Le prix Nobel de littérature: un labyrinthe portugais
Publié le 05/12/2018
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Retiré aujourd’hui du monde dans sa thébaïde de l’île de Lanzarote, José Saramago continue de tramer l’histoire et les histoires du Portugal, cherchant à saisir la réalité qui se dérobe dans le récit élaboré au fond de la mémoire, allant de méandre en méandre jusqu’à égarer parfois le lecteur dans le labyrinthe de l’intrigue. Mais, au cœur du labyrinthe, le monstre qui se dissimule n’est que l’ombre vive de la souffrance et des malheurs d’un peuple qui connut la splendeur, le déclin et, longtemps encore, le carcan de fer de la dictature.
Dieu, encore lui, non content d’être manchot, ne se satisfait plus de son règne sur le peuple hébreu et, se voulant mondialement unique, charge Jésus de cette entreprise impérialiste. Mais Jésus, de même qu’il n’a pas cédé aux tentations du Diable, récuse l’injonction divine qui le conduit à sa mort, par quoi serait fondée une religion universelle. L’opinion catholique et le Vatican prirent ombrage de cette parabole hérétique, mais le prix Camôes (la plus haute récompense littéraire au Portugal) lui fut cependant décerné en 1995, et l’annonce du prix Nobel a été reçue avec enthousiasme, car une majorité au Portugal le considère comme l’écrivain le plus représentatif de son pays.
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