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Le rapport maître/valet dans DOM JUAN de Molière

Publié le 17/01/2022

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Le Dom Juan de Molière se caractérise par la présence d'un valet, Sganarelle, à la recherche de son autonomie. Personnage complexe, oscillant sans cesse entre Don Juan et les autres, Sganarelle va tenter, dans la scène 1 de l'acte III, d'opposer au discours de son maître son propre discours. Mais Sganarelle, c'est d'abord la figure du valet traditionnel.
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« La relation qui lie Dom Juan et son valet Sganarelle est un des facteurs qui fait avancer la pièce ; c'est pour cette raisonque j'ai choisi de l'analysée.

Nous commencerons par voir comment tout deux s'opposent et se détestent mutuellement,puis comment ils s'aiment et se complètent, et enfin nous verrons leur évolution dans la pièce, et l'impact qu'à eu cetterelation sur la société de l'époque de Molière. D'une part, nous pouvons voir que Sganarelle est égoïste, jouisseur, lâche : Il abandonne Dom Juan lorsqu'il se jette dansune bagarre pour sauver un homme : « Mon maître est un vrai enragé d'aller se présenter à un péril qui ne le cherche pas» montre implicitement que Sganarelle n'aurait absolument pas agit de la même manière.

C'est sûrement pour cela qu'onpeut voir qu'il le critique en permanence, avec par exemple « Mon maître est un fourbe ».

Cela montre bien qu'ildésapprouve totalement les actes de Dom Juan.

En effet, il plaint Done Elvire, lorsque Dom Juan la renvoie et ignorecomplètement tous les reproches qu'elle lui fait.

De plus, au deuxième acte, il souhaite attirer l'intention des deuxpaysannes sur le caractère de Dom Juan, lors de leur dispute : « Non, non, ne craignez point, il se mariera avec vous tantque vous voudrez ».

La triple négation signifie que si, justement, il faut craindre Dom Juan, l'ironie de tant que vousvoudrez renforce encore plus cette impression.D'autre part, Dom Juan est cynique, égoïste également, mais courageux, en reprenant l'exemple cité précédemment.

Nouspouvons également remarquer qu'il est insensible à la douleur qu'il provoque, sur Done Elvire ou les paysanne, mais pire,qu'il prend un malin plaisir à la donner, et à se moquer de Sganarelle « Allons, parle donc à Madame » (I, 3) lorsqu'Elvire luidemande de s'expliquer sur les raisons de sa fuite.

Ce n'est donc pas par peur de sa colère qu'il fait parler Sganarelle,mais par pur sandinisme. D'un autre côté, ces deux personnages se complètent, et l'on peut voir apparaître cette complicité dès la premier acte «Allons songer à l'exécution de notre entreprise amoureuse », qui montre qu'ils font tout ensemble, et que les conquêtesde Dom Juan deviennent en même temps celles de Sganarelle.

Nous allons voir cette relation se développer et s'intensifiertout au long de la pièce.

En effet, à l'acte 4, Dom Juan avoue à son valet qu'il a « encore ressenti quelques peu d'émotionspour [Done Elvire] » ; et à l'acte 5, il fait le fait passer avant sa famille, et lui accorde une plus grande confiance, dans lamesure où il ment à son père en lui disant qu'il va arrêter sa vie de libertin, mais confie ensuite à Sganarelle que ce n'étaitjuste qu'une énième technique pour éviter la colère des autres, sa technique la plus fourbe : l'hypocrisie.Le maître a besoin du valet pour le flatter, car ce dernier est en admiration constante malgré ce qu'il affirme, mais aussipour combler sa solitude, conséquence de toute sa cruauté, qui repousse la société.

Le valet écoute son maître pour sedonner de l'importance par rapport aux autres (La Violette et Ragotin), mais aussi parce qu'il est obligé (de part sacondition).

Cependant on devine qu'il le ferait volontairement s'il pouvait.

Il se vante même de la connaître par cœur : « Jesais mon Dom Juan se le bout des doigts ».

A la fin de la pièce, ils ne peuvent plus se passer l'un de l'autre. Nous allons à présent étudier l'impact que cette pièce, et en particulier cette relation a eu sur la société, et la particularitéde cette œuvre de Molière par rapport aux autres.Premièrement, nous pouvons signaler l'absence d'un raisonneur, ce qui diffère des autres comédies.

Nous pouvonscependant dire, en quelques sortes, que Sganarelle est le raisonneur de Dom Juan, dans la mesure où il lui répète àchacune de ses actions que le ciel lui tombera dessus, et inversement.

Ces deux personnages se dévoilent donc l'un parl'autre au public : on comprend la personnalité de Dom Juan à travers Sganarelle et vice versa.

De plus, en ce qui concernela particularité de cette pièce, le personnage principal n'est pas ridicule (contrairement au Bourgeois gentilhomme, ou Lesfemmes savantes).

Deuxièmement, nous savons que Molière interprétait lui-même le personnage de Sganarelle, mais nousne connaissons pas la manière dont il interprétait le personnage, ce qui laisse un mystère sur la manière dont lesspectateurs voyaient la pièce …Par un procédé très subtil, Molière fait ressortir l'idée du libertinage par la personne de Sganarelle ; en effet, il se sert dela faiblesse du personnage pour mettre en valeur la hauteur de l'autre, et l'audace de ses actions et théories.

Il donnedonc à la religion une image très péjorative, car en plus du procédé ci-dessus nous pouvons en voir un autre : Sganarelle,défenseur de la religion, entre en scène en vantant les vertus du tabac, et en sort en demandant ses gages … De plus,nous pouvons remarquer une dernière attaque à la religion, qui est résumée dans le placet du prince de Conti, qui était undévot, et ancien ami de Molière :« Après avoir fait dire toutes les impiétés les plus horribles à un athée qui a beaucoup d'esprit, l'auteur confie la cause deDieu à un valet, à qui il fait dire pour la soutenir toutes les impertinences du monde ».

La dernière partie s'explique par lefait que Sganarelle confond religion, superstition et médecine tout au long de la pièce : « Il n'y a rien de plus vrai que leMoine Bourru » (fantôme qu'on faisait craindre au peuple), et disait au pauvre « Va, va jure un peu, il n'y a pas de mal » ;tandis que Dom Juan répliquait « Je crois que deux et deux sont quatre ». La relation entre valet et maître est souvent utilisée au théâtre, en particulier dans la comédie, car il fait ressortir lecomique de la pièce, par une opposition réelle entre les deux personnages.

Nous pouvons citer, parmi ces grands couples,Arlequin et Dorante, dans Le jeu de l'amour et du hasard, de Marivaux, ou encore Jacques et son maître de Diderot.. »

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