Le rêve dans le surréalisme
Publié le 24/07/2012
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Parallèlement, les images doivent être visions plutôt que représentations, instinctives plutôt que préparées. L’appareil photo, qui ne réclame ni conscience ni métier de la main, apparaît dès lors comme un objet providentiel. L’automatisme photographique se joue de plusieurs manières : hasard de l’accident chimique, alliances fortuites, enregistrement non réfléchi, remploi d’images ou encore montage. Il ne s’agit donc pas de fabriquer des images au sens traditionnel, mais de faire de l’image une expérience à la fois inconsciente et cultivée. De la même manière que l’écriture automatique, le conscient est laissé de côté pour accéder à notre inconscience et à comprendre ce que l’on voit dans la réalité.
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Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, ParisMicro-organisme ? Araignée ? Construction naturelle due au hasard ? Cette image de Brassaï se prête facilement au jeu des libres-associations.
Mais s'il apprend lavérité, le rêveur pourrait bien tomber de haut : cette forme suspendue, obscurcie par le jeu des ombres est en fait une pomme de terre germée.
L'automatisme ici sedéfinit autant dans la production de l'image (un objet naturel trouvé au hasard) que dans le regard du spectateur (appelé à produire de l'imaginaire).Ainsi, les surréalistes permettent au rêve de prendre une nouvelle importance.
Bien que déjà utilisé comme source d'inspiration depuis de nombreux siècles, lessurréalistes s'en servent comme la base de leurs œuvres qui ne sont qu'une retranscription de l'inconscient et du merveilleux afin de modifier la banalité du réel.
En cesens, le rêve est surréalité car c'est le moyen pour l'inconscient de s'exprimer sur des sujets tabous et dans la même lancée de permettre aux surréalistes d'exécuterleurs fantasmes, leur imaginaire, leurs délires les plus fous…Par ailleurs, ce courant artistique répond à une des idées de Jung qui déclarait que le rêve onirique s'inscrivait dans un inconscient collectif.
Les surréalistes d'unecertaine manière poursuivent cet argument avec la pratique de l'art collectif où les artistes surréalistes travaillent ensemble pour parvenir à des effets nouveaux.Peintres et cinéastes élaborent ensemble une suggestion du rêve (comme Dali et Hitchcock) ainsi que différents membres de ce mouvement tels que André Breton etPhilippe Soupault qui écrivirent de manière automatique..
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- Philippe Audoin écrit dans son ouvrage sur Breton (1970) : «Breton assignait au surréalisme l'objectif — suspect aux politiques comme aux philosophes — de contribuer à la formation d'un nouveau mythe. Il ne s'agissait certes pas d'agencer de toutes pièces et d'imposer un tel mythe (pareille ambition supposerait un contresens complet quant au mode d'élaboration des mythes, autant prétendre préfabriquer un rêve...) mais d'appeler sans relâche l'attention sur certains thèmes de revendicat
- Philippe Audoin écrit dans son ouvrage sur Breton (1970) : «Breton assignait au surréalisme l'objectif - suspect aux politiques comme aux philosophes - de contribuer à la formation d'un nouveau mythe. Il ne s'agissait certes pas d'agencer de toutes pièces et d'imposer un tel mythe (pareille ambition supposerait un contresens complet quant au mode d'élaboration des mythes, autant prétendre préfabriquer un rêve...) mais d'appeler sans relâche l'attention sur certains thèmes de revendicat
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