule d'œuvres aujourd'hui oubliées, donne un des plus grands chefs-d'œuvre du romanfrançais : Manon Lescaut, œuvre isolée, unique, sans précédent, sans descendance, d'une originalité absolue, dontle succès dure depuis plus de deux siècles. • Voltaire doit le meilleur de sa gloire à deux romans écrits pour servir sa propagande philosophique, l'Ingénu etCandide (sans parler de ses contes), et dont le style incomparable, le plus parfait que la prose française ait connu,assure la constante faveur auprès du public lettré. • Diderot s'épanche, lui aussi, en romans « sensibles », romans tendancieux et licencieux qui d'ailleurs ne furentpubliés qu'au début du XIXe siècle.

Le meilleur est Le Neveu de Rameau dont l'influence se fit nettement sentir surBalzac et sur Stendhal. • Florian (Estelle et Némorin, Galatée); Marmontel {B élis aire, les Incas) sont des auteurs à succès. • Rousseau, avec l'Émile et surtout La Nouvelle Héloïse, bouleversa son temps et fut à l'origine du romantisme.

Mmede Staël, puis George Sand dérivent directement de lui.

De nos jours la lecture n'en est supportable que par intérêthistorique et pour les beautés du style. • Restif de la Bretonne, polygraphe impénitent, ouvre la voie cependant à la littérature rurale (Vie de mon père) et,dans un certain sens, au naturalisme de la fin du XIXe siècle. • Choderlos de Laclos, un isolé comme l'abbé Prévost, auteur de l'un des plus admirables romans d'analyse de notrelittérature : Les Liaisons dangereuses.

Précurseur de Stendhal à la fois pour la netteté, la sécheresse, la rapidité dustyle et pour la subtilité de la peinture des caractères. • Bernardin de Saint-Pierre, entre maints ouvrages illisibles aujourd'hui, a produit une manière de chef-d'œuvre : Paulet Virginie.

C'est l'ancêtre du roman exotique, le précurseur de Chateaubriand et de Loti. • Il faut noter en Angleterre l'apparition d'un livre dont les répercussions continuent sur la littérature universelle :. »

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