Le personnage de JULIEN SOREL (Stendhal Le Rouge et le Noir)
Publié le 22/02/2012
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contraintes classiques.
Mais ses quelques essais de roman comme Armance (1827) n'ont guère de succès ou nesont pas même achevés.En 1830, il publie Le Rouge et le Noir.
Il a fini le manuscrit très vite et n'en a pas suivi la publication car, au mêmemoment, il est nommé consul à Trieste par le gouvernement de Louis-Philippe.
L'année d'après il quittera Triestepour Civitavecchia, près de Rome.
Il y écrit Lucien Leuwen qui reste inachevé.
Sa santé se détériorant, il prend en1836 un congé de plusieurs années, voyage, puis revient à Paris.
Il écrit alors La Chartreuse de Parme (1839) et lesrécits qui formeront ses Chroniques italiennes.De retour à Civitavecchia en 1839, il commence Lamiel, son dernier ouvrage.
Mais la maladie le mine et il revient àParis où il meurt en 1842 d'une attaque d'apoplexie, laissant de nombreux manuscrits inachevés.L'oeuvre de Stendhal se caractérise par une intelligence lucide et un certain romantisme.L'intelligence est manifeste dans les analyses psychologiques, la description presque clinique de la naissance dessentiments et de leur développement.
Elle s'exerce aussi dans la peinture volontiers ironique des mœurs, celles d'unsalon mondain comme celles d'une petite ville de province.Mais cette intelligence, qui permet des descriptions d'un réalisme minutieux, est tempérée par une sensibilitéromantique.
Non pas le romantisme lyrique et démesuré d'un Victor Hugo ou d'un Chateaubriand, mais unenthousiasme romanesque qui le fait parfois céder à son premier mouvement.
Cette sensibilité lui permet de corrigerce que ses analyses pourraient avoir de froid, en dotant ses descriptions d'une grande vérité humaine.
Ainsi,conciliant vision lucide et sympathie pour ses personnages, Stendhal apparaît comme l'un des premiers grandsromanciers modernes.
Les origines
L'histoire de Julien Sorel a été inspirée presque mot pour mot à Stendhal par le compte rendu d'un procès, publiédans La Gazette des tribunaux en décembre 1827.L'histoire est la suivante.
Le jeune Antoine Berthet, fils d'artisans, a été remarqué par le curé de son village qui lefait rentrer au séminaire.
Mais, pour des raisons de santé, Antoine n'achève pas ses études.
Il devient précepteurdes enfants de M.
Michoud, un notable local, et bientôt l'amant de sa femme.
Après un bref passage au séminairede Grenoble, Antoine Berthet devient à nouveau précepteur, cette fois pour le compte du noble M.
de Cordon.Ayant séduit la fille de la maison, le jeune homme est honteusement chassé.
Par vengeance, il va tirer un coup depistolet sur Madame Michoud, à l'église de son village natal, pendant la messe dite par ce même curé qui l'avaitenvoyé au séminaire.
Jugé et condamné, Antoine Berthet sera exécuté en 1828, à l'âge de vingt-cinq ans.On le voit, Stendhal n'a pas eu à broder beaucoup pour créer son Julien Sorel.
A partir de ce fait divers, il a créé unpersonnage remarquable par sa volonté et son ambition, dans lequel il a mis sans doute une bonne part de lui-même; et il l'a fait évoluer dans des lieux permettant une peinture moqueuse des moeurs de son époque.La volonté, tel est bien le trait le plus marquant de Julien.
Il semble en effet, à en juger par sa vie, que Stendhal aiteu quelques traits velléitaires, commençant beaucoup et finissant peu, se laissant volontiers aller à l'indolenceitalienne...
Par contraste, il admirait les hommes volontaires, les «héros de l'énergie » au premier rang desquelsfigure bien sûr Napoléon.
Julien, comme le Fabrice de La Chartreuse de Parme ouLucien Leuwen, sait en toute occasion faire preuve de volonté.
Il se contrôle, il se dirige, il s'analyse; et sesdifférents traits de caractère, en particulier son pouvoir de dissimulation, sont les effets de cette volonté.Pourtant, Julien offre aussi quelques traits de Stendhal.
On retrouve chez lui ce mélange de froide rationalité etd'emportement enthousiaste.
Bien qu'il se contrôle la plupart du temps, Julien se laisse parfois aller à desmouvements spontanés.
C'est en particulier le cas à la fin du roman, lorsque le jeune homme galope à Verrières pourtuer Madame de Rénal.
Il s'agit d'un acte absurde sur le plan logique, dicté seulement par la déception amoureuse etle besoin de vengeance — par des passions.
Oubliant tous ses calculs Julien cède, comme dans un rêve, à uneimpulsion irraisonnée qui va le mener à sa perte.Sur le plan social, Julien fait le procès d'une société figée dans laquelle les mérites n'ont plus de moyens des'exprimer.
La période napoléonienne avait permis, grâce à la guerre, de faire émerger du peuple d'authentiqueshommes d'exception.
C'est ainsi que des hommes de basse extraction comme Ney (fils de tonnelier), Murat (filsd'aubergiste) ou Brune (ancien imprimeur) ont pu accéder aux plus hautes fonctions militaires et politiques.
Julien aévidemment ces exemples en tête lorsqu'il songe à faire carrière dans les armes.Mais avec la Restauration, les places ont été reprises par les familles nobles et les structures sociales se sontfigées.
Pour faire carrière, il ne faut plus compter sur la force mais sur la ruse, l'intrigue et l'hypocrisie.
On est passédu Rouge militaire au Noir de la prêtrise et des cabinets secrets.
Aussi Julien doit-il faire preuve de calcul et dedissimulation, non par inclination personnelle mais parce qu'il a compris que c'est pour lui la clé de la réussite.Finalement, toute l'histoire de Julien Sorel est celle d'un homme honnête et ouvert qui, par un formidable effort devolonté, plie aussi longtemps que possible son naturel à son ambition..
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