Le pont Mirabeau d'Apollinaire - Commentaire
Publié le 28/03/2012
Extrait du document
«
II- La souffrance liée à l’amour
L’eau qui coule est en parallèle avec les sentiments, métaphore du temps qui fuit vers 13
« comme cette eau courante ».
Anaphore en tête de vers (13 et 14) « l’amour s’en va ».
Avec une reprise « ni temps passé ni les amours reviennent » (dernière strophe).
On
voit ici un lien de fatalité entre l’eau, l’homme, le temps et l’amour.
« Ni… ni … » marque
un parallélisme entre le temps et l’amour.
L’union se fait dans le passé malgré les efforts
du poète pour la redonner au présents « restons » : impératif présent.
En revanche le souvenir quant à lui est présent.
Alors que l’amour est mort, l’impératif
fait ressortir l’image du couple.
Le poète exprime ainsi cette souffrance créée par
l’amour mort et le souvenir vivant.
Il veut faire ressortir l’image de souffrance : le passé
pèse sur ses bras (troisième strophe).
On remarque un chiasme : « des éternels regards/
l’onde si lasse » (adj,nom).
Le souvenir du couple aimant devient aussi immobile que le
reste du décor.
« Le pont de nos bras » (v9), « faut-il qu’il m’en souvienne »(v3),
l’absence de ponctuation nous empêche de savoir si il s’agit d’interrogation ou
d’exclamation.
Cela marque la douleur du souvenir.
Ce souvenir, au lieu d’être la
restitution du bonheur, s’impose malgré lui car il est permanent.
L’amertume et la
souffrance viennent de la permanence du souvenir.
Le refrain est coupé en deux « jours s’en vont », « je demeure », pas de mot de liaison, ce
qui renforce l’opposition.
Mais aussi opposition pluriel/singulier qui montre la solitude
et l’impuissance.
La valeur d’ordre s’oppose au souhait v11 et v23 qui marquent encore
une fois la souffrance de cette permanence.
Le poète se confond avec le pond, ce qui est
lié avec l’immobilité et la souffrance.
La Seine devient symbole de l’indifférence du
monde à sa douleur.
Le poète lui-même conflictuel rend compte du conflit psychologique
et permet d’exprimer la souffrance non plus comme la plainte primaire mais comme une
élégie.
On voit des variations de nostalgie par rapport à l’amour passé et la volonté de passé à
autre chose.
Il y a peut être une espérance d’un amour nouveau.
Nostalgie de ce qui n’a
pas changé et impatience de lui-même éviter la souffrance.
Le poète reste figé dans sa
douleur mais désir aussi le changement, ce qui marque le conflit entre subjonctif et
présent de l’indicatif.
Conclusion :
Apollinaire est bien novateur dans le sens ou il inaugure la poésie surréaliste.
De plus
Marie Laurencin n’est pas évoquée.
L’auteur montre sa sincérité et sa virtuosité.
Ainsi se
révèle le rôle qu’il attribue à la poésie sous la forme d’une spirale de l’éternel
recommencement.
Cette poésie permet une « renaissance ».
On peut rapprocher ce
poème de la dernière strophe du poème Marie qui a recours aux mêmes images « je
passais au bord de la Seine, le fleuve est pareil à ma peine, il s’écoule et ne tarit pas »..
»
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