Le personnage de CANDIDE (Voltaire)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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liberté, ainsi que celle de Cacambo.A Constantinople, Candide retrouve Cunégonde, à la vérité bien laide, et la vieille.
Ils les rachète toutes deux ettout ce petit monde s'établit dans une métairie à proximité.
Le frère de Cunégonde s'opposant à son union avecCandide, celui-ci le revend comme esclave pour s'en débarrasser.
Toujours incorrigible, Pangloss cherche àdémontrer que ce qui est arrivé prouve la bonté de la Providence, sur quoi Candide lui rappelle seulement qu'« il fautcultiver notre jardin ».
L'auteur et son temps
Né à Paris en 1694 d'une famille bourgeoise, François-Marie Arouet compose d'abord, sous le nom de Voltaire, despoèmes mondains et des tragédies en vers.
Esprit critique et frondeur, il se fait bientôt remarquer de l'administrationroyale et doit en 1726 s'enfuir en Angleterre.
Là, il découvre les écrits de philosophes comme Locke et surtout ungouvernement libéral qui fait son admiration (Lettres philosophiques — 1734).Rentré en grâce après un exil au cours duquel il multiplie les écrits théâtraux, Voltaire regagne Versailles.
Il écrit sespremiers contes philosophiques : Zadig (1747) et Micromégas (1752).
Terriblement déçu par son séjour à la cour duroi de Prusse Frédéric II dont il avait espéré être le guide spirituel (1750-1753), l'écrivain se retire près de Genèvedans sa propriété des « Délices ».C'est là qu'il rédige une histoire de la civilisation intitulée Essai sur les moeurs (1756).
La même année, la nouvelled'un effroyable tremblement de terre au Portugal lui inspire son Poème sur le désastre de Lisbonne, dans lequel ilexprime de façon tragique sa révolte face à un monde livré au mal.
Il reprendra la même thèse, sous une formed'ironie polémique,avec Candide ou l'Optimisme.Ecrit en 1759, publié sous le pseudonyme de « Docteur Ralph » dans plusieurs villes européennes en même tempspour échapper à la censure, Candide est une petite machine de guerre.
Le livre attaque à la fois les théoriesrousseauistes sur la Providence, la doctrine leibnizienne de l'harmonie préétablie et, de façon plus générale, laconception d'un Dieu juste et bon qui donne à chacun selon ses mérites.La théorie « optimiste », représentée par les auteurs allemands Leibniz (1646-1716) et Wolff (1679-1754), prôneque Dieu a conçu le monde en y introduisant le moins de mal possible, ce mal étant compensé par de grands biens.Rousseau, quant à lui, avait défendu face à Voltaire l'idée d'une divinité infiniment juste et rédemptrice, accordant àchacun dans ce monde ou dans l'autre — une récompense proportionnée à ses mérites.
Voltaire, profondémentchoqué par ses propres mésaventures et par le spectacle d'un monde livré aux injustices, répond par un contephilosophique où triomphent son esprit et son ironie.On l'a vu, Candide est une suite de descriptions et d'aventures horribles.
Les maux métaphysiques (maladies,catastrophes), les maux humains (guerres, pillages, escroqueries, esclavage), les passions mauvaises et les reversde fortune s'y succèdent à une cadence proprement infernale.
Toutes ces descriptions sont faites le plus souventsur un ton détaché qui en accentue le caractère intolérable.
Voltaire se borne à dresser une sorte d'état des lieux,exhaustif, du monde comme il le trouve.
Plus que n'importe quelle démonstration, cette suite d'actions vivante etbrève dessine le portrait d'un monde totalement livré au chaos.Voltaire est-il alors un pessimiste absolu ou un athée? Non.
Il admet seulement que les fins dernières du monde,celles dont prétend se préoccuper la métaphysique, sont inaccessibles à l'homme.
C'est le sens de l'épisode final,dans lequel un derviche réputé pour sa sagesse ferme simplement sa porte au nez de Pangloss qui prétendaitraisonner avec lui « de l'originedu mal, de la nature de l'âme et de l'harmonie préétablie ».La sagesse réside dans une ambition raisonnable et surtout dans l'action, dans le travail qui apporte à l'homme l'oublide sa condition et la satisfaction du corps en éloignant « trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin ».
D'où lacélèbre formule « Il faut cultiver notre jardin ».
En termes pascaliens, on peut dire que Voltaire se fait l'apôtre du «divertissement », du refus d'une réflexion philosophique dont la réponse reste de toute façon hors de notre portée.Voltaire mettra bientôt ses théories en application : quittant les « Délices », il va s'établir en 1760 à Ferney, près dela frontière suisse, dans une gentilhommière.
Les origines
Sur le plan formel, Candide se présente comme un voyage initiatique.
Le héros, ainsi que son nom l'indique, est àl'origine naïf et sincère.
Il admet sans critique le système optimiste développé par Pangloss.
Seuls les événementsauxquels il est soumis vont se charger, peu à peu, de le mener à la morale pratique et désabusée qui clôt le récit.Cette tradition du voyage est très ancienne dans la littérature : on la trouve dans l'Odyssée d'Homère, composée auVIII' siècle avant J.-C.
D'autres exemples célèbres sont les Aventures de Télémaque, écrites en 1699 par Fénelon(1651- 1715) pour instruire son élève, le jeune duc de Bourgogne, ou, dans un genre plus proche de l'utopie, lesHistoires comiques des Etats et Empires de la Lune, publiés en 1657 après la mort de leur auteur, Cyrano deBergerac (1619- 1655).Voltaire lui-même avait publié en 1756 une Histoire des voyages de Scarmentado, court récit dont la trame annoncecelle de Candide.
Mais les modèles de son récit restent probablement Le Quart livre* de Rabelais et surtout lesVoyages de Gulliver* , publiés par Swift en 1726.Pourtant Voltaire se différencie de ses devanciers par un point important.
Alors que, souvent, les auteurs devoyages décrivent des pays imaginaires, lui se borne à décrire le monde connu.
Seul le mythique pays d'Eldorado est.
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