Le personnage du lion dans les Fables de La Fontaine
Publié le 01/04/2015
Extrait du document
«
LES FABLES DE LA FONTAINE
Les fastes apparents dissimulent mal la sinistre réalité: le Cour est emplie
de cadavres, fruit des « œuvres » du maître (VII, 6).
• Un monarque abusé par ses courtisans
La puissance tyrannique trouve ses limites dans l'existence des courtisans.
Le Lion se heurte à la duplicité de ses sujets, asservis et craintifs
Comment s'adresser au Lion? Il faut être habile: être un grand flatteur
comme le Renard (VII, 1), savoir déguiser et inventer comme le Cerf
(VIII, 14), être prudent comme le Singe (XI, 5).
Il faut savoir employer un
langage insincère.
Qui parle au Lion avec sincérité, comme l'Ours (VII, 6)
ou l'Âne (VII, 1) se condamne.
La seule force des sujets asservis, c'est l'es
quive (voir
Texte 1, p.
39 et VII, 6, v.
34 à 36).
Le Lion manque de discernement.
Le Lion est un roi abusé: il est victime de
ceux qui le flattent.
Voyez le conseil qui termine «Les obsèques de la
Lionne» (vers 52 à 55).
La toute-puissance royale oblige à inventer des fables, à tenir des propos
détournés.
C'est peut-être une indication sur l'attitude du fabuliste lui
même par rapport au pouvoir politique de son époque.
• lion et Roi, même combat?
Il y a des rois dans les livres VII à XII, rms imaginaires et rois réels
(Charles II, Louis XIV ...
).
Il est intéressant de les comparer et de les oppo
ser au Lion, pour voir comment se dessine un certain idéal de royauté
chez La Fontaine.
Comment se conduit un Rai: discernement ou étalage de puissanœ? Dans « Le
Berger et le Roi» (X, 9), le monarque, à la différence du Lion, sait recon
naître les qualités du Berger.
En revanche, la moralité de la fable suivante
fait
l'éloge de l'efficacité: «Servez-vous de vos rets, l,e puissance fait tout» (voir
Texte 7, p.
70).
Remarquons que La Fontaine souligne avec ironie que le
Roi
imaginaire et avisé appartient «au bon temps», non au «siècl,e où nous
sommes'" Remarquons aussi qu'il montre les désastres auxquels conduit
une autorité «aveugle» (VII, 16): la puissance royale n'a de vertu que si
elle est avisée,
si elle sait bien conduire la collectivité.
L'actualité confrontée à l'idéal politique.
Derrière la figure du Lion se profile le
roi
de France, Louis XIV, engagé dans des guerres de conquêtes.
Les allu
sions
à l'actualité politique sont peu nombreuses mais présentes (VII, 3 et
17; VIII, 4; XII, 1 O ...
).
Les deux pôles du livre VII (fables 1 et 17) opposent
d'une part un souverain bestial et belliqueux (le Lion) et d'autre part
Charles II, roi d'Angleterre, plus conforme à l'idéal de La Fontaine (VII,
17) : idéal
d'un monarque paisible et non pas avide de conquêtes guerrières,
rempli de bon sens, formé par l'amour de la science (et non pas abusé par
les discours flatteurs); souverain aimé et non pas craint, de ses sujets..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La cour du Lion, La Fontaine, Fables
- LE LION ET LE RAT — LA COLOMBE ET LA FOURMI (FABLES DE LA FONTAINE) - COMMENTAIRE
- LE LION ET LE MOUCHERON (FABLES DE LA FONTAINE) - COMMENTAIRE
- Jean de La Fontaine, Fables, « Le lion, le loup et le renard »,
- Le pragmatisme dans les fables de La Fontaine