le point de vue
Publié le 14/09/2014
Extrait du document
«
« Sara était en train de marcher sans aucun but.
Elle allait d’un magasin à
l’autre mais en ressortait les mains vides.
Elle se rendit enfin, une demi-heure plus
tard, dans un snack pour y manger.
Une fois fini, une voiture arriva à sa hauteur, elle
se baissa à hauteur de la vitre et, après avoir discuté avec le chauffeur, elle décida de
rentrer.
»
Comme vous avez pu le constater, on n’a pas de renseignements sur ce que
pense Sara.
On ne peut qu’émettre des suppositions basées sur des actions visibles.
C’est un peu comme si on regardait un film, on sait juste ce que le personnage fait
(ses gestes) mais pas ce qu’il pense ou ressent !
Voici un autre exemple :
Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se
trouvait absolument désert.
Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses
étalait en ligne droite son eau couleur d’encre.
Il y avait au milieu, un bateau plein de
bois, et sur la berge deux rangs de barriques.
Au-delà du canal, entre les maisons que
séparent des chantiers le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et sous la
réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit
éblouissaient.
(Flaubert, Bouvard et Pécuchet)
Ici, Flaubert décrit le boulevard Bourdon tel qu’il le voit, comme s’il décrivait
une image.
2.
Le point de vue interne
Les événements sont perçus à travers le regard, la sensibilité et le jugement
d’un personnage derrière lequel le narrateur s’efface.
Le lecteur entre alors dans la
peau de ce personnage et vit les événements comme lui.
L’histoire est racontée à
travers le regard d’un personnage.
Le lecteur sait tout ce qu’il fait, dit et pense.
Il y a deux possibilités :
-Le narrateur et le personnage ne font qu’un : le récit est à la première personne.
Par exemple :
L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger.
Je
prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi.
Ainsi, je pourrai
veiller et je rentrerai demain soir.
J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il
ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille.
Mais il n’avait pas l’air
content.
(Camus, l’Etranger).
-Le narrateur n’est pas un personnage de l’histoire mais, dans le cas des
descriptions par exemple, l’objet de la description est perçu par un des personnages.
Le narrateur s’efface derrière le regard d’un personnage.
Le récit est à la troisième
personne.
Le narrateur perçoit la scène à travers un personnage.
Ce qu’il connaît de
l’histoire se limite à ce que celui-ci voit, entend ou sent.
Il est au courant du passé, du
présent du personnage, il entre parfois dans sa conscience.
Il s’utilise de telle façon
que le lecteur voie ce que voit le personnage.
C’est un peu comme si nous étions le
personnage, comme dans certains jeux vidéo.
Ce procédé est également fréquemment utilisé au cinéma.
On parle alors de
caméra subjective.
Le spectateur s’identifie ainsi au personnage en se mettant à sa
place.
Dans un texte où le point de vue interne est utilisé, nous sommes amenés à
éprouver les sentiments et les pensées du personnage.
Le personnage focal n’est
jamais décrit ni même désigné de l’extérieur et ses pensées ou ses perceptions ne sont
jamais analysées par le narrateur.
Si le récit ou un passage est mené à la troisième
personne, on peut le réécrire à la première personne, comme si nous étions le.
»
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