Le personnage de Sainte Colombe dans « Tous les matins du monde » de Pascal Quignard
Publié le 08/01/2012
Extrait du document
I.
Jansénisme : mouvement d’idées religieuses au sein de l’église catholique. Le jansénisme est tiré de l’évêque Ypres Jansenius, né en 1585 et mort en 1638. Il niait le fait que la Vierge Marie soit née sans le péché originel.
Le jansénisme prend fin au 17ème siècle, Louis XIV ayant détruit Port Royal, lieu de rassemblement des jansénistes.
II.
Jean de Sainte Colombe est un compositeur et joueur français de viole (= la viole de gambe est un instrument de musique à cordes et à frettes, espace qui permet les différents sons, joué à l’aide d’un archet. ) Nous avons peu de détails sur sa vie, on ne connaît ni le nom de ses parents, ni ses dates de naissance et de décès exactes, si ce n’est qu’il est né vers 1640 et mort vert 1700. Il est peu à peu tombé dans l’oubli.
«
Ayant peu d’éléments biographiques sur Jean de Sainte Colombe, Pascal Quignard découvrit
alors dans le « Parnasse François » de 1732, dédié au roi, écrit par Évrard Titon du Tillet,
homme de lettres et chroniqueur français du 18 ème , que Jean de Sainte Colombe était le
maître de Marin Marais, et qu’il y avait une certaine rivalité entre les deux hommes.
Toute
fois, celle-ci est absente dans le roman.
Quignard reprend également dans le « Parnasse » l e symbole de la cabane, lieu où Sainte
Colombe s’ expatrie pour y trouver un i solement et un épanouissement artistique .
Il voyait
en cette cabane un refuge contre la cour et ses mondanités.
Pour l’auteur, la douleur de Sainte Colombe, douleur redoublée par les décès qui ponctuent
le récit, donnent un sens à la biographie de ce personnage.
C ette douleur permet d’établir le
portrait d’un musicien mélancolique, nostalgique et virtuose.
On peut constater que la mort conduit Saint Colombe à l’isolement, isolement qui lui permet
de perfectionner son art de la viole.
La mort retranche le personnage dans un langage pur et musical, faisant de chacun de ses
morceaux de viole, une expression de ses sentiments.
IV.
Incarnation du personnage à l’écran
« Tous les matins du monde » est un film français, sorti le 18 décembre 1991.
II est réalisé
par Alain Corneau, d’après le roman de Pascal Quignard.
Les deux acteurs principaux sont
Jean -Pierre Marielle, dans le rôle de Sainte Colombe, et Gérard Depardieu , dans celui de
Marin Marais.
L’aura et la mélancolie du personnage de Sainte Colombe sont très bien incarnées par Jean -
Pierre M arielle, qui ne laisse effectivement pas de place au registre comique.
Son expression
austère, son regard et sa démarche lente renforce ses sentiments de tristesse et de
nostalgie.
Son attitude excessive se manifeste d’abord lorsqu’il congédie ses courtisans, après avoir
brisé une chaise sur la cheminée , puis quand il chasse Marin Marais et casse sa viole sous le
regard de ses filles.
L’acteur incarne la marginalité (= être en dehors des normes sociales ) et la sauvagerie du
personnage.
S a misanthropie (= personne qui a une opinion défavorable du genre humain.
)
est colérique, c’est pour quoi il est incapable de tenir une conversation sans fuir.
C’est
d’ailleurs pourquoi il déléguera à sa fille Madeleine le soin de parler à M arin Marais..
»
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