Le personnage de Sigismond dans La Vie est un songe de Calderón
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Quand Sigismond est né, une éclipse de soleil a bouleversé la nature : sa mère a eu un songe prémonitoire, avant la naissance de Sigismond, elle s\'est représenté un « monstre à forme humaine» (v. 672) et à la naissance, Sigismond donne «la mort à sa mère». Averti par les astres de la cruauté prévisible de son fils, Basilio, le roi astrologue, cherche à déjouer le malheur en emprisonnant la « bête qui vient de naître» ( v. 735). Son art divinatoire lui avait enseigné que son fils serait
Un personnage ambigu et déchiré dont le destin, débordant le cadre de l\'intrigue politique, exprime les vicissitudes de la condition humaine.
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180 / ILLUSION ET RÉALITÉ • 23
23.
Toute la vie est un songe.
Calderon
► Pedro Calderon de la Barca a écrit La Vie est un
songe,
drame en trois journées, en 1635.
Cette pièce, d'où
provient la citation ci-dessus, a été publiée à Madrid en
1636.
Cette idée que la vie s'apparente au rêve, pure
création du dormeur, est un thème de réflexion qui appar
tient
à la littérature universelle; la littérature de cette
première moitié du
XVIr siècle lui accorde, en tout cas,
beaucoup de faveur.
Calderon a aussi conféré ce titre
(La Vie est un songe) à
deux actes sacramentels («autos sacramentales »), pièces
allégoriques en un acte jouées
à l'occasion de la Fête
Dieu; l'une, en version manuscrite, date de 1635, l'autre
est de 1673.
En France, la représentation du drame
( « comedia ») qui fait l'objet de cette étude, La Vie est un
songe,
a été donnée par Charles Dullin en 1921, puis en
1922 au Vieux-Colombier.
Dullin reprendra le rôle de
Basilio
en 1945, au Théâtre Sarah-Bernhardt.
La phrase citée fait partie du monologue de Sigismond,
fils du roi Basilio; elle exprime une expérience toute per
sonnelle -
et cruelle -du songe.
Ce prince, en effet, a
été victime d'un subterfuge imaginé par son père : il a été
artificiellement endormi (par une potion soporifique) et
tiré du sommeil pour se réveiller travesti en monarque,
alors qu'il avait passé toute sa jeunesse emprisonné dans
une tour, loin du monde, selon les ordres donnés
par son
père.
De cette expérience, il gardera toujours le doute que la
veille
et le sommeil soient deux états ou, plutôt, deux
modes
d'être distincts.
Le songe, dans cette pièce, n'est
pas seulement le produit du sommeil,
il devient représen
tatif de l'illusion : la vie est illusoire.
A ce motif fondamental de l'illusion se joint intimement
celui du destin
et de la liberté.
Plongé dans l'illusion par
un terrible décret du destin, Sigismond n'a pu succéder à.
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