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Le personnage de MONSIEUR HULOT

Publié le 22/02/2012

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Silhouette longiligne au pantalon trop court, la pipe à la bouche, le chapeau mou sur la tête et le parapluie à la main, monsieur Hulot est un personnage créé en 1953 par le réalisateur Jacques Tati. Hulot, dont le nom renvoie peut-être à la hulotte, sorte de chouette sympathique mais égarée lorsqu'elle sort en plein jour, Hulot est un perpétuel étonné. En déphasage permanent avec le monde qui l'entoure, il porte sur choses et gens un oeil de poète. Souvent silencieux, toujours gentil et serviable, il déclenche les pires catastrophes par son inadaptation au monde. Personnage inoubliable du cinéma français, monsieur Hulot symbolise la résistance de la nature humaine face à une certaine forme de tyrannie par l'automatisation, la géométrie et l'efficacité.

« critique.

Il vaudra à son auteur (et principal interprète) différentes récompenses, dont le Grand Prix du Cinémafrançais en 1950.Avec monsieur Hulot, Tati affine encore sa critique.

Si Les Vacances de M.

Hulot rappelle très nettement lesoeuvres du comique américain Buster Keaton (1895-1966), Mon oncle fait preuve d'une totale originalité.

Ce portraittendre et moqueur d'une famille fascinée par le progrès technique et les gadgets rappelle un peu le Babbitt deSinclair Lewis.

Mais Tati va plus loin qu'un simple portrait, opposant un monde déshumanisé à un individu attaché,par sa simple façon d'être et de sentir, aux valeurs humaines les plus fondamentales.

On pense parfois à certainsdessins de l'humoriste Sempé, pleins de tendresse et de causticité.Cette vision se précise et s'affirme avec les deux «monuments» que sont Playtime et Trafic.

La moquerie souriante,l'observation du petit détail ridicule et touchant y sont portées à leur sommet tandis que la dénonciation d'un mondedont l'homme se sent exclu se fait encore plus virulente.

Egaré, manipulé par les choses, victime perpétuelle d'ununivers mécanisé à outrance, Hulot est définitivement vaincu.Ainsi, à travers quatre films, on a pu suivre la saga d'un individu qui, d'abord maître des objets, en devientlentement la victime.

Hulot, conducteur maladroit de son véhicule, en faisait quand même ce qu'il voulait en 1953.Dix-huit ans plus tard, les couloirs le perdent et les portillons l'empêchent de revoir la jeune fille à laquelle il veutfaire ses adieux.

Les choses ont gagné leur combat contre l'homme. Succès et avatars Si Jacques Tati commença par un grand succès, il connut par la suite des échecs de plus en plus cuisants.Les Vacances de M.

Hulot fut très bien accueilli et valut à son réalisateur de flatteuses distinctions : Prix LouisDelluc (1953), Meilleur film de l'année au Festival de Cuba (1954), « Golden Laurel Award » au Festival d'Edinburgh(1958), il sera considéré comme l'un des dix meilleurs films de l'année 1953 par la sélection du New York FilmCritics...Le même résultat sera obtenu, à peu de choses près, par Mon Oncle : Prix spécial du Jury à Cannes, Oscar dumeilleur film étranger à Hollywood (1959).

Mais le public suivra moins bien, peut-être un peu dérouté par un humouret par une mise en oeuvre cinématographique trop différents de la production humoristique habituelle.En 1964, Tati se lance dans l'aventure de Playtime.

Pour réaliser ce film, critique acerbe de la modernité, il investitdes sommes colossales dans la fabrication de décors géants : des édifices en béton, acier et verre, montés sur railspour pouvoir être déplacés à volonté, s'étalent sur 15 000 m2.

Le tournage du film, en format 70 mm; prend troisans.

C'est un échec complet et, pour son auteur, une catastrophe financière.Sorti en 1971, Trafic ne connaîtra pas un meilleur sort.

Désormais, Jacques Tati devra se contenter de l'admirationde quelques connaisseurs, sans jamais renouer avec le succès public.

Il réalise encore en 1974 un film sur le cirque,Parade, avant de mourir en 1982.

Il aura réalisé six films en trente-cinq ans, apportant au cinéma mondial un tonunique et méconnu.. »

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