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Le Rat qui s'est retiré du monde

Publié le 11/03/2014

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 Ce que l'on nomme les fables de La Fontaine est en fait le regroupement d'environ 240 fables réparties dans 3 recueils eux-mêmes divisés en douze livres. Le premier recueil publié en 1668 est composé des livres I à VI ; le second, publié en 1678, est composé des livres VII à XI et le dernier publié en 1693, un an et demi avant la mort du poète, se compose du livre XII. À la lecture des titres des fables on pourrait croire à un rassemblement hétéroclite de morceaux choisis ; mais quand on y regarde de plus près, on s'aperçoit que l'œuvre est construite dans un schéma où les thèmes se développent à l'intérieur d'un même livre et sont annoncés et repris d’un livre à l'autre. Le livre VII inaugure le second recueil et développe un renouvellement de l'écriture du poète. Dans celui-ci il amorce une ébauche des thèmes qu'il développera dans de longues méditations tout au long du recueil comme la cruauté des hommes, son anticléricalisme que vient étayer son côté épicurien. Après avoir dédicacé son recueil à Madame de Montespan et donc placé celui-ci sous le signe de la gaieté et des plaisirs, La Fontaine commence par " les animaux malades de la peste " qui montre une cour pervertie autour d'un puissant monarque. Cette fable sera suivie par " le mal marié " dans laquelle l'on n'est pas plus heureux dans le privé que dans le public et qui est une véritable satire contre les femmes. En troisième position arrive la fable qui nous intéresse et qui s'intitule " le rat qui s'est retiré du monde ". Pas plus que les deux autres, cette fable n'est imprégnée de gaieté.  La fable se découpe ainsi : Vers 1 à 12 :  un récit qui met en place le rat dans son ermitage. Vers13 à 31 : un récit dans le récit qui se découpe en deux parties. Vers 13 à 23 : un dizain reprenant la supplique du peuple rat. Vers24 à 31 : un huitain reprenant le discours direct du rat et la conclusion du récit Vers 32 à 35 : nous avons la moralité du poète. La Fontaine écrit une moralité qui n'en est pas une sous forme d'interrogation suivie d'une présupposition. Dans un premier temps nous allons voir comment le fabuliste met en scène la fable ; puis dans un deuxième temps nous étudierons les caractéristiques du personnage qu'il nous présente et enfin, nous étudierons le développement de l'ironie utilisée par La Fontaine.   Nous assistons ici à une mise en scène par un procédé de dénégation et d’insinuations. La plupart des fables de La Fontaine mettent en scène dès le titre plusieurs personnages reliés par une conjonction de coordination " et « ou  par un pluriel. Ici, La Fontaine utilise un procédé de définition par l'utilisation d'une relative servant à définir son personnage " Le rat qui s'est retiré du monde". Mais cette relative explicative ne nous donne que peu de renseignement si ce n'est le fait que le rat " s'est retiré ". Cela ne nous dit rien sur le mode de son retrait. De même que le mot " monde " est lui aussi très évasif. De plus, l’article défini " le " brouille lui aussi le...

« d'interrogation suivie d'une présupposition. Dans un premier temps nous allons voir comment le fabuliste met en scène la fable ; puis dans un deuxième temps nous étudierons les caractéristiques du personnage qu'il nous présente et enfin, nous étudierons le développement de l'ironie utilisée par La Fontaine.   Nous assistons ici à une mise en scène par un procédé de dénégation et d'insinuations.

La plupart des fables de La Fontaine mettent en scène dès le titre plusieurs personnages reliés par une conjonction de coordination " et » ou  par un pluriel.

Ici, La Fontaine utilise un procédé de définition par l'utilisation d'une relative servant à définir son personnage " Le rat qui s'est retiré du monde".

Mais cette relative explicative ne nous donne que peu de renseignement si ce n'est le fait que le rat " s'est retiré ".

Cela ne nous dit rien sur le mode de son retrait. De même que le mot " monde " est lui aussi très évasif. De plus, l'article défini " le " brouille lui aussi les pistes car il est utilisé ici d'une façon générique renforcée par la relative. Comme nous venons donc de le voir, La Fontaine, dès le titre, par sa façon de définir sans véritablement le faire incite son lecteur à poursuivre plus avant dans la fable.

Il le met en appétit.  Ceci était d'autant plus nécessaire que le rat est un personnage familier de La Fontaine et n'est pas spécialement fait pour attirer l'attention du lecteur.

On en trouve, en effet, treize occurrences dans l'ensemble des trois recueils. Pour retenir l'attention  du lecteur et s'en tenir aux propos tenus dans son avertissement, La Fontaine brouille les pistes en faisant croire à une origine orientale de son apologue  dès les premiers vers :  "Les Levantins en leur légende disent ».

Ceci sera repris au vers 34 : "Un Moine ? Non, mais un dervis ".

La Fontaine, par un subtil jeu de dénégations implicites, veut nous faire croire que cet apologue n'a pas d'incidence réelle.

Ceci pique la curiosité du lecteur qui ne peut s'empêcher de gratter la première couche pour s'apercevoir que dans l'oeuvre de Pilpay à laquelle se réfère La Fontaine il n'y a pas véritablement de fable dont il ait pu  s'inspirer.

La question se pose donc de voir pourquoi La Fontaine a agi ainsi.

Car très vite, dès le vers 3 " dans un fromage de Hollande se retira ", il nous plonge dans l'actualité de son temps c'est-à-dire les guerres de Hollande.. »

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