Le propre et le sale, Georges Vigarello
Publié le 18/01/2012
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De l’eau festive à l’eau inquiétante :
Au moyen âge, une croyance selon laquelle le corps était poreux, était omniprésente. Or, l’eau facilite l’ouverture des pores et ainsi permet l’infiltration de maladies comme la peste (croyance qui arrive au XVI eme siècle). On évitait donc d’aller dans les bains publics et on évitait aussi l’usage de l’eau, on préférait se frotter avec du parfum pour enlever les mauvaises odeurs plutôt que de s’exposer à toutes les maladies en prenant un bain, c’est la toilette sèche. Le rapport à l’hygiène était donc très différent et l’eau, facteur numéro un de la propreté de nos jours, était redouté à l’époque tant et si bien que lorsque les individus prenaient des bains il s’ensuivait des soins spéciaux.
Les bains publics étaient diabolisés et les individus s’imaginaient que des tas de maladies mortelles se baladaient dans ces bains et pénétraient dans le corps humain sans défense. Ils pensaient même que le sperme laissé dans les eaux par les hommes pouvait enfanter une femme se baignant dans les mêmes eaux, ce qui semble complètement irréaliste de nos jours.
«
fait de la quasi condamnation des bains, il reste la pratique privée, encore
plus rare et signe de richesse.
Le linge qui lave :
Pour les hygiénistes de l’époque (XVI), le développement de maladies, de
parasites était du aux « humeurs » du corps comme la transpiration.
Pour
lutter contre cela il fallait donc tenter de contrôler ses « humeurs »,
autrement dit ses émotions qui seraient susceptibles d’engendrer une
forte sudation.
Il fallait aussi surveiller son alimentation, bien se nourrir
c’est moins transpirer.
« Entretenir la netteté de ce qui se voit, effacer la crasse des parties
visibles », c'est -à -dire, ne nett oyer que le visage et les mains.
Ceci était
les normes en vigueur a vant que la peur d’une eau qui s’infiltre
n’envahi sse les individus au XVI siècle .
L ’eau fraiche sur le visage et donc
les yeux permettait une meilleure vue puisque eux aussi composés de
liquide.
Ce lavage des mains et du visage était d’une grande importance
et n’a cessé d’être dans les mœurs pui squ’il témoignait d’une bonne
hygiène, d’une propreté certaine.
Même si le corps n’était pas lavé dans
son intégralité le plus important demeurait le lavage des parties visibles .
L ’eau et les rafraichissements quotidiens faisait partie des règles des
biens éances de l’époque « sonare ad manus lavandas ».
L’hygiène corporelle était complètement ignorée vers le XVI et XVII
siècles.
L’hygiène et la propreté passait par le linge, cette enveloppe
corporelle qui déterminait aux yeux de la société la personne que l’on était
et l’hygiène que nous avions « la propreté personnelle est symbolisée par
celle du linge ».
En effet, l’habit était très important et tout
particulièrement les chemises, qui était un vêtement porté à même le
corps et qui ne se montrait pas.
Par dessus les plus nobles rajoutaient de
la fourrure, du taffetas, de la soie et plus tard de la dentelle, signe de
raffinement et de distinction.
Rare sont les individus qui disposaient d’un
nombre conséquent de chemises, sauf les riches.
L’important étant la
surface, car tout se jouait dans les apparences.
Le fait de changer de
chemise, c’était se laver « la propreté de notre linge et l’abondance que
nous en avons valent mieux que tous les bains du monde ».
Cette
chemise qui était jusque là cachée, a comme ncé à ressortir aux manches,
col...
Chaque extrémité laissait apparaitre un bout blanc de chemise,
autrement dit, un bout de l’intimité la plus profonde de l’ individu et ce de
plus en plus « le linge devient un élément de surface »..
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