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LE PERSONNAGE DE LA PRINCESSE DE CLÈVES

Publié le 22/02/2012

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Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, devenue par son mariage madame de La Fayette, est née à Paris en 1634. De naissance noble, elle reçut une excellente éducation, ayant en particulier parmi ses professeurs l'écrivain et grammairien Gilles Ménage (1613 - 1692). A Paris, elle fréquente les salons littéraires avant d'en tenir un elle-même à partir de 1659. Les salons étaient nés à Paris au début du XVII' siècle, à l'instigation de Catherine de Vivonne. Celle-ci, d'origine italienne, avait épousé le marquis de Rambouillet. Sa santé lui interdisant de se rendre à la cour, elle fit bâtir, suivant ses propres plans, l'hôtel de Rambouillet, où elle réunit régulièrement écrivains, poètes, femmes d'esprit et personnages de haut rang. Dans ce « salon », on discute littérature, sentiments, grammaire, théâtre, ragots... La conversation y est tenue pour un art et les réputations s'y font et s'y défont (voir aussi, sur les salons précieux, le chapitre consacré à Cyrano de Bergerac). Sur ce modèle, d'autres salons s'imposeront peu à peu comme ceux de madame de Sablé, de madame de Choisy et surtout de Madeleine de Scudéry (1607 - 1701). A partir de 1650, la vogue des salons atteindra son apogée, sans toujours échapper aux excès que Molière a dénoncés en 1659 dans Les Précieuses ridicules.

« La Rochefoucauld (1613 - 1680) auquel la lie une grande amitié.En 1662, elle publie un premier ouvrage, La Princesse de Montpensier, qu'elle signe du nom d'un de ses amis,l'écrivain Segrais.

Quelques années plus tard ce sera Zaïde, toujours sous le même nom, puis en 1678 La Princessede Clèves.Ce livre est une véritable révolution.

Jusqu'à présent, ce qu'on appelle « romans », ce sont des histoires mettant enscène des personnages de convention, souvent des bergers et des bergères de fantaisie, se situant dans un passéidéalisé et passant leur temps à conter des histoires galantes et à écrire des vers.Le prototype de ce type d'ouvrage est L'Astrée, publié à partir de 1607, en plusieurs parties, par Honoré d'Urfé(1567 - 1625) et qui exerça une influence durable.

C'est ce qu'on a appelé le roman «précieux », dans lequel ladescription des sentiments et en particulier du sentiment amoureux tient une place importante et doit suivre desrègles très précises, conformes à la fameuse « carte du Tendre ».Du roman précieux, l'oeuvre de madame de La Fayette garde le goût des digressions et des intrigues secondaires,ainsi que la tendance à tomber parfois dans l'excès de subtilités.

Mais elle rompt avec la tradition précieuse par deuxpoints essentiels.D'une part, La Princesse de Clèves est situé précisément dans le temps, avec un arrière-plan de personnageshistoriques.

Sans doute les comportements et les usages que l'auteur prête aux familiers du roi Henri II sont en faitceux de la cour de Louis XIV; il n'empêche que ce parti pris de réalisme marque une rupture par rapport aux bergersimaginaires décrits jusqu'alors.D'autre part, et c'est le plus important, l'analyse psychologique y atteint pour la première fois un grand degré devérité.

Les personnages ne suivent pas de chemins tout tracés et donc prévisibles; ils évoluent réellement sous nosyeux et l'histoire se fait ainsi à mesure que nous la lisons.

Plus que le réalisme historique, c'est ce réalisme dessentiments et des mouvements de l'âme qui fait de La Princesse de Clèves notre premier roman.En effet, qu'est-ce pour nous qu'un roman? Qu'est-ce qui fait que nous pouvons dire d'un livre qu'il est ou n'est pasun roman? A cette question difficile, l'écrivain anglais G.K.

Chesterton (1874-1936) a répondu qu'un roman a pourcaractéristique de montrer des hommes aux prises avec leur libre arbitre.De ce point de vue, La Princesse de Clèves répond parfaitement à la définition.

Les personnages n'y sont nidéterminés ni figés comme pouvaient l'être justement ceux du roman précieux : l'amant trahi, le fourbe, le mageomniscient...Plus encore que les circonstances, ce sont leurs actions qui sont imprévisibles.

Et en même temps qu'elles nous sontdécrites, ces actions nous sont expliquées «de l'intérieur» par la description des différentes émotions que ressent lepersonnage.Confrontés à des circonstances diverses, les héros de madame de La Fayette doivent choisir en permanence entredifférentes conduites possibles; et le compte rendu que nous fait la narratrice de leurs hésitations et de leurs choixmontre que son oeuvre est née de l'observation beaucoup plus que des stéréotypes.Après La Princesse de Clèves, madame de La Fayette rédigea ses Mémoires, qui ne furent publiées qu'en 1731.

Ellejoua vers la fin de sa vie un rôle diplomatique important dans les relations entre la France et la Savoie.

Elle mouruten 1693.. »

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